La nouvelle politique américaine et le processus de paix

Depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama la politique américaine au Proche-Orient piétine et demeure ambiguë et incohérente.

Elle manque d’audace et de vision et s’accommode avec l’évolution des réalités sur le terrain. La voix de l’Amérique est timide et perplexe et la poursuite de cette politique dans notre région encourage les extrémistes et plonge dans le désespoir les pays modérés. Selon les résultats acquis durant les deux dernières années, nul ne doute que le comité du Nobel a eu tort de décerner au président Obama le Prix de la paix.

Depuis que Netanyahou dirige l’Etat juif, le Premier ministre israélien a fait des gestes importants pour rapprocher ses positions avec celles des Palestiniens. Le gel des implantations était certes une erreur mais cette décision avait pour but d’amener Mahmoud Abbas à la table des négociations et surtout satisfaire les revendications américaines. Si Netanyahou a évolué dans ses pensées, les Etats-Unis hésitent toujours et les dirigeants palestiniens au contraire demeurent intransigeants et n’ont rien fait pour se rapprocher des positions israéliennes.

Depuis le premier jour, la méfiance américaine persiste à l’égard du gouvernement Netanyahou. Les dirigeants palestiniens le méprisent aussi et sont encouragés par une presse favorable à leur cause. Ils souhaitent s’appuyer sur les Etats-Unis, l’Union européenne ou l’ONU plutôt que d’entamer des négociations directes et sincères avec Israël. La reconnaissance de l’Argentine et du Brésil à la création d’un Etat palestinien “libre et indépendant” est pour les Arabes un signe encourageant qui pourrait inciter d’autres pays à suivre. Il n’est pas exclu que dans un proche avenir des pays européens suivront les Etats d’Amérique latine. Le dernier Forum Saban réuni la semaine dernière à Washington n’était qu’une assemblée réunissant en majorité des opposants à la politique actuelle du gouvernement Netanyahou.

La présence d’anciens ministres de Kadima avec de nombreux journalistes politiques israéliens, venus spécialement couvrir ce Forum, les propos d’Ehoud Barak pour le partage de Jérusalem, ainsi que les contacts chaleureux d’Hillary Clinton avec Tsipi Livni sont une ingérence grossière dans la politique intérieure d’Israël et dévoilent, au grand jour, que l’administration Obama souhaite vivement l’alternance ou du moins un changement de coalition. Obama, pourtant démocrate, n’a pas encore compris que la majorité écrasante des Israéliens a choisi, en mars 2009, lors d’un scrutin libre et démocratique, Netanyahou comme Premier ministre et des partis de droite pour diriger l’Etat juif.

Le contexte international actuel est donc défavorable à Israël. Pour sortir de l’immobilisme et de notre isolement sur l’arène internationale, le gouvernement Netanyahou devrait présenter à Obama et aux Palestiniens sa propre initiative de paix. Dores et déjà, et avant qu’il ne soit trop tard, nous devons marquer nos propres lignes rouges en précisant sans équivoque le tracé de frontières défendables, et notre refus catégorique au retour des réfugiés et au partage de Jérusalem en deux capitales. Obama et la communauté internationale doivent parfaitement le savoir que la création d’un Etat palestinien ne sera jamais au détriment de la sécurité de l’Etat juif et contre la volonté du peuple israélien.

Une reconnaissance unilatérale dans des frontières d’avant 1967 est contraire aux accords antérieures et est un diktat inadmissible.