La politique américaine envers la Syrie
La politique américaine envers la Syrie pourrait être en train de changer.
Comme dans beaucoup d’Etats totalitaires, les évolutions en Syrie sont notoirement difficiles à interpréter. La nature conspiratrice et enfermée du régime syrien est un défi à relever et il difficile à deviner ce qui se trame vraiment à Damas. Cette tâche est devenue encore plus compliquée par des courants contradictoires de la politique syrienne.
Depuis novembre 2008, une série de meurtres et d’attentats suicide perpétrés à Damas a alimenté les spéculations selon lesquelles le régime de Bechar el Assad se trouve devant une lutte sans précédent contre un terrorisme interne et/ou à une ingérence déstabilisatrice de l’extérieur. Dans la même veine, le régime syrien a tiré d’énormes bénéfices politiques et diplomatiques en entamant des négociations indirectes avec Israël sous les auspices de la Turquie.
Ces pourparlers ont réussi à sortir la Syrie de son isolement international, une mise en quarantaine instaurée après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri, le 14 février 2005.
En dépit des importants défis auxquels fait face la Syrie, le régime actuel d’Assad apparaît prudemment optimiste et pense que les tendances sont en sa faveur.
Depuis 2003, Damas se trouve sous de fortes pressions. La Syrie a fourni du matériel militaire à Saddam Hussein à la veille de la Deuxième guerre du golfe et a facilité les mouvements en Irak d’Al-Qaida et de divers groupuscules terroristes. Cette politique n’a pas surpris les Américains mais a véritablement irrité les relations bilatérales avec Washington. En 2004, l’administration Bush a imposé des sanctions contre Damas et par conséquent a incité l’adoption de plusieurs résolutions du Conseil de Sécurité visant à condamner le comportement néfaste de la Syrie en Irak et au Liban. La plus significative est la résolution 1559, qui a exigé de mettre fin à des décennies d’occupation syrienne au Liban.
Les relations bilatérales entre la Syrie et Washington se sont gravement détériorées également avec la communauté internationale suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri en février 2005, un crime pour lequel Damas demeure le principal suspect.
Deux mois après l’assassinat, les fortes pressions internationales ont conduit les forces syriennes à se retirer du Liban. Et le Conseil de Sécurité a entamé une enquête indépendante (résolution 1644) et plus tard, a décidé de former un tribunal international (résolution 1701) pour poursuivre et juger les coupables.
Par la suite, Damas a été traitée en vrai paria. Le régime d’Assad a dû faire face à la perspective selon laquelle de haut-fonctionnaires syriens et notamment les membres de la famille du président Assad et le cercle intérieur du régime, seraient impliqués dans le meurtre, une situation qui pourrait ébranler les fondements du régime. Les pressions se sont intensifiées en septembre 2007, lorsque l’aviation israélienne a bombardé une présumée installation nucléaire syrienne près du village al-Kibar.
Les pressions ont duré près d’une année, mais très rapidement des fissures dans l’armature de l’isolement politique ont apparu. Tout a commencé en août 2007, par la visite du Premier ministre irakien à Damas qui a été suivie de voyages de délégations du Congrès américain dirigé par sa présidente Nancy Pelosi.
Puis, la Syrie a connu une augmentation spectaculaire des investissements étrangers directs, en provenance des émirats du Golfe et plus particulièrement du Qatar. Toutefois, la politique d’isolement diplomatique a été maintenue en grande partie jusqu’à l’annonce le 21 mai 2008, de la tenue en Turquie de négociations indirectes entre la Syrie et Israël.
La reprise des pourparlers indirects entre Jérusalem et Damas ont eu le jour même un impact considérable par la décision à Doha, de consentir à l’élection d’un nouveau président libanais pro-syrien; un geste significatif qui a mis fin temporairement à l’impasse constitutionnelle qui a duré plus de sept mois au Liban, entre le gouvernement pro-occidental de Beyrouth et ses alliés syriens et iraniens dirigés par le Hezbollah.
Depuis novembre 2008, une série de meurtres et d’attentats suicide perpétrés à Damas a alimenté les spéculations selon lesquelles le régime de Bechar el Assad se trouve devant une lutte sans précédent contre un terrorisme interne et/ou à une ingérence déstabilisatrice de l’extérieur. Dans la même veine, le régime syrien a tiré d’énormes bénéfices politiques et diplomatiques en entamant des négociations indirectes avec Israël sous les auspices de la Turquie.
