La normalisation avec le Soudan contribue à élargir le cercle des Accords d’Abraham

Yechiel M. Leiter

Introduction

Suite à de nombreuses tractations, le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen a rencontré le 2 février 2023 à Khartoum, Abdel-Fattah al Burhan, président du Conseil de souveraineté du Soudan, et a scellé avec lui la normalisation diplomatique entre les deux pays. Cette normalisation confirme la participation du Soudan dans les Accords d’Abraham et jette dans la poubelle de l’histoire du conflit israélo-arabe, les fameux « trois Non » de Khartoum : « Non à la reconnaissance d’Israël, Non à la paix, et Non à la négociation. » prononcés lors du Sommet de la Ligue arabe, réuni 40 jours seulement après la Guerre des Six Jours de 1967.

La normalisation est bénéfique pour les deux pays sur plusieurs plans : stratégique, diplomatique et géopolitique et elle consolide les relations bilatérales notamment dans les domaines, de l’agriculture et de la santé. Sur le plan militaire, Israël pourra augmenter considérablement la coopération et renforcer les capacités de collecte et de partage de renseignements, en permettant à l’armée soudanaise de lutter contre le trafic d’armes qui traverse ses ports et ses eaux territoriales.

Le directeur du Soudan Sovereign Council, le général Abdel-Fattah al-Burhan, rencontre le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen à Khartoum, Soudan, 2 février 2023

Le directeur du Soudan Sovereign Council, le général Abdel-Fattah al-Burhan, rencontre le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen à Khartoum, Soudan, 2 février 2023. (Office de presse du Soudan Sovereignty Council)

 

Des relations normalisées avec Israël aideront non seulement le Soudan dans sa lutte contre la radicalisation, mais aussi l’équilibre des intérêts des superpuissances régionales : l’Égypte et l’Éthiopie.

Israël est particulièrement bien placé pour faciliter les discussions entre les trois parties. Depuis sa renaissance, l’Etat juif a géré les problèmes sécuritaires de l’approvisionnement de l’eau avec ses voisins. La participation du Soudan dans les Accords d’Abraham renforce davantage la place d’Israël dans la région en tant qu’interlocuteur constructif et partenaire digne de confiance.

Le colonialisme, les conflits internes et tribaux, ainsi que les catastrophes naturelles ont fondé chez les Africains une forte volonté de s’engager dans la reconstruction de leur État. Après avoir ignoré et même haï Israël durant plusieurs décennies, ils réalisent enfin que leur politique était contreproductive et à leur détriment. Aujourd’hui, ils cherchent à s’associer à la “nation start-up”. Le Soudan peut donc ouvrir la voie et Israël relever le défi et aider dans tous les domaines pour garantir la sécurité, la santé et à une alimentation abondante et saine pour tous.

Le Soudan se fraye lentement un chemin vers la démocratie suite à une longue instabilité politique. Ses chefs militaires souhaitent vivement tourner la page. Ils ont hissé le drapeau de la coopération et de la réconciliation. Israël encourage dans ce sens et évite que des progressistes, au nom des valeurs occidentales, replongent le Soudan dans le chaos de la guerre civile.

La signature de l’accord de paix entre Israël et le Soudan ouvre des perspectives encourageantes et prospères après les accords d’Abraham signés avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc.

Le gouvernement al-Burhan, qui se trouve dans une phase de transition, a décidé que les bases étaient posées et que le moment est propice pour avancer vers un accord de paix. L’importance de ce développement ne doit pas être négligée ou minimisée. Les avantages bilatéraux pour les deux pays recèlent un énorme potentiel, et les ramifications géostratégiques pour l’ensemble de la région, et au-delà de ses frontières sont considérables.

Le problème palestinien n’est plus prioritaire

Pendant des décennies, le Soudan est connu non seulement pour ses guerres civiles et ses troubles politiques, mais aussi comme la capitale du rejet arabo-musulman qui a débuté après la guerre de 1967.  La résolution ne signifiait qu’une chose : Israël n’avait pas le droit d’exister, la guerre était donc le seul moyen légitime de lutter contre lui. Cette attitude est restée à la base des attitudes arabes envers Israël pendant des décennies et n’a été que partiellement atténuée par les traités de paix avec l’Égypte et la Jordanie.  Malheureusement, la paix demeure avec ces deux pays voisins formaliste et froide, et donc le fantôme de Khartoum était toujours omniprésent. Avec les accords d’Abraham, les sombres nuages ​​de Khartoum ont commencé à se dissiper, avec le tourisme, le commerce et la coopération stratégique et militaire. Le feu vert de l’Arabie saoudite suivit du Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Maroc ont inversé une politique obsolète.

