Interview de Jacques Neriah dans “Contre Terrorisme”

Rencontre avec Jacques Neriah, ancien responsable du Service d’analyse des renseignement militaires israéliens.

Jacques Neriah est né à Beyrouth (Liban) en 1951. Colonel de réserve dans l’armée israélienne, il a dirigé les Services d’analyse des Renseignements militaires tout en menant de front plusieurs carrière.

Universitaire, il est, entre autres, diplômé d’histoire des pays musulmans, docteur en Philosophie et membre du Conseil de direction de l’Université de Ramat-Gan. Cet ancien conseiller diplomatique et politique du Premier ministre Yitzhak Rabin demeure attaché à un règlement politique avec les Palestiniens.

Le Terrorisme n’a pas tué le désir de paix !

Michel Taubmann : Israël est le seul pays au monde qui, depuis sa naissance, est confronté de manière incessante au terrorisme. Cela en fait-il un pays différent des autres ?

Jacques Neriah : Effectivement, Israël est un pays différent des autres. Sa conscience collective est conditionnée par la menace constante qui pèse sur lui. C’est un des très rares pays au monde qui, après 70 ans d’existence, n’est toujours pas reconnu officiellement par la plupart de ses voisins, excepté l’Egypte et la Jordanie. C’est le seul pays au monde dont l’existence est jugée anormale par une partie de la planète et dont la disparition est régulièrement exigée par des pays comme l’Iran. C’est enfin un pays qui suscite les fantasmes les plus fous, issus d’un antisémitisme moyenâgeux. En Egypte, une campagne a été lancée par les islamistes contre les graines de tomates et de concombres importées d’Israël, supposées empoisonnées par les Juifs pour rendre les hommes stériles. L’hostilité extérieure et intérieure accompagne toute l’histoire d’Israël.

M. T. : Mais revenons au point de départ…

Jacques Neriah : Le terrorisme arabe est antérieur à l’occupation des territoires en 1967. Il est même antérieur à la naissance de l’Etat d’Israël en 1948 et à l’émergence d’un mouvement palestinien. Ce terrorisme est né presque en même temps que le sionisme, en réaction aux premiers retours de Juifs en Palestine à la fin du XIXe siècle. Il s’est illustré notamment à l’occasion des émeutes de Jérusalem en 1920 puis des pogroms d’août 1929 de Hébron, Safed, et d’autres villes qui causèrent 133 morts et plus de 300 blessés. Ces massacres ne relevaient pas d’une révolte spontanée. Ils avaient été organisés dans le but de terroriser la population juive pour la faire fuir de Palestine, même s’il faut souligner que beaucoup de Juifs, notamment à Hébron, furent sauvés par des voisins arabes qui ne souhaitaient pas la fin d’une coexistence pacifique entre les communautés.

M. T. : Le terrorisme palestinien a-t-il changé de nature après la naissance de l’Etat d’Israël ?

Jacques Neriah : L’objectif reste identique : semer la panique parmi la population juive, faire vivre les Juifs dans l’incertitude du lendemain, les amener à se méfier de leurs voisins arabes, à les craindre, puis à les haïr. Ce sont les mêmes objectifs que poursuivent les terroristes sous toutes les latitudes, en France, en Algérie ou au Pakistan. […]

Retrouvez ici l’intégralité de l’interview accordée par Jacques Neriah à la revue Contre Terrorisme dans le numéro spécial “Israël : 70 ans de lutte antiterroriste” de mai 2018.

Le CAPE


Pour citer cet article :

Le CAPE, « Interview de Jacques Neriah dans “Contre Terrorisme” », Le CAPE de Jérusalem, publié le 26 juin 2018 : http://jcpa-lecape.org/interview-de-jacques-neriah-dans-contre-terrorisme/

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