Ces pourparlers ont réussi à sortir la Syrie de son isolement international, une mise en quarantaine instaurée après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri, le 14 février 2005.
En dépit des importants défis auxquels fait face la Syrie, le régime actuel d’Assad apparaît prudemment optimiste et pense que les tendances sont en sa faveur.
Depuis 2003, Damas se trouve sous de fortes pressions. La Syrie a fourni du matériel militaire à Saddam Hussein à la veille de la Deuxième guerre du golfe et a facilité les mouvements en Irak d’Al-Qaida et de divers groupuscules terroristes. Cette politique n’a pas surpris les Américains mais a véritablement irrité les relations bilatérales avec Washington. En 2004, l’administration Bush a imposé des sanctions contre Damas et par conséquent a incité l’adoption de plusieurs résolutions du Conseil de Sécurité visant à condamner le comportement néfaste de la Syrie en Irak et au Liban. La plus significative est la résolution 1559, qui a exigé de mettre fin à des décennies d’occupation syrienne au Liban.
Les relations bilatérales entre la Syrie et Washington se sont gravement détériorées également avec la communauté internationale suite à l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri en février 2005, un crime pour lequel Damas demeure le principal suspect.
Deux mois après l’assassinat, les fortes pressions internationales ont conduit les forces syriennes à se retirer du Liban. Et le Conseil de Sécurité a entamé une enquête indépendante (résolution 1644) et plus tard, a décidé de former un tribunal international (résolution 1701) pour poursuivre et juger les coupables.
Par la suite, Damas a été traitée en vrai paria. Le régime d’Assad a dû faire face à la perspective selon laquelle de haut-fonctionnaires syriens et notamment les membres de la famille du président Assad et le cercle intérieur du régime, seraient impliqués dans le meurtre, une situation qui pourrait ébranler les fondements du régime. Les pressions se sont intensifiées en septembre 2007, lorsque l’aviation israélienne a bombardé une présumée installation nucléaire syrienne près du village al-Kibar.
Les pressions ont duré près d’une année, mais très rapidement des fissures dans l’armature de l’isolement politique ont apparu. Tout a commencé en août 2007, par la visite du Premier ministre irakien à Damas qui a été suivie de voyages de délégations du Congrès américain dirigé par sa présidente Nancy Pelosi.
Puis, la Syrie a connu une augmentation spectaculaire des investissements étrangers directs, en provenance des émirats du Golfe et plus particulièrement du Qatar. Toutefois, la politique d’isolement diplomatique a été maintenue en grande partie jusqu’à l’annonce le 21 mai 2008, de la tenue en Turquie de négociations indirectes entre la Syrie et Israël.
La reprise des pourparlers indirects entre Jérusalem et Damas ont eu le jour même un impact considérable par la décision à Doha, de consentir à l’élection d’un nouveau président libanais pro-syrien; un geste significatif qui a mis fin temporairement à l’impasse constitutionnelle qui a duré plus de sept mois au Liban, entre le gouvernement pro-occidental de Beyrouth et ses alliés syriens et iraniens dirigés par le Hezbollah.
Pour Damas, la publication des pourparlers ave Israël et l’apparence d’être utile au Liban, ont réussi à briser les engagements européens. Le président Assad a effectué une visite officielle à Paris et a assisté au défilé du 14 juillet.
Peu de temps après, Nicolas Sarkozy a lancé un appel à l’Union européenne pour mettre un terme à leur opposition et accepter la Syrie comme membre de l’association économique de l’UE. Il a également évoqué la possibilité de vente des avions Airbus à Damas, et a donné le feu vert à Total et Lafarge pour signer des contrats commerciaux.
Sarkozy lui-même s’est rendu en Syrie en septembre 2008 et il a ouvert la voie au ministre des Affaires étrangères syrien, Walid Mouallem pour qu’il se rendre à Londres un mois plus tard, au mois d’octobre 2008.
Peu de temps après, Nicolas Sarkozy a lancé un appel à l’Union européenne pour mettre un terme à leur opposition et accepter la Syrie comme membre de l’association économique de l’UE. Il a également évoqué la possibilité de vente des avions Airbus à Damas, et a donné le feu vert à Total et Lafarge pour signer des contrats commerciaux.
