La construction à Jérusalem et dans les blocs d’implantations n’est pas un obstacle à la paix

Ces jours-ci, lors de la réunion annuelle des Ambassadeurs français à Paris, le Quai d’Orsay a condamné Israël « pour avoir démoli plusieurs structures financées par la France dans le village palestinien de Nabi Samuel ».

Comment ne pas sourire si les diplomates français pensent qu’il s’agit là d’un événement majeur pour la diplomatie française, et que notre région n’est plus préoccupée par les massacres quotidiens de Daesh, par l’invasion de la Turquie en Syrie et sa chasse aux Kurdes, par l’intervention russe et iranienne, et que l’Europe n’est plus menacée par les terroristes islamiques.

Nous sourions toujours car en précisant le lieu même et le nom du village dans les Territoires, les diplomates français devraient se poser la question essentielle : s’agit-il vraiment d’un lieu palestinien ? Précisons que le mot Nabi veut dire « Prophète » en hébreu, mais aussi en arabe, et que Samuel est le nom français de Shmouel, l’un des grands prophètes d’Israël ! Comment nier donc notre lien millénaire avec notre propre Histoire ? Le vote scandaleux à l’UNESCO se répète-t-il par ignorance ?

Et puis la France, comme de coutume, sans consulter les autorités israéliennes pour pouvoir obtenir un permis de construire, comme il se doit, continue à investir dans plusieurs projets de construction dans les Territoires et s’étonne, après coup, que ces constructions soient démolies. N’y a-t-il pas là une construction sauvage ? Pirate ?

Lors d’un récent débat au Conseil de Sécurité de l’ONU, l’envoyé des Nations-Unies au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a lui aussi dénoncé une « poussée » des implantations israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Il a précisé aussi que « les recommandations du Quartette publiées au mois de juin dernier continuent d’être bafouées, y compris par une poussée des annonces par Israël liées aux implantations et la poursuite des démolitions d’habitations palestiniennes ». Il a même recensé des projets de construction de plus de 1.700 logements annoncés par le gouvernement israélien depuis le 1er juillet, dont plus de 1.000 à Jérusalem-Est.

Et alors ? Nous n’avons plus le droit de construire chez nous ? D’apporter un bien-être aux populations locales, tandis qu’autour de nous, c’est le chaos, le désastre, et la démolition barbare de la construction humaine.

Rappelons une fois encore aux diplomates étrangers que dans l’attente d’un règlement négocié, les accords signés n’imposent pas le gel ni des restrictions sur Israël ou les Palestiniens dans la planification et la construction dans leurs zones respectives et sous contrôle. Bien au contraire, elles sont spécifiquement autorisées. Et puis le gel des implantations imposé par l’administration Obama durant plus de neuf mois, n’a pas non plus fait avancer le processus de paix. Au contraire, il a durci la position des Palestiniens qui refusent à ce jour de se mettre à la table des négociations.

En conséquence, l’affirmation selon laquelle les implantations sont la source du conflit ne procède d’aucune logique. Le conflit israélo-arabe existait bien avant la mise en place de tout règlement. Quand le gouvernement israélien décide de construire des logements à Jérusalem, dans sa propre capitale, en banlieue, ou même dans le bloc des implantations, c’est son droit absolu dans le temps et dans l’espace.

L’hypocrisie est bien flagrante car les Palestiniens, les Européens et les Américains savent parfaitement que dans ce pays minuscule et surpeuplé toutes ces constructions sont nécessaires et légales.

La raison est encore plus simple : ces logements sont situés dans un territoire qui, dans tout accord de paix, demeurera, à jamais, sous souveraineté israélienne.

Freddy Eytan

 


Freddy Eytan, « La construction à Jérusalem et dans les blocs d’implantations n’est pas un obstacle à la paix », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/la-construction-a-jerusalem-et-dans-les-blocs-implantations-nest-pas-un-obstacle-a-la-paix/