Jérusalem et Pékin
En dépit de la tension préoccupante avec le Hezbollah à la frontière syrienne, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou maintient son voyage officiel en Chine. A l’occasion de sa longue visite à Pékin (du 5 au 8 mai), nous publions à nouveau l’éditorial sur les relations entre Pékin et Jérusalem :
Ben Gourion a été l’un des premiers chefs de gouvernements de la planète à reconnaître la République populaire de Chine mais le Pékin de Mao a refusé d’admettre l’existence d’un Etat juif dans un Proche-Orient arabe. Ce n’est qu’en janvier 1992, bien avant la signature des Accords d’Oslo, que David Lévy, alors ministre des Affaires étrangères, a signé à Pékin l’établissement officiel des relations diplomatiques entre les deux pays et ce après de longues démarches et tractations.
Vingt ans se sont déjà écoulés et durant ces deux dernières décennies les relations entre les deux Etats se sont développées d’une manière considérable et exemplaire puisque le commerce bilatéral est passé de 50 millions de dollars à 10 milliards de dollars!
La Chine et Israël représentent deux civilisations anciennes, bien ancrées dans l’Histoire de l’Humanité. Rappelant que durant la Shoah, la Chine a accueilli des rescapés juifs fuyant les camps de la mort installés en Europe.
En dépit des divergences sur la solution du conflit avec les Palestiniens et l’attitude parfois mercantile de la Chine sur le dossier iranien, il existe entre les deux peuples un grand respect réciproque. Nous admirons la motivation et la force de travail des Chinois, nous observons ébahis le développement vertigineux des chantiers, et eux nous admirent pour notre détermination, celui d’un petit peuple qui depuis son existence se bat quotidiennement pour une paix juste et viable. Un minuscule Etat entouré d’ennemis qui a réussi à développer des technologies nouvelles en matière de défense, de science, d’agriculture et de médecine.
La Chine qui représente un sixième de la population de la planète deviendra par le rythme de son développement la première puissance mondiale. Face à une Amérique affaiblie et une Europe en crise économique et politique, nous devons renforcer nos liens avec Pékin dans tous les domaines possibles. Une visite officielle de Netanyahou en Chine est donc indispensable.
L’année du Dragon qui débute ces jours-ci symbolise puissance, succès, et bonheur et nous espérons qu’en 2012, la Chine sera plus attentive à nos avertissements concernant la menace nucléaire iranienne et acceptera enfin et sans réserve les revendications légitimes de l’Etat juif pour des frontières sûres et défendables.
Freddy Eytan