Sarkozy lui-même s’est rendu en Syrie en septembre 2008 et il a ouvert la voie au ministre des Affaires étrangères syrien, Walid Mouallem pour qu’il se rendre à Londres un mois plus tard, au mois d’octobre 2008.
Faisant écho à la position européenne et celle du nouveau président libanais Sleiman, qui a appelé la communauté internationale à « ouvrir les portes de la Syrie », Washington s’est empressé à suivre cette position. Ainsi, le 27 septembre 2008, la Secrétaire d’Etat, Condoleeza Rice, s’est entretenue avec Wallid Mouallem en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. La rencontre a été suivie par une autre série de pourparlers entre Mouallem et le secrétaire d’Etat adjoint pour les affaires du Proche Orient, David Welch. Cette tentative apparente de réconciliation, après une longue période de politique d’isolement de Damas, a été interrompue le 26 octobre 2008, lorsque des hélicoptères américains ont ciblé une base opérationnelle importante d’Al-Qaida dans le territoire syrien, une base qui servait de tremplin aux activités terroristes en Irak. En réponse à ce raid, le régime d’Assad a organisé des protestations de rue, a fermé les écoles et les centres culturels américains de Damas, et a expulsé tout le personnel.
Les responsables syriens ont également indiqué que leur gouvernement entamera probablement des négociations avec Washington mais préfère attendre l’installation de la nouvelle administration américaine pour pouvoir poursuivre le dialogue.
Les responsables syriens ont également indiqué que leur gouvernement entamera probablement des négociations avec Washington mais préfère attendre l’installation de la nouvelle administration américaine pour pouvoir poursuivre le dialogue.
Même après ce raid américain, Damas a poursuivi ses progrès dans l’obtention de gains diplomatiques européens. Mouallem s’est rendu à Londres pour rencontrer le ministre des Affaires étrangères britannique, David Milband, et a discuté du renouvellement des relations bilatérales et du soutien de Londres pour la poursuite des négociations israélo-syriennes. En novembre 2008, Milband s’est rendu à Damas, pour la première fois depuis 2005, pour rencontrer le président Assad. Le 19 novembre 2008, un communiqué a annoncé que la Grande Bretagne a rétabli ses liens avec le régime d’Assad en matière de renseignements militaires et dans lutte anti-terroriste.
Alors que les développements avec l’Europe semblent être en faveur de la Syrie, les événements à l’intérieur du pays suscitent toujours des préoccupations inquiétantes. Le premier coup est arrivé le 6 septembre 2007, lorsque des avions israéliens ont pénétré l’espace aérien syrien et ont détruit ce que les services de renseignements occidentaux ont presque universellement affirmé être une installation nucléaire syrienne à al-Kibar.
Le 12 février 2008, le commandant militaire du Hezbollah, Imad Mughnyeh a été tué par une voiture piégée dans une zone étroitement contrôlée de Damas. A la suite de l’assassinat, des revendications contradictoires ont fusé de partout. Bien que la plupart des condamnations attribuent l’opération à Israël, la veuve de Mughniheh a accusé des « traîtres syriens”, et a des signes que le meurtre est lié aux tensions dans l’alliance syro-iranienne.
Un deuxième assassinat a eu lieu, le 1er août 2008, contre le général Mohammed Suleiman, l’aide de camp du président Assad. Celui-ci était chargé du transfert d’armes au Hezbollah et du programme nucléaire syrien. On a évoqué la possibilité qu’un tireur d’élite israélien a effectué cet assassinat, mais par la suite les spéculations se sont concentrées sur la possibilité que le meurtre soit lié aux luttes intestines syriennes. Selon le directeur de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, Mohamed Albaradei, le général Suleiman était l’interlocuteur principal de l’IAEA dans l’enquête sur l’installation du site nucléaire.
Alors que les développements avec l’Europe semblent être en faveur de la Syrie, les événements à l’intérieur du pays suscitent toujours des préoccupations inquiétantes. Le premier coup est arrivé le 6 septembre 2007, lorsque des avions israéliens ont pénétré l’espace aérien syrien et ont détruit ce que les services de renseignements occidentaux ont presque universellement affirmé être une installation nucléaire syrienne à al-Kibar.
