La calomnie de l’apartheid


Savoir comment réagir à la publication d’une calomnie est toujours un dilemme pour un individu ou une société. Ignorer la calomnie peut être interprété comme un aveu ou un aveu partiel du mensonge et dans ces conditions le terrain est libre pour propager le mensonge sans entrave. Réagir, met l’accusé dans une position de devoir à prouver son innocence et d’engager un dialogue sur le sujet; un dialogue, qui par sa nature même, peut servir à répandre la calomnie. Les tentatives de dénigrer Israël par  le fléau odieux du racisme et de l’apartheid ont atteint son paroxysme que je pense que nous devons réagir malgré le dilemme. Les blogs sur le droit international se multiplient et se propagent. Une organisation a publié un ouvrage de 300 pages par d’éminents avocats « prouvant » qu’Israël applique l’Apartheid. Si les détracteurs israéliens peuvent en quelque sorte, par analogie, associer le mouvement juif d’autodétermination avec l’Apartheid du régime sud africain, ils ont commis  des dégâts odieux et peut être irréparables. L’analogie à l’abject est un outil très efficace et elle a réussi à  détourner l’attention sur la réalité du sujet. Dans ce cas précis, l’autodétermination juive et Israël, seront un régime qui est universellement détesté.
L’histoire d’une campagne calomnieuse
La campagne de tenter d’assimiler le sionisme, mouvement national juif avec le racisme et, par conséquent l’Apartheid,  a débuté dans les années 70, par une coalition des Etats arabes et l’Union Soviétique avec leurs alliés des pays non alignés.  Ils ont utilisé leur majorité automatique à l’Assemblée générale des Nations Unies pour faire adopter en 1975,  la   Résolution 3379 qui a défini le sionisme comme une forme de racisme. Cette Résolution  a largement été condamnée, comme antisémite par des dirigeants chrétiens. Le Cardinal Terence Cooke de New York a déclaré : « nous devons rejeter l’antisémitisme  aussi bien lorsqu’il est vêtu d’une légalité apparente aux Nations Unies que lorsqu’il est crûment exposé dans un coin de rue d’un quartier ». La conférence catholique nationale pour la Justice inter -raciale a déclaré que « Cette  Résolution est antisémite de la pire espèce. » L’évêque John M. Allin,  président de l’église épiscopale américaine,  a décrit l’action de l’ONU comme « une offense inexcusable contre les aspirations légitimes du peuple juif à  obtenir une patrie que l’ONU lui-même a certifié en 1947. » Cette Résolution infâme a été ensuite annulée en 1991 par l’Assemblée générale. Apparemment, c’était  la première fois que l’Assemblée générale de l’ONU prenait  une telle mesure mais néanmoins la calomnie empoisonnée a été profondément inject&eacute. L’Apartheid a été défini comme « une politique sociale et politique de ségrégation et de discrimination imposée par les gouvernements de minorité blanche en Afrique du Sud de 1948 à 1994. » Selon une définition du dictionnaire cette  «  ségrégation raciale, est spécifiquement, une ancienne politique de ségrégation et de discrimination politique et économique sur les groupes non européens en Afrique du sud. C’était une situation où la majorité noire de la population était distincte, discriminée et n’avait pas le droit de voter lors des élections législatives et d’être membre du gouvernement. Parmi les fonctions  politiques de l’Apartheid sud africain on note : L’interdiction de mariages entre  personnes de race blanche et  personnes d’autres races. L’interdiction de relations extra maritales entre sexe noir et blanc. La séparation physique forcée entre les races en créant des zones résidentielles pour les différentes races. L’interdiction pour une personne noire de réaliser tout travail qualifié dans des zones urbaines excepté celles désignées pour l’occupation noire. L’interdiction pour les personnes de couleur de voter lors des élections générales. L’exigence de toute les personnes de race noire de porter un laissez passer spécial, en tout temps. Aucune personne de race noire ne pourrait quitter une zone urbaine sans permis des autorités locales. L’interdiction aux noirs à entamer une grève. L’établissement d’un département d’éducation pour les  noirs. Son objectif était d’empêcher les africains de recevoir une éducation qui leur permettrait d’aspirer à des positions clés au sein de la société. Les étudiants noirs ont été interdits de fréquenter les grandes universités blanches. Ce qu’on surnomme « ségrégation Petty »: tous les lieux publics, tels que les restaurants, piscines, et les transports en commun sont qualifiés soient “uniquement” aux européens ou aux ” non européens”. Des enseignes ont été mises sur place pour faire appliquer cette législation. Israël souffre