La campagne antisémite et antisioniste en Amérique – implications
Le meurtre raciste de George Floyd en Amérique a provoqué depuis le 25 mai 2020 des manifestations internationales à travers de nombreuses capitales. Ces manifestations orchestrées par le mouvement Black Lives Matter (BLM) ont suscité des expressions de sympathie et de soutien de la part de toute la classe dirigeante et aussi des leaders communautaires juifs en diaspora.
La preuve de solidarité de la part des dirigeants juifs n’est pas nouvelle et elle remonte aux années 1960. Les leaders juifs étaient déjà les premiers à manifester contre le racisme sous toutes ses formes. Ils étaient toujours dans le peloton de tête comme ce fut d’ailleurs le cas avec Martin Luther King.
Malgré le soutien juif universel au BLM, cela n’a pas empêché une vague de violence antisémite à travers les États-Unis. Des commerçants juifs ont été agressés, des magasins et des restaurants appartenant à des juifs ont été saccagés et pillés. Sur les réseaux sociaux la haine véhiculait sans limite par des propos diffamatoires et antisémites tout en délégitimant l’État Juif. Dans le quartier Fairfax de Los Angeles, des manifestants scandaient et criaient « Tuez les Juifs », « Abattez-les ! ». Plusieurs synagogues ont été profanées et salies par des graffitis vulgaires et insultants, toujours avec les mêmes slogans : « Libérez la Palestine !». « Palestine vaincra ! »
Les organisations de Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) ont donc exploité les tensions raciales en accusant Israël de complicité dans le meurtre de Floyd. Pire encore, on a accusé les Juifs d’avoir dirigé la traite des esclaves. Louis Farrakhan, chef du mouvement « Nation of Islam » est un antisémite notoire qui diffuse régulièrement une propagande antisémite classique et nauséabonde et joue un rôle de premier plan dans la diffusion de ces théories mensongères.
La stratégie BDS n’est pas nouvelle. L’Etat juif a été, pendant de nombreuses années « l’oppresseur blanc au service du colonialisme et de l’impérialisme. »
La dirigeante de Black Lives Matter, Patrisse Cullors, a osé établir un parallèle entre ce qu’elle qualifie : « la Palestine de nouvelle Afrique du Sud », « l’oppression des Noirs américains avec celle des Palestiniens par les sionistes. »
Les manifestations à travers les États-Unis et en Europe ont reflété aussi un phénomène plus profond et plus inquiétant que nous pouvons appeler « antisémitisme collectif », dans lequel le peuple juif dans son ensemble, voire l’État-Nation, est pris pour cible.
Enfin, la campagne ignoble orchestrée par le BDS BLM est une évolution dangereuse pour les juifs de la diaspora car il positionne Israël, non pas comme une solution à l’antisémitisme, mais plutôt comme une cause principale de l’antisémitisme.
Voir l’intégralité de cet article sur le site anglais du JCPA-CAPE
Commentaire de Freddy Eytan
Certains observateurs et détracteurs de l’Etat Juif établissent donc une claire comparaison entre la violence raciste des policiers américains contre des Noirs avec celle de la conduite de nos soldats et gardiens des frontières à l’égard des Palestiniens.
L’analogie est bien entendue révoltante, trompeuse et n’a aucun rapport avec la réalité sur le terrain.
Comment faire une comparaison entre le combat légitime des Afro-Américains contre les inégalités, les injustices et le racisme avec le conflit-israélo-arabe, la lutte armée des Palestiniens et leurs tentatives de commettre des actes terroristes ?
Aucun rapport avec les Noirs Américains qui souhaitent tout simplement vivre en coexistence et en paix avec leurs compatriotes blancs. Après avoir souffert l’esclavage et toute sorte de discrimination, ils agissent depuis longtemps et volontairement pour pouvoir s’intégrer dignement dans la société américaine. Ils ont marqué magnifiquement leur empreinte à l’essor prodigieux du sport et de la musique à la gloire de l’Amérique.
Le meurtre de Floyd fut donc facilement mis en rapport avec celui d’un jeune Palestinien autiste tué à Jérusalem Est. La dernière manifestation à Tel-Aviv orchestrée par des députés arabes israéliens contre une éventuelle annexion de pans en Cisjordanie a exprimé cet amalgame.
Les Palestiniens, eux, refusent tout compromis depuis 1947 dans un combat nationaliste et politique. Ils veulent obtenir par la force toute la Palestine, de la Méditerranée au Jourdain. Ils s’obstinent à ne pas reconnaître l’existence même d’un Etat Juif sioniste au sein d’un Moyen-Orient arabo-musulman.
Quant aux arabes israéliens, ils ont des droits civiques comme tous les citoyens et sont représentés par 15 députés à la Knesset. Nous respectons leur attachement à leurs frères palestiniens, à leur religion musulmane ou chrétienne. Nous n’exigeons pas un service militaire forcé dans les rangs de Tsahal ni de chanter notre hymne national. Tandis que la majorité écrasante des Afro-Latino-Américains respectent tout naturellement l’ordre public, la Justice et toutes les lois fédérales et font leurs services militaires. Rappelons qu’un noir a été élu président de tous les Américains, représentant sans exception toutes les couleurs de peau et les religions.
Les derniers affrontements et les violences propagés à travers tous les Etats d’Amérique sont la cause de plusieurs problèmes purement intérieurs. Le gouvernement fédéral devrait remédier rapidement malgré la campagne électorale et au moment où il affronte difficilement les conséquences de la crise du coronavirus.
Faire grossièrement l’amalgame avec la situation en Israël et dans les Territoires a pour but de tromper l’opinion publique internationale, de jouer le jeu du BDS et de poursuivre une campagne ignoble de déligitimation et de désinformation sur le conflit-israélo-arabe et sur la réalité quotidienne de l’Etat Juif.