Le 12 février 2008, le commandant militaire du Hezbollah, Imad Mughnyeh a été tué par une voiture piégée dans une zone étroitement contrôlée de Damas. A la suite de l’assassinat, des revendications contradictoires ont fusé de partout. Bien que la plupart des condamnations attribuent l’opération à Israël, la veuve de Mughniheh a accusé des « traîtres syriens”, et a des signes que le meurtre est lié aux tensions dans l’alliance syro-iranienne.
Un deuxième assassinat a eu lieu, le 1er août 2008, contre le général Mohammed Suleiman, l’aide de camp du président Assad. Celui-ci était chargé du transfert d’armes au Hezbollah et du programme nucléaire syrien. On a évoqué la possibilité qu’un tireur d’élite israélien a effectué cet assassinat, mais par la suite les spéculations se sont concentrées sur la possibilité que le meurtre soit lié aux luttes intestines syriennes. Selon le directeur de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, Mohamed Albaradei, le général Suleiman était l’interlocuteur principal de l’IAEA dans l’enquête sur l’installation du site nucléaire.
Le 27 septembre 2008, un attentat suicide à la voiture piégée a explosé à Damas, au cœur, tuant 17 personnes. Un porte-parole officiel a immédiatement accusé des « extrémistes islamiques » (c’est-à-dire Al Qaida). Aucun mouvement n’a pris la responsabilité de l’attentat et le doigt accusateur contre Al-Qaida est surprenant car Damas a facilité le mouvement de toutes les organisations terroristes, dont Al-Qaida, et leur a permis de s’entrainer en territoire syrien depuis 2003. Au fil des années, plusieurs djihadistes ont pu établir leur résidence en Syrie, ce qui a aggravé les problèmes de sécurité du régime.
En réponse à cet attentat, la Syrie a aussi accusé le Fatah al-Islam, la filiale d’al-Qaida basée au Liban. Une accusation étrange, étant donné la relation syrienne étroite avec cette organisation terroriste. Néanmoins, le régime a massé des troupes sur la frontière libanaise, apparemment pour protéger la Syrie contre de nouveaux attentats.
Les revers de sécurité pour Damas et les pourparlers en cours avec Israël semblent être considérés par l’Iran comme inquiétants. Les responsables israéliens expriment clairement le point de vue que les pourparlers constituent un outil pour « aider à isoler l’Iran ». Les responsables iraniens ont également publié des avertissements publics au régime d’Assad et de ne pas aller trop loin dans ces discussions. En juin 2008, le conseiller principal auprès du guide suprême a mis en garde la Syrie des « conséquences de la paix » sur ses relations avec Téhéran.
En réponse, Damas a cherché à rassurer Téhéran et a affirmé qu’elle n’avait aucune intention d’entreprendre une réorientation stratégique envers l’occident et se soumettre ainsi aux souhaits d’Israël. En mai 2008, au lendemain des déclarations de madame Tsipi Livni sur les conditions israéliennes à un accord de paix avec la Syrie, précisant le détachement de Damas du Hezbollah et du Hamas comme le prix à payer pour un retrait des hauteurs du Golan, Damas a dépêché le ministre de la Défense, Hassan Turkmani, à Téhéran pour trois jours de discussions dont une rencontre avec le Président Ahmadinejad. Turkmani
est retourné à Damas avec la signature d’un mémorandum d’entente pour une coopération militaire de défense avec l’Iran. En août dernier, le président Assad lui-même s’est rendu à Téhéran pour des entretiens avec Ahmadinejad.
En réponse à cet attentat, la Syrie a aussi accusé le Fatah al-Islam, la filiale d’al-Qaida basée au Liban. Une accusation étrange, étant donné la relation syrienne étroite avec cette organisation terroriste. Néanmoins, le régime a massé des troupes sur la frontière libanaise, apparemment pour protéger la Syrie contre de nouveaux attentats.
Les revers de sécurité pour Damas et les pourparlers en cours avec Israël semblent être considérés par l’Iran comme inquiétants. Les responsables israéliens expriment clairement le point de vue que les pourparlers constituent un outil pour « aider à isoler l’Iran ». Les responsables iraniens ont également publié des avertissements publics au régime d’Assad et de ne pas aller trop loin dans ces discussions. En juin 2008, le conseiller principal auprès du guide suprême a mis en garde la Syrie des « conséquences de la paix » sur ses relations avec Téhéran.
