Israël-Unesco – le rôle d’influence de la France

Freddy Eytan

La Conférence générale de l’UNESCO vient d’élire Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation, pour un second mandat de 4 ans. Sa stratégie a été consacrée à la dépolitisation de l’institution onusienne et à la protection culturelle dans les conflits armés.    

Durant les premières quatre années à la tête de l’UNESCO a-t-elle vraiment réussi dans sa mission ?

Sa réélection s’inscrit surtout dans une ambition politique et culturelle de la France de promouvoir ses valeurs et son rôle en ­matière d’éducation, de promotion des cultures et des sciences, mais aussi de ­défense des droits de l’homme et de l’égalité des sexes. Aujourd’hui, le défi du numérique est désormais au cœur de son action.

Pour l’heure, tous les efforts n’ont guère abouti à diminuer les tensions politiques ni non plus les engagements à la cause palestinienne et les votes anti-israéliens successifs.

Certes, Madame Azoulay souhaite vivement trouver une formule adéquate avec les Etats-Unis et Israël qui permettrait à ces deux pays de rejoindre à nouveau l’UNESCO. Elle est très encouragée par l’engagement de l’administration Biden pour le multilatéralisme, et le dialogue semble être positif.

UNESCO

UNESCO (Anna Armstrong/Flickr/CC BY-NC 2.0)

Dans ce contexte, les Etats-Unis vont prochainement rejoindre l’UNESCO mais ce retour sans un changement préalable et fondamental de la part de l’organisme onusien isolera Israël et le mettra dans un grand embarras pour la marche à suivre.  

Rappelons qu’en 1984, le président Ronald Reagan avait déjà considéré l’UNESCO de mauvaise gestion et trop critique avec Israël. Ce n’est que 19 ans plus tard, en 2003, que les Etats-Unis se sont ralliés à nouveau à cette institution.

Audrey Azoulay

Audrey Azoulay (Didier Plowy/Ministère de la Culture et de la Communication)

L’UNESCO a un budget de plus 1,5 milliard de dollars. 47 % dû aux contributions des 175 Etats-membres. Le financement des Etats-Unis est de 22% du budget.

La décision du président Trump de quitter l’institution a permis à la France de s’imposer comme nouveau leader. A ce jour, son rôle d’influence fut malheureusement négatif pour l’Etat Juif.

Andrey Azoulay, 49 ans, possède toutes les qualités pour mener à bien ses fonctions. Née dans une famille juive, fille d’André Azoulay, fidèle conseiller du roi du Maroc, la brillante énarque a été auparavant conseillère « culture et communication » à l’Elysée, puis ministre de la Culture dans le gouvernement Hollande-Valls.   

Tomb of Rachel

Le tombeau de Rachel situé près de Bethléem.

Au départ, sa candidature à la direction générale de l’UNESCO a créé la surprise car il était en effet tacitement acquis que ce poste doit revenir à un pays arabe…

L’UNESCO est une organisation des Nations-Unies dont le siège est installé depuis 1958 dans une propriété de l’Etat français. Paris est sans doute la capitale la plus appropriée pour faire rayonner l’Education, la Science et la Culture.

Toutefois, c’est bien Place de Fontenoy que la politisation de l’UNESCO a pris forme et c’est bien là, dans les quartiers de l’Ecole Militaire… que l’Etat juif est délégitimé, mis sur la sellette, et accusé de tous les maux de la Terre.

Déjà en 1975, les pays arabes lançaient une campagne pour exclure l’Etat juif de l’UNESCO. Comment imaginer boycotter le peuple qui a offert à l’Humanité le Livre et le Talmud ? Comment gommer sa richesse intellectuelle, sa recherche universelle, et son nombre impressionnant de savants, musiciens, philosophes et Prix Nobel ?!

Hebron

Le caveau des Patriarches à Hébron. (Djampa/CC BY-SA 4.0)

Rien n’a changé depuis, en avril 2001, le ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, ose déclarer : “Israël n’a jamais contribué à la civilisation…sa culture est agressive, raciste et prétentieuse !” En mai 2008, ce ministre chargé de la Culture, lance   devant le parlement égyptien avec superbe : ” Nous brûlerons les livres israéliens, s’il s’en trouve, je les brûlerai moi-même devant vous !”

Eh bien, ce ministre a failli devenir…directeur général de l’UNESCO. Sa candidature a été approuvée chaleureusement par la France de Nicolas Sarkozy…

L’adhésion de la Palestine à l’UNESCO en 2011 était un premier pas dans la stratégie de l’Autorité palestinienne de pouvoir par la ruse, la manipulation, et la falsification de l’Histoire, adhérer à toutes les organisations de l’ONU et ce avant son admission officielle au Conseil de Sécurité…

La France n’a pas eu le courage de s’opposer et de voter contre cette admission prématurée comme l’ont fait les Etats-Unis, le Canada ou l’Allemagne. Elle n’a pas non plus choisi l’abstention comme ses partenaires européens, la Grande Bretagne ou l’Italie, et une fois encore prouve que l’Europe est divisée et ne réussit pas à parler d’une seule voix forte et cohérente. Cette position française est non seulement incompréhensive à l’égard de tous les francophiles israéliens, elle est aussi un camouflet aux Etats-Unis car elle complique encore plus les tentatives de relancer le dialogue direct avec l’Autorité palestinienne.

