La guerre contre le Hezbollah est-elle inévitable ?
Depuis le 7 octobre 2023, le Hezbollah mène une guerre d’usure ouverte contre Israël. Des provocations quotidiennes qu’elles ne peuvent laisser Tsahal indifférent. Aucun pays au monde ne peut tolérer des tirs de roquettes, d’obus de mortier, de drones kamikazes. Comment ne pas réagir sans pour autant éviter l’embrasement ? Pourquoi avoir accepté le déplacement de plus de 120 000 villageois installés sur un territoire souverain israélien le long de la frontière ? Adopter une décision inadmissible et insensée dictée par une milice étrangère ? La dissuasion ne fonctionne-t-elle plus pour assurer la sécurité ?
Les multiples raids aériens, les tirs d’artillerie et de chars contre des positions du Hezbollah, l’élimination d’un haut-gradé iranien chargé des opérations, ni la mort de plus de 150 miliciens, ne semblent impressionner Nasrallah. Ses provocations se poursuivent avec l’encouragement et le soutien des Gardiens de la révolution.
Il est temps de mettre un terme à ce manège et à ce train de vie infernal.
Pour le faire, le gouvernement doit choisir entre la voie diplomatique ou utiliser la force de Tsahal. Il n’existe pas une troisième option.
Le Liban est plongé dans une crise politique et économique permanente sans aucune issue à l’horizon. Toutes les tentatives de retrouver l’accalmie et la stabilité dans le pays, notamment par une médiation française sont vouées à l’échec. La “petite Suisse” du Proche-Orient s’est transformée en bunkers d’armes, de munitions, d’explosifs, de tunnels d’attaque et de barils de poudre. Le Hezbollah dicte quotidiennement l’ordre du jour gouvernemental et le monde occidental laisse faire. Dans aucun pays au monde une milice dicte le pas à une armée, à un Etat souverain et indépendant.
Rappelons que le 6 février 1984 la milice chiite avait pris part à l’insurrection contre l’armée libanaise fidèle à l’époque à Amine Gemayel. Depuis, elle a transformé la banlieue Sud de Beyrouth en son propre sanctuaire. Elle installa un quartier général souterrain, un état-major militaire, des institutions médiatiques, sociales et éducatives.
A l’initiative financière de l’Iran, le Hezbollah a créé des structures scolaires avec un enseignement coranique et des cours de théologie, et notamment la diffusion de manuels scolaires incitant à la haine de l’Etat juif.
Le gouvernement libanais était contraint d’accorder au Hezbollah une chaîne de télévision, al-Manar (Le Phare), et une radio, la Radio de la foi, ainsi que plusieurs organes de presse et de propagande diffusant systématiquement de nombreux programmes anti-israéliens et antisémites.
Dès le départ, le but du « Parti de Dieu » était clair : chasser toutes les forces occidentales de la région et transformer le Liban en Etat islamique chiite. Parallèlement, combattre l’Etat sioniste pour créer à sa place un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem comme unique capitale.
Nasrallah, terroriste notoire portant la soutane, est un négationniste de la Shoah, un homme dangereux pour le peuple juif, Israël et toute la région, mais aussi pour le peuple libanais. Par la ruse, l’intrigue et la terreur, il exporte avec ses mentors iraniens une révolution puisée dans les tréfonds du Moyen Age. Il focalise toujours son combat islamique contre Israël en espérant voir un jour flotter l’étendard chiite sur les minarets des mosquées du mont du Temple et sur tous les édifices de Jérusalem. Il poursuit ses activités terroristes, contre les « infidèles » chrétiens et juifs à travers le globe.
Nasrallah a transformé le Liban en carrefour de toutes les contrebandes. Il est le parrain principal du trafic international de la drogue et du blanchiment d’argent notamment en France. Depuis l’Amérique latine, il a formé un véritable cartel de la drogue avec l’aide des agences d’échange monétaire et des grands bijoutiers. Les banques européennes font la sourde oreille, ne réagissent pas efficacement, elles hésitent de geler tous les avoirs et tout financement iranien au Hezbollah.