En réponse, Damas a cherché à rassurer Téhéran et a affirmé qu’elle n’avait aucune intention d’entreprendre une réorientation stratégique envers l’occident et se soumettre ainsi aux souhaits d’Israël. En mai 2008, au lendemain des déclarations de madame Tsipi Livni sur les conditions israéliennes à un accord de paix avec la Syrie, précisant le détachement de Damas du Hezbollah et du Hamas comme le prix à payer pour un retrait des hauteurs du Golan, Damas a dépêché le ministre de la Défense, Hassan Turkmani, à Téhéran pour trois jours de discussions dont une rencontre avec le Président Ahmadinejad. Turkmani
est retourné à Damas avec la signature d’un mémorandum d’entente pour une coopération militaire de défense avec l’Iran. En août dernier, le président Assad lui-même s’est rendu à Téhéran pour des entretiens avec Ahmadinejad.
Au cours de l’année 2008, la Syrie et l’Iran ont signé plusieurs accords supplémentaires relatifs à la coopération en matière de l’électricité, des Sciences, et de communications, parmi d’autres domaines. En juillet 2008, juste deux mois après que les négociations israéliennes ont été annoncées, l’Iran et la Syrie ont signé un accord commercial préférentiel et ont décidé de créer une banque commune.
En même temps, la Syrie a rassuré le Hezbollah et a confirmé qu’elle maintenait ses bonnes relations avec le mouvement chiite. Dans une interview diffusée en septembre 2008 par la télévision Al Manar du Hezbollah, le Président Assad a expliqué la nouvelle politique syrienne:
« Nous ne voyons aucun intérêt d’abandonner la résistance (c’est-à-dire le Hezbollah) notre position est claire et se traduit dans tous nos discours politiques- notre position est ferme en faveur de la résistance, quelle soit en Iraq, au Liban ou en Palestine”. Un mois plus tard, l’ambassadeur syrien à Washington, Imad Mustapha, s’est référé au Hezbollah comme « un allié proche » dont la Syrie en est fière.
L’incursion de Damas dans la diplomatie avec Israël a eu peu d’effet discernable sur la Syrie de longue date, des politiques inutiles vis-à-vis de l’Irak, du Liban, et des politiques palestiniennes. En effet, selon des sources militaires irakiennes, avant l’attaque transfrontalière américaine en octobre 2008 Bagdad a informé Damas de la présence officielle importante d’al-Qaida sur le territoire syrien et a demandé que la Syrie se mette en action.
A la veille des élections américaines, donnant Barack Obama favori dans les sondages, le président Assad a déclaré que la Syrie attendait la prochaine administration américaine pour faciliter la médiation des négociations israélo-syriennes.
En réalité, rien n’indique que l’administration d’Obama serait prête à sacrifier le Liban et ses alliés démocratiques pro-occidentaux en échange des améliorations apparemment temporaires dans la politique syrienne.
Même si l’administration Obama souhaite « tester » les réelles intentions de Damas concernant une scission éventuelle avec Téhéran, Washington serait limitée dans ses concessions car le tribunal international formé pour juger l’assassinat de Hariri, n’est pas sous la tutelle des Etats-Unis, mais plutôt sous les auspices de l’ONU. L’enquête de l’agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) sur les activités nucléaires illégales de la Syrie est également indépendante et non soumise à l’ingérence politique des Etats-Unis. En fait, compte tenu du rapport initial de l’AIEA sur l’installation nucléaire syrienne à Al-Kibar- et à la lumière du refus de Damas de coopérer avec les enquêteurs- l’AIEA peut être particulièrement tenace en poursuivant son investigation.
La nouvelle administration américaine pourrait se plier aux réticences de ses alliés arabes, comme l’Arabie Saoudite, l’Egypte, ou la Jordanie, qui ne se bercent pas d’illusions sur les capacités et la volonté de la Syrie de changer de cap. Ce bloc arabe « modéré » ne serait pas favorable à une politique qui soulèverait les pressions sur la Syrie tout en renforçant l’Iran. Ces Etats arabes et particulièrement l’Arabie saoudite sont préoccupés par les récents gains diplomatiques syriens et ils ont essayé de revitaliser la proposition de paix arabe – axée sur les négociations israélo-palestiniennes- comme un moyen de contrer les progrès sur la voie syro-israélienne et la réhabilitation internationale de Damas.
