La lutte des Israéliens et des Palestiniens contre la pandémie

COGAT

Israël et l’Autorité palestinienne sont obligés d’agir ensemble pour lutter contre les épidémies et les maladies contagieuses afin de protéger leurs propres populations.

Cette obligation est réciproque et elle s’applique à l’échelle internationale et en particulier au Moyen-Orient.

Il est donc inadmissible que des dirigeants palestiniens propagent des  déclarations hostiles et des fausses accusations contre Israël. Les discours du Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh, comme ceux du chargé des négociations, Saeb Erekat, sur les réseaux sociaux se poursuivent malgré la nécessité de coopérer et de coordonner ensemble les mesures à prendre contre le coronavirus.

Les obligations et engagements réciproques bilatéraux et internationaux d’Israël et des Palestiniens, dans tous les domaines – mais surtout dans le traitement des questions médicales et sanitaires – dépendent de la perception du statut du territoire et des engagements juridiques concomitants auxquels l’Etat d’Israël et l’Autorité palestinienne se sont engagés pour pouvoir administrer ces zones sous leur contrôle respectif.

Depuis la signature des accords d’Oslo en 1993, Israël et les Palestiniens se sont engagés à respecter les dispositions pertinentes de ces accords qui constituent la seule source d’autorité convenue et toujours valide pour déterminer les pouvoirs et les responsabilités dans l’attente d’un accord définitif sur le statut permanent.

En fait, à la lumière de l’acceptation internationale des accords d’Oslo, et du fait qu’ils ont été contresignés par les États-Unis, la Russie, l’UE et  approuvés par l’ONU, les cadres de coopération et de coordination établis par les accords constituent un régime juridique indépendant ( lex specialis ) qui prévaut sur tout autre cadre juridique qui existait auparavant.

Dans les domaines de la santé, des affaires médicales et des maladies contagieuses, la base de la coopération entre les Palestiniens et Israël est énoncée dans l’accord intérimaire de 1995 (Oslo 2).

À l’article 17 du Protocole relatif aux affaires civiles (Annexe III), Israël et l’OLP ont convenu et se sont engagés à :

« échanger des informations sur les épidémies et les maladies contagieuses, [coopérer] à leur lutte et… élaborer des méthodes d’échange de dossiers et de documents médicaux (paragraphe 6).

Ils ont également convenu que :

« les systèmes de santé israéliens et palestiniens maintiendront de bonnes relations de travail dans tous les domaines, y compris l’assistance mutuelle en matière de premiers secours en cas d’urgence, la formation médicale, la formation professionnelle et l’échange d’informations (paragraphe 7).

Il est donc clair que ces engagements réciproques en matière de santé obligent les deux parties à coopérer et à coordonner les activités dans la lutte contre le virus Covid-19.

Compte tenu de la gravité de la pandémie, de sa couverture géographique et de ses dangers sur les populations dans les deux camps, il existe une interdépendance évidente entre les autorités sanitaires israéliennes et palestiniennes, avec tout ce que cela implique quant à l’urgence de coopération et coordination, quelles que soient les tensions et les soupçons politiques.

De toute évidence, la désunion entre l’administration de l’Autorité palestinienne en Judée et Samarie (Cisjordanie) et l’administration indépendante du Hamas dans la bande de Gaza, ainsi que la fragile réalité de la sécurité des frontières entre Israël et le Hamas, servent à entraver une éventuelle coopération efficace et viable pour faire face à la propagation du virus Covid-19.

Cependant, compte tenu de la gravité de la crise, la nécessité d’une coopération ouverte en temps réel est un facteur vital et obligatoire qui devrait, par nécessité, conduire toutes les parties à prendre leurs responsabilités envers leurs populations respectives.

Cela sert également de base pour instaurer une confiance mutuelle également dans leurs relations futures.

Au fil des ans, les experts Israéliens et Palestiniens ont collaboré efficacement pour prévenir et traiter les maladies. Ils ont étudié 148 projets de coopération qui ont réuni 67 organisations principalement non gouvernementales. La plupart des participants à ces programmes de santé – Juifs, musulmans et chrétiens, laïcs et religieux, ayant d’opinions politiques diverses, se sont déclarés très satisfaits du résultat et souhaitent continuer à travailler ensemble. 

Le Croissant-Rouge palestinien et le Magen David Adom d’Israël – ont signé un protocole d’accord sur les dispositions opérationnelles visant à renforcer la coopération dans l’exécution de leurs mandats humanitaires respectifs, en facilitant la circulation des ambulances et des patients, échanger des informations, des connaissances et des expériences et coopérer dans le domaine des laboratoires de sang. 

En conclusion, avec une forte prise de conscience de l’importance vitale de la coopération, de la collaboration, de l’ouverture, de la bonne foi et de la nécessité réelle de protéger et de guérir les populations de la région face à la pandémie, espérons tous pouvoir ouvrir la voie à des relations de bon voisinage et renforcer la confiance mutuelle entre Palestiniens et Israéliens.

L’incitation à la haine, par le biais des médias et les réseaux sociaux ou par des dirigeants palestiniens notamment sur Twitter, dans les circonstances actuelles aggrave la situation et risque de nuire et de saper les efforts sincères des autorités médicales professionnelles dans les deux camps.