La chute d’Assad et le but de Macron de créer un Etat palestinien

Freddy Eytan

Après la chute de Bachar el Assad, la création d’un Etat palestinien devient une solution dangereuse et une menace existentielle pour Israël. Et pourtant, Emmanuel Macron milite avec acharnement pour offrir à Mahmoud Abbas un Etat indépendant.

En marge des cérémonies de la réouverture de Notre Dame, le président Macron a accueilli chaleureusement Donald Trump au Palais de l’Elysée quelques semaines seulement avant son installation à la Maison Blanche. Il l’a informé de son dernier voyage en Arabie saoudite et les intentions de la France de jouer un rôle significatif dans le règlement des crises internationales, notamment en Ukraine. Macron est très satisfait de sa récente visite à Ryad. Il a signé avec le Prince héritier Mohammed bin Salman (MBS) un partenariat stratégique qui permettra aux deux pays de multiplier la coopération dans tous les domaines notamment dans la défense, et organiser de grands événements internationaux… Le président français adore les cérémonies grandioses et rêve de pouvoir un jour réunir au château de Versailles tous les Grands de la planète pour assister à la signature d’un nouveau traité de paix israélo-palestinien… Pour pouvoir réaliser ce rêve, Macron milite avec acharnement pour la création d’un Etat palestinien. A l’entendre, on a l’impression que la France est toujours mandataire dans notre région.

Après avoir réussi à imposer sa médiation pour aboutir à une trêve au Liban, il souhaite réunir à Paris une conférence internationale coprésidée avec MBS afin « de rechercher une solution politique fondée sur la solution à deux Etats. » D’ores et déjà, il a obtenu le soutien de l’Assemblée générale des Nations-Unies. 157 Etats ont voté pour une solution malgré l’opposition ferme des Etats-Unis. Macron a-t-il gommer le terrible événement du 7 octobre 2023 ? Pense-t-il vraiment que l’Etat juif cédera aux menaces d’un nouveau pogrome ? A la création d’un nouvel Etat terroriste à la solde des Islamistes ?

Mahmoud Abbas, Bachar al-Assad

Mahmoud Abbas, Bachar al-Assad (ISNA)

Les Israéliens refusent le diktat, les risques inutiles, le suicide.

La mégalomanie du président français semble aveugler la réalité sur le terrain et la situation explosive au Moyen-Orient. Elle est la cause d’une politique mercantile et pro-arabe qui n‘a pas variée depuis 1967.  Cette ligne de conduite en faveur du monde arabo-musulman a échoué et pourtant Macron persiste et signe.

Mohammed bin Salman,  Président Emmanuel Macron. One Water Summit à Riyad

Le président Macron à Ryad avec le prince héritier du Royaume saoudien (Elysee/YouTube/Capture d’écran)

Barack Obama est particulièrement responsable de la situation actuelle. En soutenant les Frères musulmans en Egypte, en permettant au Hamas de s’installer à Gaza et en refusant de chasser le boucher de Damas du pouvoir, Obama a bouleversé la donne géopolitique et depuis plonge le Moyen-Orient dans le chaos. En s’acharnant à imposer la démocratie, l’ancien président américain a provoqué le Printemps arabe mais en réalité, il a renversé des alliés de l’Occident, a permis à la Russie de revenir dans notre région et à l’Iran de renforcer ses satellites et son hégémonie.

Depuis l’avènement d’al Qaïda, les Islamistes poursuivent le combat pour créer un jour un Etat islamiste, un califat de l’Andalousie à l’Afghanistan…

Macron Abbas

Le président Macron avec le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (Wafa)

Les Occidentaux, Macron en tête, se trompent en focalisant leur préoccupation uniquement sur le conflit territorial avec les Palestiniens. Le véritable problème demeure dans la présence des islamistes chiites et sunnites dans notre région, des fous de Dieu qui souhaitent prendre la relève des régimes arabo-musulmans et puis anéantir l’Etat juif. Ils ne s’arrêteront pas là, leur prochaine étape aura lieu en Europe…

Dans ce contexte explosif comment Emmanuel Macron ose imaginer la création d’un Etat palestinien ? Par un retrait de Tsahal de Gaza, de Cisjordanie et de Jérusalem-Est ? Qui dirigera ce nouvel Etat ? Le Hamas qui a déjà pignon sur rue à Djénine et à Hébron ? Mahmoud Abbas, 89 ans ? Comment ne pas condamner préalablement un chef palestinien qui continue à soutenir l’incitation à la haine et les actes terroristes en payant des salaires aux auteurs et à leurs familles ? Comment ne pas dévoiler les violations des droits de l’Homme, la torture dans les prisons palestiniennes, la corruption et le manque de transparence au sein de la gouvernance Abbas ? Macron parle de réforme au sein de l’Autorité palestinienne, a-t-il était capable d’appliquer ses réformes en France, dans son propre pays ?

Les Accords d’Oslo n’étaient-ils pas un échec cuisant ? Macron, n’a-t-il pas encore compris le sens des slogans pro-palestiniens dans les manifestations de rue, dans les campus, à Paris et en province scandant : « Palestine libre de la mer au fleuve ? ».  Après le massacre du 7 octobre 2023, aucun gouvernement israélien n’acceptera la formule à deux Etats.

En dénonçant par avance la politique israélienne Macron pense-t-il vraiment pouvoir remplir le rôle d’arbitre ? Les terroristes se moquent éperdument de l’esprit cartésien ou de la diplomatie des symboles. Ils méprisent les faibles et craignent le langage de la force. Dans la jungle du Moyen- Orient, seul le plus fort gagne sur tous les plans. En réalité, le président Macron ne possède pas les moyens de sa politique.  Il prouve déconnexion de la France des réalités du Moyen-Orient et ignorance des évolutions au Levant.

L’activisme prétentieux d’Emmanuel Macron est d’accrocher une bonne place dans l’arène internationale, de dicter un agenda, satisfaire des ambitions, et obtenir à tout prix un succès rapide, même éphémère. N’a-t-il pas d’autres chats à fouetter ? Et en priorité, régler tous les grands problèmes en France ? Est-il si indifférent à la chute de son propre gouvernement pour se consacrer aux affaires internationales ?

Pour régler le conflit avec les Arabes, Israël préfère avoir un allié solide qui a fait ses preuves dans les moments de crise. Nous espérons vivement que Donald Trump ne prendra pas au sérieux les intentions contreproductives d’Emmanuel Macron au Moyen-Orient.

Suite à la trêve au Liban, la chute du régime d’Assad et l’indifférence russe, l’Iran perd des atouts stratégiques. Avec la nouvelle administration américaine nous pouvons ensemble remodeler la donne géopolitique.

Notre seul souhait est de vivre en paix et en sécurité absolue dans des frontières sûres et défendables. C’est notre raison d’être.