En réalité, en déplaçant la Syrie dans le camp occidental, il n’est pas certain que ce développement constituerait nécessairement un revers stratégique à long terme dans les efforts iraniens de saper la politique américaine au Liban, au sein de l’Autorité palestinienne et en Irak.
En l’absence de la Syrie, l’Iran serait toujours capable de soutenir le Hezbollah, le Hamas et ses alliés shiites en Irak.
En même temps, la Syrie a rassuré le Hezbollah et a confirmé qu’elle maintenait ses bonnes relations avec le mouvement chiite. Dans une interview diffusée en septembre 2008 par la télévision Al Manar du Hezbollah, le Président Assad a expliqué la nouvelle politique syrienne:
« Nous ne voyons aucun intérêt d’abandonner la résistance (c’est-à-dire le Hezbollah) notre position est claire et se traduit dans tous nos discours politiques- notre position est ferme en faveur de la résistance, quelle soit en Iraq, au Liban ou en Palestine”. Un mois plus tard, l’ambassadeur syrien à Washington, Imad Mustapha, s’est référé au Hezbollah comme « un allié proche » dont la Syrie en est fière.
L’incursion de Damas dans la diplomatie avec Israël a eu peu d’effet discernable sur la Syrie de longue date, des politiques inutiles vis-à-vis de l’Irak, du Liban, et des politiques palestiniennes. En effet, selon des sources militaires irakiennes, avant l’attaque transfrontalière américaine en octobre 2008 Bagdad a informé Damas de la présence officielle importante d’al-Qaida sur le territoire syrien et a demandé que la Syrie se mette en action.
A la veille des élections américaines, donnant Barack Obama favori dans les sondages, le président Assad a déclaré que la Syrie attendait la prochaine administration américaine pour faciliter la médiation des négociations israélo-syriennes.
En réalité, rien n’indique que l’administration d’Obama serait prête à sacrifier le Liban et ses alliés démocratiques pro-occidentaux en échange des améliorations apparemment temporaires dans la politique syrienne.
Même si l’administration Obama souhaite « tester » les réelles intentions de Damas concernant une scission éventuelle avec Téhéran, Washington serait limitée dans ses concessions car le tribunal international formé pour juger l’assassinat de Hariri, n’est pas sous la tutelle des Etats-Unis, mais plutôt sous les auspices de l’ONU. L’enquête de l’agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) sur les activités nucléaires illégales de la Syrie est également indépendante et non soumise à l’ingérence politique des Etats-Unis. En fait, compte tenu du rapport initial de l’AIEA sur l’installation nucléaire syrienne à Al-Kibar- et à la lumière du refus de Damas de coopérer avec les enquêteurs- l’AIEA peut être particulièrement tenace en poursuivant son investigation.
La nouvelle administration américaine pourrait se plier aux réticences de ses alliés arabes, comme l’Arabie Saoudite, l’Egypte, ou la Jordanie, qui ne se bercent pas d’illusions sur les capacités et la volonté de la Syrie de changer de cap. Ce bloc arabe « modéré » ne serait pas favorable à une politique qui soulèverait les pressions sur la Syrie tout en renforçant l’Iran. Ces Etats arabes et particulièrement l’Arabie saoudite sont préoccupés par les récents gains diplomatiques syriens et ils ont essayé de revitaliser la proposition de paix arabe – axée sur les négociations israélo-palestiniennes- comme un moyen de contrer les progrès sur la voie syro-israélienne et la réhabilitation internationale de Damas.
En réalité, en déplaçant la Syrie dans le camp occidental, il n’est pas certain que ce développement constituerait nécessairement un revers stratégique à long terme dans les efforts iraniens de saper la politique américaine au Liban, au sein de l’Autorité palestinienne et en Irak.
En l’absence de la Syrie, l’Iran serait toujours capable de soutenir le Hezbollah, le Hamas et ses alliés shiites en Irak.
En conclusion, les développements à Damas indiquent une fragilité dans le système sécuritaire de l’Etat et une érosion du régime d’Assad. Sur le plan international, les gains diplomatiques syriens sont irréfutables et renforcent le régime. Toutefois, il semble que les souhaits d’Assad pour un changement dramatique de la politique américaine envers la Syrie peuvent être de courte durée.