de toutes les tensions internes et des conflits qu’endure chaque société d’immigrants. Les menaces  permanentes de sécurité  auxquelles fait face Israël ajoutent à la tension. La présence de la minorité arabe dont certains ont une grande famille, des parents et des liens culturels avec des zones hostiles dans le monde arabe est également un élément perturbateur. Cependant, aucun observateur objectif ne pourrait affirmer qu’il existe un apartheid en Israël. Israël est l’une des sociétés les plus ouvertes du monde. Les Juifs forment quelque 80% de la population mais le pays est une société multi raciale et multicolore. Israël vote au suffrage universel avec des élections libres et une magistrature efficace et indépendante. La minorité arabe participe activement au processus politique. Des  parlementaires arabes dont un vice président siège à la Knesset et même des ministres et secrétaires d’Etat au sein du  gouvernement israélien. Des  arabes sont juges y compris à la Cour Suprême,  des Chefs de départements d’hôpitaux sont  arabes, des  professeurs, des diplomates, des hauts placés à la police et des officiers de l’armée. l’incitation au racisme est une infraction pénale. Les villes  et les villages sont peuplés  de populations mixtes juive et arabe. Lorsque dans le passé, une coopérative privée instituait un processus de sélection de membres qui paraissaient comme discriminatoire contre les arabes, la Cour suprême d’Israël déclarait que ceci était une discrimination et donc illégale. Sous le droit israélien,  tout organisme public qui discrimine sur la base de la race ou de la religion, passe pour un crime. La Cour suprême a statué que « la règle interdisant la discrimination entre les personnes sur les bases de race, sexe, groupe national, communauté, pays d’origine, religion, foi ou position sociale, est un principe constitutionnel de base, étroitement lié et imbriqué dans nos concepts juridiques et  font partie intégrante de la législation. La loi interdisant la discrimination dans les lieux publics a été interprétée au sens large du terme par les tribunaux, comme s’appliquant aussi bien aux lieux privés, notamment les écoles, les bibliothèques, les piscines, et les magasins servant le public. Une loi de l‘année 2000 interdit toute forme de discrimination concernant l’inscription des élèves par l’administration des autorités locales et gouvernementales ou tout établissement d’enseignement. Il est difficile d’imaginer une société moins apparentée à l’Afrique du sud sous l’apartheid. Un des sites affirme que « l’Apartheid a été enraciné le jour de la création de l’Etat colonial juif, au point de vue du droit (de jure), et dans la mise en œuvre de ses objectifs (de facto). « L’établissement du « peuple juif » a pour but de construire un Etat dans le cadre d’un projet sioniste. Son objectif réel est de pouvoir légitimer et définir son racisme ». Un  « érudit » conclut et affirme que le système sioniste israélien ressemble à l’Union, devenue plus tard, la  république de l’Afrique du sud (1948-1994). La principale accusation contre Israël est mise en relief par “le racisme qui est symbolisé clairement dans le drapeau juif israélien, l’hymne nationale et les jours fériés  de l’Etat” ; Les accusateurs ne formulent aucune critique contre les dizaines d’Etats démocratiques qui présentent des croix chrétiennes incorporées dans leurs drapeaux, ni contre les drapeaux des Etats musulmans avec leur croissant, symbole de l’Islam. Pour un Etat occidental avec des minorités juives et musulmanes, fêter Noël telle une fête nationale est permis mais pour Israël  célébrer la Pâque en imposant tout naturellement le jour férié Pour les différents Etats arabes se désigner comme Républiques arabes, c’est normal et non contestable mais pour l’Etat juif  cela équivaut racisme et Apartheid. Cela dépasse l’entendement. L’un des sites les plus actifs affirme : « le projet sioniste est une construction européenne née du nationalisme européen exprimé dans l’Etat nation de l’époque coloniale. La lutte des Palestiniens pour la libération est par essence une lutte anticoloniale.” En d’autres termes, le mouvement national  palestinien est légitime mais le mouvement juif est Apartheid. Un site assimilant le sionisme à l’Apartheid explique l’analogie au motif que la loi israélienne exige que « la participation politique des Palestiniens en Israël est expressément subordonnée à l’acceptation de l’exclusivité juive de l’Etat ». Les auteurs omettent de citer le texte intégral de la loi qui, en fait, ne fait aucune référence et appellent à  La négation de l’existence de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif démocratique.
L’incitation au racisme.
