Israël : Etat-Nation du peuple juif
*Le Premier ministre Benyamin Netanyahou affirme que la racine profonde du conflit Israélo-palestinien demeure le refus persistant des Arabes de reconnaître « le droit du peuple juif à son propre Etat au sein de sa patrie historique ». Ce refus est selon lui la véritable clé du problème est une « condition sine qua non pour mettre fin au conflit ».
La proposition de Netanyahou remet les pendules de l’Histoire à l’heure et replace le problème à l’ordre du jour. Le droit national et fondamental des Juifs qui était autrefois évident est aujourd’hui rarement mentionné.
*Il y a presque un siècle, très exactement depuis quatre vingt dix ans, lors de la Conférence de San Remo réunie suite à la fin de la Première Guerre mondiale (avril 1920) le Conseil suprême des Puissances Alliées a déterminé l’attribution des territoires du Moyen-Orient évacués par l’Empire ottoman vaincu, et a décidé d’intégrer la Déclaration Balfour (novembre1917) qui accordait un Foyer national juif en Palestine dans le cadre du mandat britannique ; un noble geste qui confirme la reconnaissance internationale du droit à l’autodétermination juive.
*Les termes employés et adoptés à San Remo furent un triomphe du sionisme qui souhaitait une solution nationale au problème des Juifs de la diaspora. Ce texte a enfin reconnu l’existence des Juifs non seulement comme individus souscrits à une religion-le Judaïsme- mais plutôt comme un ensemble d’un groupe méritant une expression nationale, soit sous la forme d’un foyer national. Ce foyer ne pouvait être qu’en Palestine, ancienne patrie des Juifs, et il signifiait en fait: Etat.
*L’autodétermination juive prenait part d’un processus qui mettait fin à la décolonisation du Moyen-Orient dans un effort conduisant aussi bien à l’Indépendance des Arabes que des Juifs. De ce fait, le bénéfice que le sionisme a effectivement apporté aux Arabes, par le biais du processus de la décolonisation a été ignoré.
*Les Juifs sont revenus sur la scène de l’histoire des nations par la création de l’Etat d’Israël. Cet accomplissement a été réalisé grâce à l’aide des instances internationales. Elles ont reconnu cette justice et l’importance de l’autodétermination nationale juive. Ces institutions ont validé le sionisme, le mouvement national de libération des Juifs. Aujourd’hui, ceux qui nient le droit des Juifs à l’autodétermination nationale, plus de 60 ans après la création d’Israël, s’engagent dans une nouvelle vague d’antisémitisme.
Le 14 juin 2009, dans son fameux discours prononcé à l’université Bar Ilan, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a accepté le principe d’un Etat palestinien démilitarisé. Il a exigé à plusieurs reprises l’importance d’un accord pour une paix finale et a insisté sur : “La reconnaissance palestinienne d’Israël comme Etat-nation du peuple juif” en soulignant qu’il ne s’agit pas d’une condition préalable aux négociations. Selon son analyse, la véritable « racine du conflit » entre Israël et les Palestiniens est leur refus persistant de reconnaître « le droit du peuple juif à un leur Etat propre dans leur patrie ancestrale. » C’est en effet la « condition sine qua non pour mettre fin au conflit. »
La reconnaissance du droit du peuple juif dans sa patrie historique n’est pas une idée nouvelle. Elle a de profondes racines oubliées hélas dans la plupart des discours sur le conflit israélo-arabe.
En réalité, la négation de ce droit est orchestrée par une campagne internationale de dénigrement qui a pour but de contester la légitimité même de l’Etat d’Israël. Pour cette raison, il est essentiel d’insister sur les bases juridiques internationales et historiques et mettre en relief les discours sur l’autodétermination juive comme étant une norme internationalement acceptée. De ce fait, la proposition de Netanyahou est fort importante et elle est d’actualité pour des raisons qui vont au-delà du processus de paix. Elle a remis enfin à l’ordre du jour mondial, un droit juif fondamental et national qui autrefois était évident mais qui aujourd’hui est rarement évoqué.
Les racines historiques de l’autodétermination juive.
• Lors de la Conférence de San Remo réunie en avril 1920, le Conseil suprême des principales puissances alliées (La Grande Bretagne, la France et l’Italie) a décidé d’intégrer la Déclaration Balfour de 1917, un geste qui a confirmé la reconnaissance internationale du droit d’autodétermination juive sur le territoire connu pour les Juifs comme la Terre d’Israël (en hébreu Eretz Israel).
Alors que certains ont considéré le système des mandats comme une prolongation du colonialisme britannique et français, les mandats n’étaient que temporaires par leur conception et ils ont finalement accordé l’Indépendance aux juifs et aux Arabes en les libérant des colonisateurs ottomans qui ont régné pendant 400 ans.
Ironiquement, le processus de paix des dernières décennies, a relancé l’idée d’une solution de deux Etats, en permettant la réalisation de deux autodéterminations juive et palestinienne, a également ressuscité l’idée de la solution d’un seul Etat – un mouvement qui pourrait entraîner à l’avenir une majorité arabe dans le pays, et mettrait ainsi fin à l’autodétermination juive. Bien que les partisans d’une solution d’un Etat ou du « droit au retour » palestinien pourront raviver leurs idées sous la couverture des droits de l’Homme, en réalité, ils dénueraient du peuple juif son droit fondamental à l’autodétermination. Au-delà de la grande injustice que cela infligerait au peuple juif, cela n’amènerait certainement pas la paix.
Ceux qui se préoccupent véritablement de la paix et de la stabilité de la région devraient soutenir l’autodétermination pour les deux peuples dans deux Etats, car au Moyen-Orient la solution d’un seul Etat n’apporterait que destruction et chaos. Regardons le Liban, l’Irak, la Somalie et l’Afghanistan – ce n’est pas la Suisse…
Le procédé de San Remo
Suite aux accords Sykes Picot signés en 1916, le meilleur moyen pour les Britanniques de gagner le soutien de la France était premièrement de les convaincre de soutenir un Foyer juif national en Palestine.
En conséquence, l’acquiescement français à la domination britannique en Palestine était surtout basé sur le résultat de la réalité provoquée par les succès militaires britanniques dans les provinces arabes de l’empire ottoman, et en Palestine en particulier, dont les Français n’ont joué aucun rôle majeur.
Le pacte de la Ligue des Nations, approuvé par la Conférence de paix de Paris en avril 1919 et plus tard incorporé dans le Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, a reconnu le système du mandat de « tutelle » et lui a donné une validité internationale dans l’article 22 du pacte.
La conférence de Londres, puis celle de San Remo ont visé à établir un consensus des Alliés avant de signer un traité avec l’empire ottoman et principalement sur la Palestine – qui allait devenir le Traité de Sèvres
(Remplacé par le Traité de Lausanne avec la Turquie).
La Grande Bretagne, la France, le Japon et l’Italie avec les Etats-Unis, comme observateurs, se sont réunis du 18 u 26 avril 1920, pour discuter de l’avenir des territoires du Moyen-Orient suite à l’écroulement de l’empire ottoman. En fait, et en ce qui nous concerne, c’est à San Remo qu’Israël est né.
Le 24 avril, la Grande Bretagne et la France et l’Italie qui présidait la réunion ont discuté de l’avenir de la Palestine. La Grande Bretagne, dirigée par Lloyd George et Lord Curzon, étaient désireux d’avoir le mandat pour la Palestine et d’inclure la terminologie de la Déclaration Balfour dans le traité signé avec la Turquie. Les Français, cependant, n’étaient pas enthousiastes. Leur représentant, Philippe Berthelot a souligné que la Déclaration Balfour n’était qu’un document britannique unilatéral, et « une déclaration non officielle faite par une puissance » qui n’a pas de place dans un traité. En outre, les Français ont voulu une certaine reconnaissance dans leur rôle de gardien et protecteur des lieux saints chrétiens que la Déclaration Balfour n’avait pas mentionné.
Lloyd George ne voulait rien entendre sur la présence française. Deux puissances mandataires en Palestine étaient impossibles à gérer, et il a menacé de rompre les discussions. Les Français ont finalement cédé, et ont ajouté une clause dans le procès verbal que les droits de communautés non juives ne seraient pas suspendus. Cet article a été officiellement approuvé le 25 avril 1920 en ces termes:
“La puissance mandataire serait responsable de la mise en vigueur de la déclaration faite le 8 novembre 1917 par le gouvernement britannique et adoptée par les puissances alliées, en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, il est clairement entendu que rien ne serait fait qui puisse porter préjudice aux droits civils et religieux des communautés non juives en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays.”
Les parties ont également convenu que la France serait la puissance mandataire pour la Syrie et la Grande Bretagne pour la Mésopotamie (l’Irak) et la Palestine.
La terminologie adoptée à l’égard de la Palestine a établi une reconnaissance par les grandes puissances du principe de l’autodétermination nationale juive contrairement à d’autres solutions proposées, telle que l’assimilation. Quant aux Arabes, nous remarquons que leurs droits en Palestine ne seront que civils et religieux et non pas nationaux.
Lorsque la Déclaration Balfour a été délivrée, elle ne fut qu’une déclaration politique. Au moment où à San Remo, elle a été incorporée dans le Mandat pour la Palestine, elle est devenue automatiquement « un acte juridique international » approuvé par les puissances alliées.
Suite au Traité de Lausanne signé avec la Turquie le 24 juillet 1923, le mandat pour la Palestine confirmé par la Ligue des Nations le 24 juillet 1922 est entré en vigueur le 27 septembre 1923.
L’autodétermination juive fait partie d’un processus qui a mis fin à la décolonisation du Moyen Orient. Cet effort a conduit à l’indépendance des Juifs aussi bien que des Arabes. Les récentes déclarations qui associent Israël avec le colonialisme sont donc entachés d’anachronisme et ignorent que le sionisme a été bénéfique aussi bien aux Arabes par le biais du processus de décolonisation. Le rapport de la Commission britannique Peel de 1937 a été bien clair à ce sujet. “Les Arabes ne semblent pas réaliser en premier lieu que la situation actuelle du monde arabe dans son ensemble est principalement due à des sacrifices importants faits par les Alliés et les puissances associées dans la guerre, deuxièmement, que dans la mesure où la Déclaration Balfour a contribué à apporter la victoire des Alliés, elle a contribué à l’émancipation de tous les pays arabes de la domination turque. Si les Turcs et leurs alliés allemands avaient gagné la guerre, il est improbable que tous les pays arabes à l’exception de la Palestine, soient actuellement ou étaient en passe de devenir des Etats indépendants.”
En ce qui concerne les Palestiniens, suite la fin de la Première Guerre mondiale, ils se considéraient comme faisant partie de la Syrie. Ce n’est qu’après l’indépendance des Etats arabes qu’une identité palestinienne séparée s’est développée.
En fait, si l’autodétermination juive nationale n’avait pas été accomplie, on peut se demander si une nation palestinienne à part entière aurait vu le jour. Le délégué syrien a soulevé cette question durant le débat à l’ONU sur le plan de partage de 1947 :
“La Palestine était une province syrienne. Des liens historiques, raciaux et religieux existaient. Il n’y a aucune distinction entre les Palestiniens et les Syriens et si la Déclaration Balfour et les termes du mandat n’existaient pas, la Palestine aurait été une province syrienne comme autrefois.”
Le partage de Jérusalem et l’admission d’Israël aux Nations Unies
Le 29 novembre 1947, les Nations Unies ont adopté la Résolution 181 sur le partage de la Palestine en un Etat juif et un Etat arabe, et souhaité une union économique, avec un régime international spécial pour Jérusalem. 33 pays ont voté pour et 13 contre, et 10 se sont abstenus dont la Grande Bretagne. A l’époque, l’idée d’un Etat-nation juif était acceptée dans l’arène internationale et était prise pour acquise. Les Juifs ont été mentionnés par des termes nationaux et non seulement religieux.
Le terme « Etat juif » a été cité 27 fois dans la Résolution.
Israël est à la fois un Etat-nation juif et un Etat démocratique. Sa légitimité comme Etat n’est pas par définition reliée à son caractère démocratique; même si la démocratie israélienne est imparfaite on ne pourrait portait atteinte à sa légitimité.
Même les nations qui ne tiennent même pas un semblant de démocratie sont reconnues universellement comme ayant droit à l’indépendance nationale.
Israël a autorisé une grande minorité arabe de rester sur son territoire après la guerre de 1948. La Jordanie et l’Egypte n’ont pas permis aux Juifs de rester dans le territoire qu’ils ont conquis, attribué à l’Etat arabe approuvé par l’ONU. Il est donc naturel d’exprimer la majorité juive en utilisant des symboles juifs tel que le drapeau national frappé de l’étoile de David ou de l’emblème de la Ménorah, le chandelier, ou encore que le Shabbat, le samedi, soit un jour de repos. Cela existe dans plusieurs démocraties occidentales donnant expression à l’identité chrétienne de leurs populations majoritaires. Pour exemple, plusieurs Etats ont utilisé la croix chrétienne sur leurs drapeaux dont la Suisse, la Norvège, la Finlande, le Danemark, la Grèce. Le Pakistan et la Turquie utilisent le croissant islamique tandis que l’Inde un autre symbole religieux.
Le Chef suprême de la Grande Bretagne, la Reine, est à la tête de l’Eglise anglaise.
Le lien historique des Juifs à la Terre d’Israël est clair. Il s’est manifesté dans le mandat de la Ligue des Nations qui a reconnu « le lien historique du peuple juif avec la Palestine » et son droit de reconstituer « son foyer national dans ce pays. » UNSCOP, le Comité spécial des Nations Unies sur la Palestine qui a recommandé le partage, a bien réalisé le lien historique des Juifs à la Terre d’Israël et son rapport le mentionne plusieurs fois.
Le 11 mai 1949, L’ONU a reconnu Israël, Etat juif créé par les Nations Unies, comme « un Etat pacifique qui accepte les obligations contenues dans la Charte et est capable et désireux de procéder à ces obligations. »
Celui qui nie l’autodétermination juive n’est en fait qu’un antisémite.
L’autodétermination juive est un droit reconnu par la communauté internationale pendant plus d’un siècle, il a été défini comme tel par l’Union européenne et le Département de l’Etat américain les dernières années, et le rejet de ce droit a officiellement été déclaré antisémite.
Le Centre d’observation de l’Union européenne sur le Racisme et la Xénophobie a publié en 2005 un document soulignant que l’Etat d’Israël « est conçu comme une collectivité juive » et cite comme un acte de l’antisémitisme : ” Nier le droit du peuple juif à l’autodétermination, en prétendant par exemple que l’existence d’Israël est une entreprise raciste.” Cette définition a été adoptée en extenso par le Département d’Etat américain en mars 2008.
Le statut juridique international de l’Etat d’Israël
Dans la théorie traditionnelle du droit international, les Etats dignes de reconnaissance sont ceux qui « possèdent un territoire défini, une population permanente, un gouvernement efficace, et la capacité de nouer des relations avec d’autres Etats.” Israël répond donc à tous ces critères. Le fait qu’Israël est un Etat juif n’ajoute en rien ou à cet effet n’entrave pas son acceptation comme un Etat légitime parmi la famille des nations, il est parfaitement légitime parce qu’il répond à ces critères.
L’Etat d’Israël est l’expression légitime de l’autodétermination juive. Ceci est en accord avec les droits universels de l’homme, y compris le droit à l’autodétermination. Alors il y a ceux qui nient l’autodétermination en prétendant que les Juifs ne sont qu’une religion, cela n’est pas la position historiquement partagée par la communauté internationale. Ceci est parce que les Juifs ont une histoire d’attachement à la Terre d’Israël et un désir constant d’un retour à elle, que ça soit physique et contemporain ou métaphysique et ancré dans les temps messianiques.
Le terme « Etat juif » se réfère à une entité nationale, non religieuse. La plupart des israéliens prétendent qu’ils sont membres du peuple juif mais ne sont pas religieusement des juifs pratiquants. Comme l’admet Ruth Gavison, la relation entre les Juifs et le Judaïsme est unique puisque d’autres personnes ont leur propre religion et identité. Les peuples arabes, par exemple, comprennent des Chrétiens, Musulmans, et Druzes. Alors où il fut un temps où les Français étaient pour la plupart catholiques ou d’anciens catholiques, ils ont encore mené des guerres religieuses avec les huguenots, et aujourd’hui un grand nombre de Français sont musulmans. Dans le même temps aucune autre religion n’a une nationalité spécifique propre à elle. Les chrétiens peuvent être Français Américains, Mexicains ou Arabes : les Musulmans, aussi, peuvent être Arabes, Perses ou Africo-Américains. Cette distinction n’est pas simplement le résultat de la sécularisation. Quant au Judaïsme, du moins dans une perspective historique, n’a jamais différencié entre le peuple et la religion. Il n’avait aucun développement tardif qui a altéré ce fait unique : le stéréotype social n’a jamais permis à un individu de faire partie du peuple juif pendant qu’en même temps un membre d’une autre religion, ni peut être un juif pratiquant sans appartenir au peuple juif.
