La gauche israélienne dicte l’ordre du jour européen
Frustrés par leurs échecs électoraux et l’absence de rôle d’influence sur l’opinion israélienne, des responsables de la gauche israélienne dont d’anciens députés de la Knesset sont devenus bavards et très actifs plutôt à Londres, Bruxelles et Paris. Ils publient régulièrement des articles contre la politique du gouvernement et souvent proposent aux députés européens des pétitions appelant à des sanctions pour mettre « un terme définitif à la colonisation. » Ainsi, ils encouragent la campagne mensongère des palestiniens et d’ONG des droits de l’Homme, et permettent aux tribunaux internationaux d’enquêter sur des « crimes de guerre » présumés commis soit disant par des soldats de Tsahal.
Les marginaux de l’échiquier politique israélien trouveront en Europe un terrain d’entente et un écho favorable à leurs discours. Conscients que des journalistes publieront, automatiquement et à la une, leurs opinions idéologiques et leurs activités contre la politique de droite du gouvernement.
Dans ce contexte, le cas d’Abraham Burg est extravagant, voire morbide.
Seul un psychiatre pourra expliquer ce comportement rocambolesque. Comment un ancien député travailliste, président de la Knesset puis de l’Agence juive, peut-il du jour au lendemain, devenir le porte-parole du post-sionisme, gommer Juif de sa carte d’identité, voter pour un parti arabe et préférer la nationalité française…Le papa, Yossef, député de la première Knesset, ministre au sein de nombreux gouvernements, cofondateur et chef honorable du parti national religieux Mafdal se retournerait dans sa tombe…
Ces jours-ci, Abraham Burg et ses compagnons de route ont réussi à faire signer 442 députés européens à une pétition dénonçant une “annexion de facto” de la Cisjordanie par Israël, et en réclamant l’arrêt des démolitions d’installations de bédouins dans la vallée du Jourdain. »
Parmi les signataires, Jeremy Corbyn, ancien chef du Labor britannique, et Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise.
Cette pétition ne nous surprend pas. Des députés européens influents avaient à plusieurs reprises interpellé le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, de suspendre l’Accord d’Association UE-Israël qui est le principal traité entre l’Union européenne et Israël.
Depuis trois décennies, le Parlement européen vote chaque année des résolutions anti-israéliennes en exigeant des sanctions.
L’Alliance de gauche n’est sans doute pas préoccupée par la pandémie, par les problèmes socio-économiques, ni des menaces atomiques et interventions militaires de l’Iran, les véritables crimes de guerre en Syrie et ailleurs, ni du fléau du terrorisme et les vagues d’antisémitisme.
En juin dernier, les différents partis de gauche dont les Verts ont osé dénoncer les Accords d’Abraham et la normalisation de plusieurs pays arabes avec Israël, qualifiant le renouvellement des relations diplomatiques avec le Maroc comme « moyen de chantage » du président sortant Donald Trump.
Même en ratifiant un important accord aérien avec Israël, l’Union européenne tient à préciser que le vote du Parlement ne devait pas être considéré comme préjugeant de sa réponse à une éventuelle annexion israélienne de certaines parties de la Cisjordanie. Elle s’est engagée à « suivre de près la situation et ses implications plus larges, et à agir en conséquence ». Elle fera des gestes positifs à l’égard de l’Etat Juif à condition d’obéir à son diktat et bien se conduire…
Pourtant, sur son site officiel, nous pouvons lire que « l’Union européenne et Israël partagent une longue histoire commune, marquée par une interdépendance et une coopération croissantes. Tous deux partagent les valeurs de la démocratie, du respect des libertés et de l’état de droit et sont attachés à un système international ouvert fondé sur les principes de l’économie de marché. Les nombreuses rencontres interparlementaires que le Parlement européen a tenues avec la Knesset démontrent que les relations entre les deux législatures sont parmi les plus dynamiques et constantes de toutes les délégations. »
Comment cela est donc compatible avec la politique partiale et souvent hostile de la part des députés de gauche au Parlement européen ?
A propos de l’accusation concernant la démolition de bâtiments d’un village bédouin, précisons qu’il s’agit d’un ensemble de structures bédouines situées dans le désert de Judée, à l’Est de Jérusalem.
Ce campement sauvage est situé sur un terrain public proche de la route principale et stratégique reliant Jérusalem à la vallée du Jourdain. L’ordre de quitter le village fait suite à des années de bataille juridique, après l’échec de longues négociations sur un éventuel déplacement. L’Administration civile israélienne avait proposé de déplacer les habitants de Khan al-Ahmar sur un site à l’ouest du Jahlin, à seulement 8 km du campement actuel.
Les bédouins ont refusé cette proposition et ont perdu un recours déposé devant la Cour suprême. Les juges ont déclaré : « Personne ne conteste que ce campement soit illégal et ait été construit en violation des lois locales et donc il devrait être démoli. »
Rappelons que la Cour suprême d’Israël avait statué que des familles juives vivant dans des logements construits illégalement devaient être déplacées, comme ce fut le cas de Migron (2012), Amona (2017) et Netiv Ha-Avot (2018).
La démolition de ce hameau bédouin repose sur des droits israéliens garantis par les accords d’Oslo. Soulignons qu’il est situé en zone C, où Israël a conservé à la fois des autorités civiles et sécuritaires, et notamment le pouvoir de décider des questions relatives aux paramètres du terrain et à la planification.
Rappelons que les accords d’Oslo II de 1995 ont été signés et certifiés, entre autre, par l’Union européenne et l’ONU. Comment le parlement européen peut-il approuver des constructions illégales qui violent un accord international dont l’UE est signataire ?
Ces actions sapent la crédibilité même de l’Union européenne et de ses institutions, ainsi que leur statut d’intermédiaire honnête dans tout futur processus de paix au Moyen-Orient.
En conclusion, Abraham Burg et ses compagnons au sein de l’alliance de gauche devraient rendre des comptes sur tout l’argent qui est versé par les Européens aux Palestiniens. Des sommes faramineuses qui trouvent leur chemin vers le financement d’activités illégales notamment dans les salaires des auteurs d’attentats terroristes et leurs familles…