Le soutien pour la lutte armée par un Etat ou une organisation contre l’Etat d’Israël. Un autre site accuse Israël d’Apartheid depuis que: “les prestations  des  anciens combattants sont accordées le plus souvent et uniquement aux Juifs.”Le site ne mentionne pas que les Arabes ne sont pas assujettis au service militaire obligatoire et peuvent  donc étudier ou travailler durant la période de trois ans pendant que d’autres jeunes de 18 ans sont sous les drapeaux. Le site ne mentionne pas non plus, que les arabes qui rejoignent l’armée reçoivent les mêmes prestations des vétérans. Il semblerait que tout pays qui donne des prestations aux anciens combattants, tels que les Etats-Unis sont coupables d’Apartheid. Malgré la propagande orchestrée tous azimuts et  au fil des années  par les Etats arabes et par ceux qui véhiculent la haine, à la fois de l’extrême gauche et l’extrême droite, la majorité écrasante des sociétés démocratiques ont manifesté un appui au principe que le peuple juif exerce son droit légitime à l’autodétermination en créant l’Etat d’Israël. Il s’agit, bien entendu, d’une tentative de délégitimer le mouvement national juif. Le soutien juridique international au mouvement national juif Le sionisme est peut être le seul mouvement national qui a reçu un soutien  explicite et un plébiscite à la fois de la Société des nations et des Nations Unies. C’était la Société des Nations qui a approuvé le mandat pour la Palestine avec le préambule: « la reconnaissance a été accordée au lien historique du peuple juif avec la Palestine et aux motifs de reconstituer leur Foyer national dans ce pays ». Le mandat a même appelé  la puissance mandataire à « faciliter l’immigration juive sous les conditions appropriées et de l’encourager en coopération avec l’Agence juive…Ce sont les Etats-Unis qui, en 1947, ont appelé à l’établissement des Etats indépendants juif et arabe. » La, encore et probablement, l’appel pour un Etat arabe indépendant est légitime, mais l’appel pour un Etat juif indépendant est en quelque sorte raciste. Ce sont toujours les Etats-Unis qui, en 1949, par deux tiers de la majorité, ont déclaré que l’Etat juif était un « Etat épris de paix » et ont accepté Israël comme membre à part entière aux Nations Unies. Le processus de paix comme une forme d’Apartheid Une autre piste pour tenter d’associer Israël avec le régime  Sud-africain d’Apartheid est de prétendre que le processus de paix au Proche-Orient est en quelque sorte une manifestation d’apartheid. Noam Chomsky  écrit que « l’administration a offert à une autorité palestinienne corrompue et brutale, le rôle de collaborateurs indigènes sous le pouvoir impérial tel le dirigeant noir des Bantoustans en Afrique du Sud”. Le professeur Francis Boyle a décrit le processus d’Oslo comme « « semblable aux Bantoustans que le régime africain d’apartheid a établi pour le peuple noir en république de l’Afrique du sud. L’auteur précise qu’ « au nom de la sécurité” Israël met en place des zones d’Apartheid et que des responsables d’ONG ont organisé des ateliers à ce sujet”. Le processus de paix a eu ses détracteurs mais il est certainement étrange de ne pas tenir compte de l’espoir qu’il a offert pour un règlement de paix durable. Il a obtenu  trois prix Nobel  et le soutien par le biais d’élections démocratiques, de la majorité de la population d’Israël et des Palestiniens en Cisjordanie. La déclaration des principes israélo-palestinienne d’Oslo fait partie du processus de paix de Madrid, et elle a été signée comme acte de soutien, par les Etats-Unis et par la Fédération russe. L’accord intérimaire israélo palestinien de 1995, qui fait partie aussi du processus de Madrid a été signé, comme un acte de soutien par les représentants des Etats-Unis, la Fédération russe, l’Egypte, la Jordanie, l’Union européenne et la Norvège. La « feuille de route », incorporant les principes de Madrid a été à maintes reprises approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies. L’assemblée générale des  Nations Unies a approuvé ces accords; ils ont été mentionnés avec approbation par la Cour Internationale de Justice. Les régimes fantoches « Bantoustans »  n’ont pas été pris en charge par un seul Etat autre que l’Afrique du sud qui les a créés unilatéralement. La critique virulente semblerait dériver de ceux qui ne sont pas intéressés par aucune résolution pacifique.

