La guerre de Gaza 2021 – Les motivations du Hamas et de l’Iran

Certes, l’Iran et le Hamas ne sont pas des alliés naturels. Le Hamas, selon sa propre charte, est la branche palestinienne de la confrérie des Frères musulmans, un réseau d’organisations sunnites opérant dans 130 pays à travers le monde. La guerre du Hamas contre Israël a donc des racines idéologiques. La charte du Hamas de 1988 stipulait qu’Israël existera et continuera d’exister jusqu’au jour où l’Islam l’effacera. Il n’y aura pas de solution à la question palestinienne sans le Jihad.

Selon l’article 2 de sa charte, le Hamas est une branche des Frères musulmans. Cette confrérie a été fondé en 1928 au Caire par Hassan al-Banna (1906-1949) (grand père de Tarik Ramadan). Il croyait fermement que le monde islamique devrait récupérer les territoires qu’il avait perdus au profit des puissances européennes. Il avait mentionné dans ses écrits l’Andalousie (Espagne), la Sicile, la Grèce et d’autres territoires.

Depuis le déclenchement de la Révolution islamique de 1979, l’Iran demeure une théocratie chiite, cherchant à répandre sa doctrine islamiste dans tout le Moyen-Orient et au-delà, au détriment du monde sunnite. 

Au départ, le Hamas avait tissé des liens stratégiques avec des puissances régionales sunnites. À la fin des années 1990, plus de la moitié du budget du Hamas provenait de l’Arabie saoudite.

Le 11 septembre 2001 tout a basculé, Riyad affirmait que les fondements idéologiques des attaques spectaculaires contre New York et Washington sont à l’origine des Frères musulmans. 

Aujourd’hui, le Hamas ne reçoit aucun centime des Saoudiens. Depuis, l’Iran a pris la relève et renforce ses relations avec le mouvement islamiste palestinien sur tous les plans et dans tous les domaines.  

Ces jours-ci, Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, s’est entretenu au téléphone avec Ismail Qaani, commandant de la Force el- Qods au sein des Gardiens de la révolution islamique. Il a remplacé Qasem Soleimani, éliminé près de Bagdad, le 3 janvier 2020 par les Américains.

L’Iran utilise la doctrine de milices combattantes pour ses intentions hégémoniques et le Hamas s’inscrit parfaitement dans cette ambition. Il est en bonne compagnie avec les talibans, al-Qaïda, et d’autres groupes terroristes sunnites et organisations chiites, telles le Hezbollah au Liban et les Houthis du Yémen.

Soulignons que les missiles lancés par les Houthis vers Riyad durant ces dernières années sont du même type que ceux lancés contre Israël ces jours-ci à partir de Gaza.

La grave erreur commise par la signature de l’accord nucléaire de 2015 ne doit pas être répétée une nouvelle fois. Nul doute que les milliards de dollars que recevra l’Iran alimentera la prochaine vague de terreur internationale dont celle du terrorisme du Hamas. 

Le Hamas prétend que la guerre a été causée par les actions israéliennes à Jérusalem, y compris les plans d’expulsion de Palestiniens dans le quartier de Sheikh Jarrah. Mais en vérité, il s’agissait d’un différend juridique qui était examiné par les tribunaux israéliens depuis de nombreuses années. Un acte d’achat datant de 1876 confirme le titre légal à deux organisations juives qui ont acheté la propriété. Les Arabes palestiniens se sont installés dans le quartier après 1948. Lorsqu’il a été conquis par la Légion arabe, les Juifs qui y résidaient ont été expulsés. De ce fait, aucun différend entre résidents arabes autochtones et nouveaux « colons » israéliens.

Depuis le début du 20ième siècle, les dirigeants palestiniens à Jérusalem ont cherché à utiliser la soi-disant menace contre les sanctuaires religieux musulmans sur le mont du Temple comme instrument de propagande pour attirer l’attention de l’opinion publique.

Rappelons que deux principaux sanctuaires musulmans ont été construits au 7ième siècle : le Dôme du Rocher doré (achevé en 692 de notre ère) et la mosquée al-Aqsa, construite à l’extrémité sud de l’enceinte du Mont du Temple. 

En 1929, le Grand Mufti de Jérusalem, Hajj Amin al-Husseini, a accusé les Juifs de vouloir détruire la mosquée al-Aqsa et la remplacer par le Troisième Temple. Cette grossière diffamation a provoqué des massacres contre la communauté juive à Hébron, Jérusalem et Safed.

Dans les années 1990, l’accusation selon laquelle la mosquée al-Aqsa était menacée a été amplifiée par le cheikh Raad Salah, qui dirigeait la branche nord du Mouvement islamique en Israël. 

Il avait organisé des rassemblements de masse dans des villes arabes telle que Oum al-Fahem. Il a coordonné ses activités avec les Frères musulmans et leur chef spirituel, Cheikh Yusuf Qaradawi. 

 Historiquement, il est important de rappeler qu’Israël a limité ses propres droits sur le Mont du Temple. Pendant la guerre des Six Jours, le ministre de la Défense Moshe Dayan a autorisé aux Juifs à visiter le mont du Temple mais à ne pas y prier.    

Dans le dernier conflit à Gaza, le Centre d’information sur le renseignement et le terrorisme, affilié au ministère israélien de la Défense, a examiné les noms des personnes tuées du côté palestinien et a découvert que les deux tiers étaient des terroristes. Comment donc le Hamas pouvait affirmer que l’écrasante majorité des Palestiniens tués étaient des civils ?

L’Iran a joué un rôle clé en soutenant les tirs de roquettes du Hamas et du Jihad islamique palestinien contre Israël. Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, a déclaré que l’Iran était le « plus grand bailleur de fonds, financièrement et militairement. Ramez al-Halabi, dirigeant du Jihad islamique palestinien, a expliqué que « chaque arme » que son organisation utilise a été acheté avec un financement iranien.

 Il est donc impératif de mettre un terme à tous les cycles d’hostilités déclenchés à chaque fois par le Hamas car l’effondrement de ce régime terroriste aura des implications sur toute la région. Il freinera enfin l’expansionnisme iranien à travers tout le Moyen-Orient.

Voir l’intégralité de l’article sur le site anglais du J. Center-CAPE
https://jcpa.org/article/the-gaza-war-2021-an-overview/