La levée de l’embargo et la course de l’Iran aux armements
Le Soudan vient de normaliser ses relations diplomatiques avec Israël et suit après sept décennies d’hostilités le chemin de la paix. Pourtant, l’Europe décide de réagir timidement et ose même encourager indirectement l’Iran d’acquérir des armes, de poursuivre la voie de la guerre et de déstabiliser ainsi tout le Moyen-Orient.
En août 2020, le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté la résolution américaine de prolonger l’embargo imposé sur la fourniture d’armes à l’Iran. La France, membre permanent du Conseil de sécurité s’est abstenue en suivant la politique européenne. Pourquoi n’a-t-elle pas voté avec les Etats-Unis pour prolonger l’embargo sur les armes ? Veut-t-elle vraiment fournir des armes à un obscur régime islamiste ? N’est-elle pas déjà un véritable marchand de canons, troisième exportateur mondial ? A-t-elle reçu des gages des Ayatollahs que les nouvelles armes acquises ne seront pas destinées contre Israël ? A-t-elle eu des garanties que l’Iran ne lancerait pas un jour ses missiles balistiques contre l’Europe ? Téhéran n’est-elle pas capable de doter ses fusées et missiles d’ogives nucléaires ? D’exporter toutes sortes d’armes, notamment non-conventionnelles, à ses milices en Irak et en Syrie, au Hezbollah libanais, au Hamas, Djihad palestinien et aux Houthis du Yémen ?
De nombreux pays sont aujourd’hui sous embargo pour diverses raisons. On se souvient aussi que le Général De Gaulle avait imposé en juin 1967 un embargo sur les armes malgré le fait que la France était à l’époque notre principal fournisseur d’armes, et le jeune Etat Juif et démocratique était menacé de mort par les Etats arabes. Pis encore, une cinquantaine de Mirages commandés et payés par Israël ont été fournis à Libye de Kadhafi, puis transférés à l’Egypte durant la guerre de Kippour. Ce n’est qu’après la terrible guerre que Valéry Giscard d’Estaing lève l’embargo. Trop tard, Israël n’aura plus besoin des armes « Made in France ». Désormais, c’est bien l’Amérique qui deviendra notre meilleure amie et notre fidèle alliée. Quant à Giscard, rien ne le gênera pour mieux favoriser le commerce des armes et les pétrodollars avec les pays producteurs.
Aujourd’hui, rappelons que l’Iran est toujours un Etat voyou qui bafoue les accords internationaux, viole les droits de l’Homme, et ses propres engagements. La levée de l’embargo l’encourage dans la course aux armements dans une région qui regorge de conflits locaux et demeure une poudrière.
Le ministre iranien de la Défense a souligné que « l’Iran se défendra contre toute attaque grâce à sa capacité technologique et toutes ses armes et équipements qu’il possède sur son territoire, mais aussi pour atteindre la Méditerranée, la mer Rouge, l’océan Indien et la mer Caspienne. »
Désormais, deux régimes islamiques, l’Iran des Ayatollahs chiites, et la Turquie sunnite d’Erdogan renforcent leur présence militaire dans notre région au détriment d’une Europe qui recule honteusement et abandonne son rôle d’influence.
Soulignons que l’Iran est l’un des rares pays qui peut fabriquer localement plus de 90 % de ses besoins militaires mais a toujours besoin de la Russie, de la Chine, et de la Corée du Nord pour moderniser son armement. L’Iran tentera d’acheter des armes modernes et notamment des systèmes anti-aériens ainsi que des avions furtifs chinois J-20. C’est d’ailleurs l’une des inquiétudes des Emirats arabes et leur raison d’acquérir des avions furtifs américains F-35.
Cependant, nous sommes convaincus que les Etats-Unis ne seront pas intimidés par le jeu de dupes des Ayatollahs avec les Européens. Désormais, les Américains redoubleront les sanctions sur toutes les transactions d’achat ou de vente d’armes et gèleront les comptes en cours sur l’ensemble du système bancaire iranien. Il est clair qu’aucune banque, aucune entreprise ne voudra risquer d’être punie par l’administration américaine et risquer à jamais son avenir commercial.
Le marasme économique accentué par la pandémie du coronavirus complique bien entendu les fortes dépenses militaires notamment à l’extérieur du pays. Elles sont insupportables pour le contribuable iranien.
Dans ce contexte, la stratégie d’Israël devra se poursuivre avec constance selon ces directives :
- Eviter par tous les moyens que l’Iran se dote de l’arme nucléaire.
- Empêcher l’Iran d’acheminer des armes sophistiquées au Hezbollah, au Hamas et au Djihad islamique.
- Interdire l’Iran et ses milices de s’installer sur le plateau du Golan et à proximité de nos frontières.
- Renforcer les services du Renseignement militaire et le Mossad pour pouvoir obtenir des informations précises sur les diverses activités des Iraniens.
- Contrecarrer les tentatives des Gardiens de la Révolution islamique de perpétrer des attentats terroristes contre des cibles israéliennes et institutions juives à travers le monde.
- Normaliser et consolider les relations avec de nouveaux pays arabo-musulmans et élargir le front contre l’Iran.
Les Iraniens ont eu dans le passé d’excellentes relations avec Israël. Ils constatent que les pays voisins du Golfe et le Soudan normalisent leurs relations avec l’Etat Juif et s’acheminent vers une paix viable et prospère, tandis qu’eux, sont plongés depuis 1979 dans la misère et l’obscurantisme. Cela ne pourra plus durer longtemps encore.
Sans aucun doute, les Iraniens seront un jour libérés du joug islamique. Leur courageuse résistance à la cruelle oppression, la grogne et la colère provoqueront de nouvelles et violentes manifestations de rue. Tôt ou tard, malgré et en dépit de la tyrannie islamiste, le régime des Ayatollahs s’effondra inévitablement dans un bain de sang.
En conclusion, l’Iran ne peut stopper net le cours de la contre-révolution ni non plus la dynamique normalisation israélienne avec les pays arabo-musulmans.