Cependant, cette évolution a été violemment opposée par les dirigeants palestiniens. L’Autorité palestinienne, ainsi que le Hamas et le Jihad islamique ressentaient soudain que l’illusion de la « centralité palestinienne » était arrachée devant leurs pieds. Du coup, il est apparu, à la lumière du jour, qu’Israël n’était pas responsable de l’absence de paix régionale mais plutôt le radicalisme islamique mené par l’Iran, c’est bien lui qui sème le chaos et l’instabilité dans toute la région. 

La décision soudanaise ne se contente pas seulement, de négliger la priorité du dossier des Palestiniens. En réalité, le Soudan est depuis des années un gigantesque dépôt d’acheminement d’armes envoyées par l’Iran aux terroristes du Hamas et du Jihad islamique à Gaza. Les cargaisons d’armes envoyées par les Gardiens de la révolution et leurs services du renseignement partent des ports iraniens et yéménites contrôlés par les Houthis. Ils passent depuis le golfe persique, à travers la mer d’Oman, le golfe d’Aden et le détroit de Bab-el-Mandeb en mer Rouge jusqu’aux cinq ports soudanais dont Port Soudan et Osman Digna, qui a remplacé l’ancien port de Suakin affecté par le corail.

Depuis les ports soudanais, les armes iraniennes empruntent deux routes vers Gaza. Certaines sont transportés sur des bateaux qui les emmènent au nord du Sinaï, où elles sont ensuite introduites clandestinement à Gaza par des hommes grenouilles du Hamas. La plupart sont chargées dans des camions qui les transportent à travers le désert durant un trajet de mille kilomètres vers l’Égypte, où des contrebandiers traversent le canal de Suez, puis utilisent des tunnels creusés avec l’aide des tribus bédouines du Sinaï.

La normalisation avec Israël peut couper l’une des principales sources d’armement aux groupes terroristes de Gaza soutenus par l’Iran.

Le renforcement de la coopération militaire du Soudan avec Israël dont le but est d’aider à sécuriser ses frontières maritimes et protéger sa souveraineté est un intérêt régional, voire international, et non seulement israélien.

Les avantages stratégiques et commerciaux

Environ 12 % du commerce mondial passe par la côte du Soudan en direction du canal de Suez. Cela représente 30% de tout le trafic international de conteneurs, totalisant plus d’un milliard de dollars de marchandises par an et 3 à 9 milliards de dollars de fret par jour. En comparaison, c’est quatre fois plus le trafic de fret transitant par le canal de Panama.

La route maritime de la mer Rouge est particulièrement importante pour le transport de matières énergétiques, le transfert de pétrole et d’autres hydrocarbures, avec environ 7 à 10 % du pétrole mondial et 8 % du gaz naturel liquéfié passant par le canal de Suez.

L’instabilité persistante au Soudan soulève les perspectives d’une implication iranienne accrue sur la rive ouest de la mer Rouge et d’une plus grande ingérence iranienne en Afrique et dans les pays de la Corne de l’Afrique, en particulier. 

Pour cette raison, de nombreux pays ont choisi de construire des bases militaires à Djibouti en amont du passage maritime de Bab-el-Mandeb. Les Forces françaises stationnées à Djibouti constituent le contingent militaire numériquement le plus important hors de France. Le général commandant ces forces françaises dispose d’un état-major interarmées. Il commande plus de deux mille militaires, dont 1 400 permanents, appartenant à des unités pré-positionnées et tournantes qui constituent les forces de présence.

La seule base militaire étrangère du Japon est en cours d’expansion pour contrebalancer l’influence croissante de la Chine. De même, la seule installation militaire américaine permanente en Afrique se trouve à Djibouti, et la base militaire italienne accueille des troupes allemandes et espagnoles. Les États-Unis ont établi leur camp Lemonnier après les attentats terroristes du 11 septembre 2001.