Pour toutes ses activités terroristes, Nasrallah devrait être mis depuis longtemps en quarantaine, au ban de la société, et traduit en justice.
Après la Seconde guerre du Liban, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté la résolution 1701. Ce texte approuvé par Israël prévoit le retrait des combattants du Hezbollah de toute la région frontalière et le déploiement de casques bleus.
Le Hezbollah se moque éperdument de toutes les résolutions et des médiations. Il a complètement ignoré et même violé cette résolution en restant au Sud Liban et a même agrandi son arsenal militaire près de la frontière.
Les pays de la Ligue arabe dont l’Egypte, les Emirats et l’Arabie saoudite n’ont aucune influence sur le pays du Cèdre. Et pourtant, ils avaient proclamé en 2013 que le Hezbollah est « une organisation terroriste ». L’Union européenne a décidé elle aussi d’ajouter la branche militaire du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes mais distingue toujours entre les branches politiques et militaires.
Les Ayatollahs d’Iran ont ouvert plusieurs fronts pour reserrer l’étau et asphyxier l’Etat juif. Ils ont déjà réussi à geler tout rapprochement entre Ryad et Jérusalem et à éloigner l’élargissement du cercle des Accords d’Abraham. Ils ont renversé les cartes géopolitiques en remettant la solution palestinienne sur la table des priorités mondiales.
Lest Etats-Unis et la France tentent d’éviter l’escalade et une guerre régionale, mais à Beyrouth les autorités libanaises sont incapables d’appliquer la résolution de l’ONU sans le consentement du Hezbollah qui refuse d’arrêter les hostilités et de se retirer de la zone frontalière.
Sur qui Israël pourra compter ? Avec quel pouvoir gouvernemental nous pourrions signer un accord si le président libanais lui-même n’est plus mandataire et son gouvernement est manipulé comme une marionnette ?
Il est clair que sans le désarmement du Hezbollah et la réhabilitation de la souveraineté de l’État libanais la situation chaotique au Liban ne changera guère.
Dans ce contexte explosif, le chef d’état-major, Herzi Halevi, annonce des préparatifs : « Nous avons approuvé toute une variété de plans, car nous devons être prêts pour passer à l’offensive si nécessaire. » En effet, des renforts considérables sont déjà déployés. Tsahal demeure sur le qui-vive et attend impatiemment les directives du gouvernement.
Depuis la Seconde Guerre du Liban, le Hezbollah a nettement augmenté son arsenal d’armement malgré les frappes aériennes et les nombreux raids israéliens contre les convois acheminés depuis Damas et les dépôts de munitions. Avec plus de 150 000 roquettes et missiles, ce groupe terroriste est capable de tirer avec précision sur toutes les villes d’Israël et contre les sites stratégiques.
Pour l’heure, nous devrions poursuivre les efforts diplomatiques notamment avec la Russie et la Chine, mais en cas d’échec, la seule option sera la guerre totale contre le Hezbollah. Elle sera inévitable, la seule alternative pour assurer le retour des villageois israéliens. Nous devrions préparer minutieusement les opérations, sur tous les plans et domaines, car c’est surtout l’arrière du pays qui souffrira des tirs des missiles. Cette guerre préventive sera la plus rude et la plus meurtrière, mais avant de la déclencher par surprise, avec toutes nos forces aériennes, terrestres et maritimes, nous devrions achever le démantèlement du Hamas dans la bande de Gaza, et surtout coordonner nos opérations avec les Etats-Unis, notre principal allié stratégique et notre fournisseur d’armes et de munitions. Les Américains sont les seuls capables de maitriser l’Iran et ses satellites.
En campagne électorale, Joe Biden a-t-il la volonté et l’intérêt de soutenir l’Etat juif dans la guerre contre le Hezbollah ?