La campagne BDS : succès et échecs
Le boycott arabe contre l’Etat juif n’est pas nouveau ; il a été mis en œuvre depuis la création de l’Etat d’Israël, mais en 2005 il a pris une ampleur sans précédent et des dimensions internationales avec la campagne BDS – Boycott, désinvestissement et sanctions. Structurée dans le cadre d’une campagne mondiale bien organisée, elle appelle à exercer toutes sortes de pressions économiques, académiques, culturelles et politiques.
Cependant, en dépit d’énormes investissements et des efforts déployés, le BDS n’a pas vraiment réussi à imposer de sanctions économiques et commerciales, son principal succès se focalisant sur le domaine culturel et universitaire. Ainsi, nous assistons fréquemment à des annulations de visites d’artistes, de spectacles, et de participations à des réunions et forums.
Cette campagne de dénigrement, animée avec férocité sur les réseaux sociaux, s’accompagne systématiquement de menaces envers toute personnalité ayant l’intention de venir en Israël, visite qualifiée souvent de crime de lèse-majesté.
Devant cette campagne mensongère et indigne orchestrée par les Palestiniens contre un pays démocratique par excellence comme l’est l’Etat juif, les Israéliens et les militants agissant pour leur cause demeurent parfois perplexes pour engager un dialogue et tenter de débattre ou d’expliquer la complexité du sujet. Face à la délégitimation et aux préjugés ancrés dans les esprits, leur espoir s’estompe, leurs démarches deviennent souvent contre-productives.
Les appels au boycottage de l’Etat juif sont discriminatoires et vont bien entendu à l’encontre des principes de la liberté académique, de la recherche scientifique et de la liberté d’expression. Mais comment agir pour dénoncer cette odieuse campagne et que faire pour lutter contre le BDS ? Pour répondre à cette question épineuse nous sommes conscients qu’il s’agit d’un travail de longue haleine. Nous devrions concentrer nos efforts sur le contact direct et permanent avec les artistes, leurs producteurs, agents, ou toute autre personne impliquée dans la décision de leur venue en Israël. En outre, toute personnalité devrait être encouragée à venir visiter l’Etat juif et à y exprimer son opinion, aussi critique soit-elle.
Dans le domaine du désinvestissement, et des actions menées contre des sociétés, les tentatives sont nombreuses, accompagnées aussi de désinformation, mais sur ce plan et dans le cadre des effets de la globalisation des considérations financières simples prévalent souvent sur les intérêts politiques.
Rappelons que le but de ce boycottage est d’infliger des dégâts tactiques à une grande variété d’intérêts de l’Etat d’Israël ainsi que des dommages stratégiques par l’érosion constante de sa légitimité nationale et internationale. Nous constatons au fil de nos contacts que la plupart des personnes concernées par le boycottage sont complètement ignorantes des questions fondamentales qui animent le conflit avec les Palestiniens. Elles ne savent pas grand-chose des réalités israéliennes et sont incapables de mener un véritable débat de fond.
Dans ce triste contexte, nous devons concentrer nos efforts sur l’illégalité de tout boycottage contre l’Etat juif et convaincre nos interlocuteurs de notre juste cause en expliquant avec des faits historiques et des preuves sur le terrain que la propagande mensongère et l’incitation à la haine sont des combats contre-productifs qui éloignent toute chance de paix dans cette région du monde.
Adam Shay
Extraits d’un article paru avec ses références sur le site anglais du JCPA-CAPE. Sur le même sujet et concernant l’aspect français du BDS, nous recommandons vivement de relire l’article de Maître Pascal Markowicz sur la délégitimation de l’Etat d’Israël par la campagne de boycott BDS dans la rubrique Documents du CAPE.