Carte de Djibouti et des bases militaires situées dans le pays stratégiquement situé de 950 000 résidents

Carte de Djibouti et des bases militaires situées dans le pays stratégiquement situé de 950 000 résidents (ResearchGate / CC BY 4.0)

Après avoir échoué de s’installer à Djibouti et en Érythrée, la Russie essaie de mettre en œuvre l’accord qu’elle a signé en 2017 avec le président déchu Omar el-Béchir pour établir une base militaire le long de la mer Rouge. Sans succès à ce jour en raison des pressions américaines.  

Des relations normalisées avec Israël aideront non seulement le Soudan dans sa lutte contre la radicalisation, mais aussi dans l’exercice d’équilibre de la négociation des intérêts des superpuissances régionales. Allié de longue date et solide des États-Unis, Israël entretient une relation militaire avec la Russie qui est visible en Syrie, où les deux pays ont créé un mécanisme sur des zones de vol militaires tout en évitant une confrontation directe.

L’approvisionnement d’eau – le Grand barrage

La construction du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) a commencé en 2011 et vise à soulager la grave pénurie d’énergie en Éthiopie. Une fois les travaux achevés, le barrage produira suffisamment d’électricité pour satisfaire une grande partie des besoins intérieurs de l’Éthiopie et fournir aux pays voisins une énergie moins chère qu’ils ne paient actuellement. Le barrage est la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique et la septième au monde.

Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD)

Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) (Wikipedia)

La construction du barrage a provoqué une grave controverse régionale, qui pourrait dégénérer à tout moment en une guerre à part entière impliquant les trois plus grands pays d’Afrique de l’Est avec une population totale de près de 250 millions d’habitants. De loin le plus grand, le GERD est l’un des cinq barrages construits sur le Nil Bleu, qui prend sa source dans les hautes terres d’Éthiopie au lac Tana, puis traverse la frontière jusqu’à Khartoum, où il converge avec le Nil Blanc. De Khartoum, le Nil uni continue vers l’Égypte, où il fournit plus de 90 % des besoins en eau de l’Égypte.

L’Égypte s’est opposée à la création du barrage, arguant que sa grande taille et sa proximité avec d’autres barrages réduiront la quantité d’eau disponible du Nil, provoquant de graves pénuries d’eau et la perturbation de la production agricole du pays en raison d’une irrigation irrégulière. L’Éthiopie a nié ces affirmations, arguant que le barrage ne fera que modérer le fleuve à un débit plus régulier qui empêchera les inondations et les retombées inutiles. L’Égypte a également été accusée d’envenimer la situation dans sa quête d’hégémonie régionale qui étouffe le développement économique de la région.

L’économie soudanaise devrait grandement bénéficier de la construction du barrage à long terme. Selon certaines analyses d’experts, le GERD facilitera l’irrigation de jusqu’à 500 000 hectares de terres soudanaises, soit près de 10 % du total des terres propices à l’irrigation dans tout le Soudan. Ce développement pourrait plus que doubler le PIB actuel du Soudan.

Le Soudan, cependant, n’est pas seulement pris au milieu de cette controverse géographiquement ; le rôle qu’il choisit de jouer peut faire la différence entre un règlement pacifique ou un cataclysme régional. La politique du Soudan envers le barrage a été incohérente tout au long de la construction. Il a largement soutenu la position de l’Éthiopie pendant le règne d’Omar al-Bachir, ayant accepté les assurances de l’Éthiopie que le barrage aiderait à contrôler les inondations et que le Soudan bénéficierait de l’électricité produite. Cependant, depuis le coup d’État de 2019, le Soudan a changé de position, plaidant pour le traitement du Nil en tant que propriété commune et poussant à l’arrêt du remplissage du réservoir du barrage jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé. 

Les négociations entre l’Égypte et l’Éthiopie ont abouti à de nombreuses impasses. En raison de leur inquiétude quant au rôle croissant de la Chine dans la région, les États-Unis ont été particulièrement actifs pour faciliter les discussions entre les pays, mais cette activité diplomatique n’a pas encore donné les résultats escomptés.

L’incohérence du Soudan a rendu sa contribution aux négociations minimale et inefficace. Cela est dû principalement à la crise de leadership qui s’est emparée du pays et qui s’est faite au détriment du pays. L’implication limitée du Soudan dans les discussions régionales a sapé les gains économiques potentiels du Soudan grâce au barrage, mais cela peut également mettre en danger les infrastructures soudanaises. Dans le cas (peu probable) où le barrage devait s’effondrer, par exemple, une catastrophe importante pour le Soudan s’ensuivrait, car même une ouverture excessive ou non surveillée des vannes du GERD exercerait une pression sur les barrages soudanais qui pourrait conduire à leur effondrement. Un tel scénario cauchemardesque affecterait mortellement les villes soudanaises avec des inondations et des dommages irréparables aux fermes soudanaises.

