Israël face à la désintégration de la Syrie et devant l’impuissance occidentale
Voilà déjà deux ans que la guerre en Syrie fait rage et personne n’ose se prononcer sur la chute prochaine de Bachar el-Assad et l’avenir du chemin de Damas. Le bilan est désastreux et chaotique, des centaines de milliers de Syriens quittent le pays natal pour échapper à l’hécatombe, à l’enfer arabe. Les destructions, les tortures et les boucheries sont quotidiennes et bestiales. Depuis le déclenchement de la révolte contre le régime on a enregistré des dizaines de milliers de morts et de blessés, dont plus de 600 tués durant le mois dernier.
Le monde occidental observe le carnage quotidien dans le désarroi total. Et pourtant, quand un seul Palestinien est blessé par des tirs de l’armée israélienne, ou un détenu meurt suite à un cancer, les réactions dans la presse internationale sont virulentes et les condamnations des chancelleries affluent de toute part… l’hypocrisie est flagrante, les préjugés sont de routine et souvent pathétiques.
La guerre en Syrie n’est plus une affaire locale mais un enjeu d’une lutte géopolitique pour l’hégémonie de la région. Rappelons, que l’Irak voisine est toujours dans une situation précaire. L’invasion américaine, lancée il y a tout juste dix ans, a certes renversé le régime de Saddam Hussein mais n’a pas résolu les graves problèmes. 4 500 soldats américains ont perdu leur vie et plus de 30 000 sont invalides pour avoir voulu instaurer une démocratie qui ne voit pas encore le jour. En Syrie comme en Irak, les groupes djihadistes sèment la panique et la terreur et sont soutenus bizarrement par l’Arabie saoudite et le Qatar. Dans ce combat ethnique focalisé entre chiites et sunnites, et devant des conditions si compliquées et complexes sur le terrain, nous constatons que les Etats-Unis et des pays européens hésitent toujours à soutenir les rebelles et que la Turquie, dont la frontière commune avec la Syrie est de plus de 900 kms, accélère sa normalisation avec Israël.
Désormais, la Russie et l’Iran, d’ailleurs pour des intérêts différents, sont les deux grands adversaires de l’Occident dans cette région du monde. Ils refusent tout compromis dans la crise syrienne et ils continuent à armer et à soutenir les soldats de Bachar el-Assad.
Devant toutes ces menaces et la crainte d’un embrasement sur le plateau du Golan, l’Etat juif ne peut laisser faire et, d’ores et déjà, prend toutes les mesures et les précautions pour éviter l’escalade et surtout empêcher les djihadistes d’al-Qaïda ou du Hezbollah libanais de s’emparer de la partie syrienne du Golan. Ce plateau stratégique conquis en juin 1967 avec le Mont Hermon a bénéficié d’une accalmie certaine, mais risque en raison de la brusque montée des tensions de redevenir un nouveau champ de bataille, d’autant que les Casques bleus ont réduit leurs effectifs et ne peuvent contrôler les infiltrations et les attaques terroristes et surtout l’acheminement d’armes non conventionnelles.
Dans ce contexte, il est triste de constater que l’Etat d’Israël, à l’approche du Jour de la Shoah et de son jour anniversaire, demeure plus que jamais menacé par des ennemis extrémistes et sanguinaires installés au nord comme au sud du pays, et dont le principal objectif est d’anéantir l’Etat juif. Fort heureusement et contrairement aux armées des pays voisins et des Casques bleus de l’ONU, Tsahal est assez puissant pour dissuader toute tentative néfaste et assez fort pour mettre rapidement hors jeu ses adversaires.
Freddy Eytan
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