La libération des otages et le nouveau plan israélien
Les conditions de la libération des 134 otages restent encore à définir mais les entretiens qu’a mené à Paris le chef du Mossad, David Barnéa, avec ses homologues américain, égyptien et qatari semblent être sérieuses et encourageantes. Une lueur d’espoir plane sur les discussions car elles se poursuivront à Doha et ailleurs. C’est en effet l’essentiel. Le but est de signer un accord sur les otages avant le Ramadan.
Toutefois, soyons bien prudent, devant les revendications insensées du Hamas, les pourparlers ne seront pas une partie de plaisir, ils risquent rapidement de tourner à l’aigre. Face aux fortes pressions de l’opinion publique israélienne et le diktat de la communauté internationale exigeant un cessez-le-feu immédiat, le gouvernement israélien se montre plus flexible. Nétanyahou présente enfin les principes d’un plan après la guerre.
Le plan israélien précise que les combats se poursuivront jusqu’à ce que les objectifs de Tsahal soient atteints : la destruction des capacités militaires et des infrastructures gouvernementales du Hamas et du Jihad islamique et le retour des otages. En d’autres termes, Tsahal poursuivra son offensive jusqu’à la conquête de Rafah. Israël contrôlera la frontière entre Gaza et l’Egypte, le fameux Axe Philadelphie. Cette fermeture devra être mise en œuvre en coopération avec l’Égypte et avec l’aide des États-Unis. Des mesures sécuritaires seront prises pour empêcher la contrebande et l’acheminement d’armes en provenance du Sinai.
Toujours selon ce plan de l’après-guerre, toute la bande de Gaza sera démilitarisée mais Tsahal aura la liberté d’agir jusqu’au jour où la sécurité sera absolue et un régime stable établi. Israël maintiendra également une zone tampon de sécurité à la frontière Nord afin d’empêcher des infiltrations de terroristes, et éviter par tous les moyens un nouveau scénario rappelant le terrible 7 octobre 2023.
Le gouvernement israélien ne souhaite pas administrer la bande de Gaza et préfère que l’administration civile et la responsabilité de l’ordre public reposeront sur des notables de différentes tribus et des fonctionnaires locaux ayant une expérience administrative. Israël s’efforcera de mettre un terme aux activités de l’UNRWA dans la bande de Gaza et de la remplacer par des agences internationales respectables.
Après la démilitarisation complète de la bande Gaza, un programme global devra mettre fin à la radicalisation au sein de toutes les institutions religieuses, éducatives et sociales de la bande de Gaza avec l’assistance et la participation des pays arabes tels que l’Egypte, les Emirats et l’Arabie Saoudite.
Ce plan ambitieux n’est qu’à l’étude et n’a pas été approuvé par le gouvernement, ni par la communauté internationale, ni non plus par les pays arabes. Les Palestiniens le rejettent en bloc. Ce plan est également critiqué par l’opposition et par des observateurs et journalistes. Ils reprochent un manque de vision et pensent qu’il est irréalisable dans le contexte politique et international. Pourtant, la création d’un Etat palestinien démilitarisée n’est pas exclue à long terme mais elle est rejetée unilatéralement.
Le temps presse. A l’approche du mois du Ramadan la tension est déjà très vive. Le Shin Beit et la police se préparent, plus que jamais, à des affrontements sur l’esplanade du Mont du Temple et à une vague d’attentats meurtriers et spectaculaires. Nous devrions distinguer entre le Hamas et les musulmans israéliens qui respectent les lois gouvernementales. Les mesures de sécurité déjà prises ne devraient pas priver des musulmans israéliens de prier ni des fidèles palestiniens âgés de plus de 45. Dans la même veine, des extrémistes juifs ne peuvent pas, non plus, prendre la situation en main et désobéir aux forces de l’ordre.
Un accord sur la libération des otages pourrait modifier la donne et calmer tous les esprits, notamment au Liban. Le temps est propice pour pouvoir présenter nos revendications sécuritaires légitimes en position de force.