La gestion mutuelle du barrage aiderait à résoudre ce problème potentiel, mais un Soudan politiquement stable est une condition préalable à l’acceptation de cette idée par l’Éthiopie. Néanmoins, si la perspective d’une gestion mutuelle même limitée (avec des garanties de souveraineté éthiopienne en place) devait être réalisée, cela ferait beaucoup pour apaiser l’anxiété de l’Égypte à propos du barrage, et la toile de fond serait établie pour un accord tripartite solide dans lequel toutes les parties seront satisfaites.

Israël occupe une position unique pour faciliter les discussions entre les trois parties. Depuis sa fondation, Israël a géré les problèmes de sécurité de l’eau avec ses voisins avant et après les accords de paix. Il a maintenu des relations diplomatiques avec l’Égypte et l’Éthiopie pendant plusieurs décennies. L’inclusion du Soudan dans les Accords d’Abraham renforce davantage la place d’Israël dans la région en tant qu’interlocuteur constructif et partenaire digne de confiance.

De plus, Israël possède la technologie de pointe mondiale en matière de technologie de purification et de dessalement de l’eau. Ces technologies innovantes peuvent compléter les opérations du GERD avec leur application aux eaux de la mer Rouge et l’utilisation des eaux usées pour l’industrie et l’agriculture. Enfin, comme indiqué ci-dessus, le Soudan a besoin de stabilité pour servir de médiateur et créer des liens avec ses voisins immédiats du nord et du sud. Une étreinte diplomatique d’Israël par le Soudan est symptomatique de cette stabilité croissante et de cette promesse future.

L’agriculture et la sécurité alimentaire

L’agriculture reste un secteur essentiel de l’économie soudanaise, 80 % de ses citoyens y sont engagés. L’insécurité alimentaire est une préoccupation majeure, car la pénurie alimentaire et la malnutrition menacent l’autonomie économique et la stabilité sociale du pays.

Les principaux problèmes auxquels est confrontée la production alimentaire du Soudan sont l’inefficacité des infrastructures d’irrigation, les pénuries d’eau et la dégradation des terres. Tous ces domaines de recherche et de connaissance dans lesquels Israël excelle et est désireux d’exporter.

L’agriculture irriguée a été inégalement répartie à travers le Soudan, principalement concentrée dans le centre du pays. En conséquence, il existe des disparités considérables dans les indicateurs de développement entre les performances de chaque région. L’irrigation de terres auparavant intactes est un développement crucial auquel, dans le contexte des accords d’Abraham, Israël peut contribuer. Son « tube à libération lente » révolutionnaire est devenu le fondement de l’industrie mondiale de la micro-irrigation, améliorant la vie de millions de personnes dans le monde. Les kits ” Tipa ” qui utilisent la gravité pour irriguer les terres rurales avec une pression d’eau insuffisante sont un autre exemple de la révolution qu’Israël a suscitée dans la technologie d’irrigation. Ce ne sont là que deux exemples sur de nombreuses technologies qui peuvent changer le paradigme de la production alimentaire au Soudan et contribuer à garantir la sécurité alimentaire de millions de Soudanais.

Les Soudanais sont un peuple fier de leur terroir et les Israéliens peuvent parfaitement les comprendre. Ils ont créé une superbe industrie agricole inspirée d’un lien idéologique solide enraciné dans la Terre d’Israël. Les liens idéologiques uniques du mouvement sioniste avec l’agriculture et l’esprit pionnier peuvent en effet influer sur les Soudanais dans leur propre intérêt et à leur avantage.

L’Institut Tony Blair, qui œuvre inlassablement pour améliorer le niveau de vie des Africains voit dans l’agriculture coopérative historique d’Israël (kibboutzim et mochavim) un magnifique modèle à imiter. Des entrepreneurs israéliens ont mis en place la structure de l’agriculture coopérative dans plusieurs pays avec un succès exceptionnel. L’expérience angolaise est particulièrement remarquable et peut devenir un modèle pour d’autres projets sur le continent. L’innovation et la créativité, la cohésion sociale et le marketing stratégique ont créé un patriotisme sain de responsabilité personnelle, de dépendance mutuelle et une préférence pour la résolution pacifique des conflits.