Nier la légitimité d’Israël : réflexions et causes profondes
La légitimité d’Israël comme Etat-nation du peuple juif paraissait inattaquable lorsque le plan de partage de l’ONU a été approuvé en 1947 et l’Etat d’Israël a été admis aux Nations Unies l’année suivante. Que c’est-il passé depuis?
Ceux qui soutiennent Israël sont souvent déroutés par le flot constant des attaques des médias et peu importe ce que fait Israël. Bien sûr, Israël contrôle toujours la Cisjordanie et sa politique d’implantations est controversée, mais ce n’est pas pour faute d’essayer de parvenir à un accord basé sur des offres sérieuses aux Palestiniens Camp David, en l’an 2000, Taba en 2001, et les propositions du Premier ministre Ehoud Olmert en 2008. Jérusalem semble ne recevoir aucun crédit pour les retraits du Sinaï (1982) le Liban (2000) et Gaza (2005) ni non plus sur ses actes légitimes d’autodéfense lorsqu’il est attaqué.
La Seconde guerre du Liban (2006) et dans la bande de Gaza (2008-2009) la légitimité du blocus maritime et l’arraisonnement légal contre une flottille turque (2010) reçoit peu de sympathie de la part de dirigeants et gouvernements. En septembre 2010, le Time magazine a publié un article intitulé : « pourquoi Israël ne se soucie pas de la paix ». Cet article a été diffusé au moment même où Israël et les Palestiniens tentaient de revenir aux négociations directes. Le Time répond à la question en suggérant que “les Israéliens (voire les Juifs) se soucient plus de l’argent que de la paix.”
Certains observateurs américains ont du mal à concilier leurs notions de liberté démocratique à celle d’Israël. C’est parce que l’idée américaine de liberté tourne autour du droit de l’individu en libérant les citoyens des tyrannies, pendant que les fondateurs d’Israël, héritiers d’un nationalisme européen légal, ont conçu la Liberté comme des droits collectifs de la nation ou du peuple-dans ce cas précis du peuple juif.
L’Amérique a conçu la liberté en mettant fin « à la longue suite d’abus et d’usurpations », comme l’indique la Proclamation de l’Indépendance américaine, tandis que la Déclaration de l’indépendance israélienne est basée sur la Terre d’Israël « comme étant le berceau du peuple juif ».
Edward Saïd, s’appuyant sur Michel Foucault et d’autres intellectuels européens, nous a appris l’importance du narratif et du discours israélo-arabe. Il a été sensible au discours, au langage, et à la connaissance du pouvoir – des atouts essentiels pour promouvoir la cause palestinienne. Saïd et ses disciples ont réussi dans leur entreprise. Ainsi, Israël est qualifié souvent de colonialiste, et les termes « occupation » et « le droit du retour » sont ancrés politiquement et psychologiquement dans la rhétorique palestinienne et dirigés contre Israël.
L’identité est en réalité une “autodéfinition”. Les Juifs se définissent comme un peuple et soutiennent massivement le mode de l’autodétermination juive réalisé dans la création de l’’Etat d’Israël. Tout comme il peut y avoir un Etat palestinien, puisque les Palestiniens ont choisi une identité unique, un Etat juif devrait exister. Affirmant le droit du peuple juif à un Etat-nation n’est pas seulement important dans le contexte du processus de paix israélo-arabe. Ce droit légitime est essentiel pour contrer tous les détracteurs qui souhaitent délégitimer l’Etat juif pour leurs propres raisons politiques internes.
La communauté internationale a donc l’obligation et le devoir non seulement d’œuvrer pour la paix et pour la solution de deux Etats, arabe et juif, mais aussi d’arrêter, par le rappel de décisions antérieures, la campagne de dénigrement visant à délégitimer Israël comme Etat-nation des Juifs.
* Voir l’intégralité de l’article et les notes sur le site du JCPA-CAPE en anglais