Le « Mur » comme Apartheid
L’utilisation la plus populaire du mot Apartheid en relation avec Israël semble être en relation avec la barrière de sécurité. L’armée israélienne a expliqué la nécessité de cette barrière. Entre Israël et les zones de l’Autorité palestinienne il n’existe pas de frontière ou d’obstacles naturels, et cela a permis sans entrave, l’infiltration de terroristes en Israël. La barrière de sécurité qui existe le long de la bande de Gaza a prouvé son efficacité défensive. La grande majorité des tentatives d’infiltration  ont été découvertes et contrecarrées grâce à cette barrière. Ceux qui critiquent la construction ont tendance à utiliser le mot « mur » et l’appeler un mur de  séparation mais en fait « une infime fraction de la longueur totale de la barrière (moins de 3% environ, soit environ 14 kilomètres) est un  mur de béton s’élevant à 30 pieds de hauteur). Toute barrière sert à séparer les zones disputées et on peut évidement espérer un monde sans frontières. Toutefois, tant qu’Israël doit faire face aux actes terroristes, il lui est légitime, comme il l’est pour d’autres Etats d’élever une barrière pour empêcher les passages illégaux et contrecarrer les attaques terroristes. Ceux qui préconisent  la barrière comme «  Mur Apartheid » font souvent référence à l’avis d’opinion de la Cour Internationale de Justice sur cette question. Mais ils ne soulignent pas que  la Cour Internationale de Justice n’a fait aucune analogie ou référence à l’Apartheid ou ne s’est référée à un « Mur Apartheid ». En outre, si la Cour Internationale a critiqué le tracé du « mur » comme étant au-delà de la ligne « verte » celle des accords d’armistice  de 1949, la Cour a veillé à ne pas refuser le principe  du droit d’Israël  de construire un tel mur de sécurité. Les « territoires occupés » et les implantations comme Apartheid ? Les promoteurs de la campagne “Israël = Apartheid” affirment que Jérusalem-Est est soumise à un régime d’Apartheid et font valoir que « depuis l’annexion illégale par Israël en 1967, tous les gouvernements israéliens successifs ont fait de grands efforts pour réduire sensiblement le nombre de Palestiniens résidant à Jérusalem-Est, afin de pouvoir assurer la souveraineté israélienne et  une majorité juive. C’est une accusation étrange. La population arabe de Jérusalem était en 1967 de 68000 habitants soit 25% de la population totale. En 2007, la population arabe de Jérusalem était de 260000 comprenant 35% de la population totale de Jérusalem. Le trafic israélien et palestinien  sont séparés et  sont publiés également  comme preuve d’Apartheid. Cette allégation ignore complètement la menace très réelle pour la sécurité israélienne dans  la circulation routière et,  ignore aussi le fait que le « trafic israélien » comprend les voitures de plus d’un million d’arabes qui sont des citoyens israéliens, et qui sont également sujets aux attaques terroristes. Un thème majeur de la campagne  « Israël applique l’Apartheid dans les territoires » est que le droit d’Israël, avec toutes ses fonctions intégrées dans les garanties des droits individuels, s’applique aux colons israéliens mais pas à la population locale palestinienne qui est soumise à l’administration militaire israélienne. Ces critiques ignorent deux faits majeurs. Le premier est que depuis 1993, dans le cadre du processus de paix, c’est l’Autorité Palestinienne qui gère la juridiction sur l’écrasante majorité des Palestiniens en Cisjordanie. Le Hamas, qui a émergé en majorité de l’Autorité Palestinienne, a le pouvoir sur l’ensemble de la population de la Bande de Gaza. La grande majorité des Palestiniens en Cisjordanie et Gaza ne sont, par conséquent, soumis ni à l’administration militaire israélienne, ni à loi israélienne régulière. Leurs lois, leurs tribunaux, leur police et leurs prisons, etc. … sont palestiniens et Israël n’a aucun pouvoir sur eux. La question des implantations en Cisjordanie est un sujet de débat au sein de la communauté internationale ainsi qu’au sein de la société israélienne. Il est clair, cependant, que cette question sera résolue le jour où Israël et les Palestiniens  s’entendront  sur le tracé de frontière. Il ne s’agit donc pas d’un système d’apartheid, d’une minorité  contrôlant une majorité, mais d’un différend frontalier qui, nous l’espérons, sera négocié pacifiquement dans un avenir proche. En Conclusion,  le but réel de la campagne assimilant Israël à l’apartheid est en fait, une négation de la légitimité de l’Etat d’Israël. Dans cette optique, le “seul espoir” pour la population juive vivant en Israël est de devenir  une minorité ethnique « protégée » dans le cadre d’un Etat palestinien arabe.