La diatribe d’un haut-fonctionnaire de la République
Le sous-préfet de police, Bruno Guigne, a déclaré au Parisien : “Je ne suis pas violemment anti-israélien”. Le haut-fonctionnaire de la république n’est pas non plus antisémite mais il a publié son article pour affirmer une opinion légitime sur un conflit qu’il suit depuis longtemps et qu’il souhaite qu’on applique le droit international.
Monsieur le préfet n’est donc pas anti-israélien, ni antisioniste? Quels seraient alors ses propos s’il était vraiment anti- juif? Il nous aurait dénoncé devant les terroristes? Mis au ban de la société en condamnant les crimes de guerre des snipers israéliens?
Le sous-préfet de Saintes a écrit son article sous un titre anonyme et en tant qu’analyste. Il s’en défend en affirmant qu’il a écrit des ouvrages sur le Proche-Orient. Pendant plus d’une décennie, monsieur se permet de faire des commentaires en dépit du fait qu’il exerce une fonction républicaine. Pourquoi n’a-t-il pas eu le courage de publier son article dans un journal français? Pourquoi se justifier après coup? Le double jeu a été donc dévoilé en plein jour. Le masque est tombé avec la honte et l’humiliation d’un licenciement.
Mais plus grave encore, ce haut-fonctionnaire en uniforme a choisi un site islamique pour lancer sa diatribe contre Israël? Inimaginable! Un sous-préfet qui doit chasser les malfaiteurs et les bandits de son territoire, et lutter contre la présence de terroristes, choisit lui même la tribune des extrémistes? Ya –t-il connivence? Collaboration? Incroyable mais vrai, un policier de haut-rang, décoré de la République, agit contre la politique de son propre gouvernement et contre les directives de ses supérieurs hiérarchiques? Il y a longtemps, sur un autre régime, un capitaine français avait été jeté sur l’île du Diable pour “haute trahison” uniquement parce qu’il était juif.
Imaginons si pendant la guerre d’Algérie, le tristement célèbre préfet Maurice Papon aurait publié une tribune contre le général dans un pamphlet clandestin du FLN?
Cette fois-ci le ministère de l’Intérieur a réagi vite et a limogé le sous-préfet. Une décision juste, courageuse et exemplaire de madame la ministre Michèle Alliot-Marie. Elle devrait poursuivre son enquête pour savoir si le cas de ce sous-préfet est unique de ce genre et si le mal français concerne d’autres haut-fonctionnaires de la République.
Israël qui fête ses 60 ans dans la joie et la douleur a affronté plusieurs combats mais la guerre des images et celle des sites internet est la plus rude et la plus complexe des combats. En publiant ce genre de diatribe, on contribue indirectement à l’incitation à la haine et à la violence et on encourage les sites islamiques de poursuive leurs attaques contre Israël et les Juifs. Ces jours-ci encore, les menaces répétées de Ben Laden et Nassrallah contre l’Europe nous rappellent que des hors la loi dictent notre ordre du jour. Le sous-préfet devrait le savoir. Un gardien de la paix en uniforme ne doit pas déformer la réalité sur le terrain et prendre partie par des accusations haineuses et non-fondées.