Le colonialisme occidental, les conflits internes et les catastrophes naturelles ont encouragé les Africains à reconstruire leur État avec une volonté de fer.

Israël est un leader mondial dans la culture de la durabilité des semences, devenue essentielle pour garantir l’avenir de la sécurité alimentaire. Les visites discrètes de hauts responsables soudanais en Israël ont mis l’accent sur ce domaine d’assistance indispensable.

Les semences patrimoniales, parfois appelées semences héritées, sont cultivées à partir de cultures cultivées dans une zone agricole particulière depuis des générations et ont développé de fortes caractéristiques d’adaptation climatique. Certaines graines sont associées à des cultures qui remontent à des milliers d’années et sont même mentionnées dans la Bible. Les graines ont été créées par un processus de fertilisation pure dans lequel la pollinisation libre par le vent, les insectes et les oiseaux transmet le pollen entre les plantes de la même espèce. Une fois le processus de culture de ces graines est achevé, on obtient des graines de bonne qualité avec un haut niveau de durabilité qui maintient les cultures stables et pures même face à des conditions de croissance difficiles telles que des conditions météorologiques inhabituelles, la sécheresse, les ravageurs et les maladies.

La citoyenneté multiculturelle d’Israël a également été une bénédiction pour le pays dans ce domaine de la durabilité des cultures. Des types uniques de graines transmises de génération en génération et bien conservées ont été acheminées à chaque vague immigration vers la Terre promise. Ils sont tous enregistrés dans des banques de semences, et une fois germés et cultivés, ils sont vendus à des agriculteurs entrepreneurs.

En raison des problèmes de changement climatique et de la menace croissante de l’insécurité alimentaire, les agriculteurs, les organisations et l’échelon politique ont tendance à revenir à l’utilisation des cultures traditionnelles, en particulier pour en savoir plus sur l’immunité des semences héritées.

Israël a été à l’avant-garde du changement climatique. Les Soudanais ont correctement identifié ce domaine comme un élément essentiel dans la reconstruction de leur économie basée sur l’agro afin de garantir un approvisionnement alimentaire suffisant pour leur peuple. 

Conclusion

Il y a ceux en Occident, et au sein de l’administration Biden en particulier, qui exigent que toute normalisation avec le Soudan soit subordonnée à la transition pleine et entière du pays vers une gouvernance civile. C’est une erreur aux conséquences potentiellement désastreuses. L’Afrique n’est pas l’Amérique et le Soudan n’est pas la Suisse. Les cultures diffèrent, tout comme les processus historiques de développement politique. Les différences doivent être respectées, faire autrement, serait pire encore.

La volonté de démocratiser les régimes est admirable et doit être soutenue, mais la démocratisation complète est un processus qui demande prudence et du bon sens. L’ancien président Morsi d’Égypte a été élu démocratiquement pour mettre en œuvre la politique des Frères musulmans. Celui qui apprécie vraiment les principes démocratiques souhaite-il que ce phénomène se reproduise au Soudan ?

L’extrémisme islamique et le terrorisme qui l’accompagne sont en progression constante en Afrique subsaharienne, y compris au Soudan. Les pourvoyeurs de l’extrémisme, principalement l’Iran, souhaitent bien entendu que la transition au Soudan soit immédiate, déséquilibrée et sans les mesures préparatoires nécessaires. Nul le doute, ils agissent par la terreur et la ruse à un retour des “Trois Non” de Khartoum. Par contre, ils ne pourront réussir avec une normalisation solide entre Israël et le Soudan dans le cadre des Accords d’Abraham.

Après des années de guerre civile et de coups d’État militaires, de famine et de misère, après l’avoir été utilisé comme pion des superpuissances, le Soudan est un pays qui se fraye lentement un chemin vers la démocratie. Cela se produit parce que ses chefs militaires le désirent ardemment et agissent vivement dans ce sens. Ils ont hissé le drapeau de la coopération et de la réconciliation et ils ne doivent pas se décourager. Israël doit mettre toute en œuvre pour éviter que le Soudan replonge dans le chaos et la guerre civile. Un grand défi à relever.

Voir l’intégralité de l’article et ses références sur le site du JCPA-CAPE en anglais.

https://jcpa.org/article/sudan-expanding-the-tent-of-the-abraham-accords/

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