Il est également scandaleux d’admettre l’Autorité palestinienne dans cette organisation onusienne en dépit de son refus de modifier son programme éducatif et ses manuels scolaires. Depuis la maternelle, ses enseignants incitent à la haine d’Israël et cultivent la violence, nient la Shoah, et gomment les textes sur l’histoire du peuple juif. Dans leurs ouvrages, leurs publications, et leurs cartes géographiques l’Etat juif est complètement inexistant.

Au moment où le monde chrétien fête Noël et le nouvel an, la mission de la directrice générale de l’UNESCO est de remettre les pendules de l’Histoire à l’heure. Son devoir prioritaire est d’éviter la réécriture des faits historiques et la falsification du patrimoine universel.

Comment des membres honorables de l’UNESCO, notamment les représentants de la France, peuvent-ils accepter les inventions farfelues et mensongères des Palestiniens ? Qu’ils sont les descendants des Cananéens ? Que le Temple des Juifs n’a jamais existé à Jérusalem ? Que Jésus était un palestinien né à Bethléem ? Définir le tombeau de Rachel comme étant une mosquée ? Rappelons que ce tombeau est situé dans la banlieue nord de Bethléem, à 460 mètres de la frontière municipale de Jérusalem, il est considéré voilà plus de 1700 ans comme un lieu saint des Juifs, et littéralement appelé “la tombe de notre maman Rachel”.

Comment ignorer que le nom de Bethléem-Ephrata figure de nombreuses fois dans les textes bibliques. Lieu où Rachel (seconde femme de Jacob-Israël) meurt et le lieu de naissance et de couronnement du Roi David. Méconnaître que les chrétiens la considèrent comme le lieu de naissance de Jésus de Nazareth et que l’église de la Nativité n’a jamais été un lieu saint pour les musulmans. 

Comment des historiens de l’UNESCO peuvent aussi affirmer que la ville d’Hébron n’a jamais était la ville des Patriarches ? Quelle porte avant tout un nom hébraïque dont la racine est Haver (ami) et que ses racines historiques sont incontestablement juives. Chaque enfant en Israël sait que dans le Livre de la Genèse Abraham avait acheté, en argent comptant, 400 Shekels la fameuse grotte des Patriarches pour pouvoir y enterrer sa femme Sarah. Qu’Hébron est devenue par la suite la Ville des Patriarches, et que le Roi David y a régné pendant plus de sept ans. Que cette ville, située dans la région de Judée, est le site de la communauté juive la plus ancienne du monde, et qu’elle est considérée comme la deuxième ville la plus sainte du judaïsme après Jérusalem.

En qualifiant cette ville « islamique », l’UNSECO nie une présence juive de plus de 3000 ans.

Une fois encore, les Palestiniens trichent et falsifient l’Histoire, et une fois encore l’UNESCO dont le siège est au sein de la Ville Lumières, tombe et retombe dans le piège de leur supercherie en démontrant son ignorance flagrante, sa mauvaise foi politique, et ses abus successifs qui vont à l’encontre de sa propre vocation, dont le but est de promouvoir l’Éducation, la Science, et la Culture universelle.

Les intentions partisanes et politiquement motivées des Palestiniens ont un objectif clair : celui de renforcer le caractère islamique de Jérusalem comme celui d’Hébron pour nier, voire supprimer, toute trace du judaïsme et de la chrétienté.

Dans ce contexte, la France peut-elle poursuivre son soutien financier et politique aux Palestiniens sans exiger préalablement un changement radical dans leur conduite et leur paradigme ?

75 ans après la création de l’UNESCO, la directrice générale, Audrey Azoulay, souhaite relever le défi et construire un univers numérique qui soit au service des valeurs françaises et universelles. Elle a déclaré que son nouveau mandat sera consacré à l’intelligence artificielle, les algorithmes et les données.

Dans un monde moderne, les nouvelles technologies sont sans doute importantes mais elles ne pourront jamais effacer les faits historiques et l’héritage trimillénaire du peuple juif. Dans ce contexte, la France devra également restituer des sites tel que le Tombeau des Rois situé à Jérusalem.  

Enfin, la représentante de la France à l’UNESCO devrait agir avec détermination, sagesse et courage pour rétablir enfin toutes les vérités historiques. Ainsi, Madame Azoulay honorera son institution, son pays et ses origines.

 

Tagged as: