Il est temps de changer de cap face au Hamas

Voilà déjà 140 jours que les affrontements se poursuivent dans la bande de Gaza sans qu’aucune issue tangible n’apparaisse à l’horizon.

Depuis 2008, nous avons mené trois opérations militaires dans la bande de Gaza mais la trêve et à chaque fois violée brutalement par le Hamas.

Chaque jour, des cerfs-volants bourrés d’explosifs brûlent des champs d’agriculteurs et détruisent toute plantation et toute belle verdure.

Les tirs de roquettes se poursuivent toujours contre les villages israéliens et les raids effectués par Tsahal n’apportent pas de solution sur le terrain. Notre dissuasion se montre timide et à ce jour demeure inefficace.

A chaque fois, nous assistons au même scénario sans voir la fin des hostilités. Cachés peureusement dans des bunkers, les dirigeants du Hamas tiennent toujours en otage leur propre population et aggravent la crise humanitaire. Ils utilisent femmes et enfants comme boucliers humains, et se servent même d’oiseaux pour semer la terreur.

Le Hamas a accroché un engin incendiaire à un faucon (photo Parcs nationaux israéliens)

A chaque fois, la presse internationale et l’Union européenne condamnent Israël pour avoir osé se défendre contre les agressions du Hamas et les violations de son propre territoire souverain. Les images sont toujours les mêmes et à sens unique. Aucune image ne diffuse le côté israélien. Pis encore, aucune information n’est non plus transmise concernant l’aide humanitaire de Tsahal aux milliers de réfugiés syriens du plateau de Golan, venus désespérément au passage de notre frontière.

Comment ne pas observer les images en provenance des deux barrières ? Une au Nord, où des réfugiés arabes supplient les Israéliens de leur apporter assistance et leur donner refuge, et l’autre, au Sud, où des Palestiniens sabotent tout et sèment la terreur.

Le Hamas provoque à chaque fois l’Etat juif, suit une politique désastreuse, et continue à penser qu’il demeure toujours impuni.

Il est temps de mettre un terme à cette situation intenable qui se déroule quotidiennement à une cinquantaine de kilomètres seulement de Tel-Aviv.

Le gouvernement israélien doit donc changer de cap et réviser sa politique à l’égard du Hamas qui demeure exclusivement responsable de l’absence de tout règlement. Il ne s’agit pas seulement d’aboutir à une trêve, mais d’appliquer une politique cohérente et musclée.

Devant un environnement hostile et sans proche avenir de coexistence, la retenue de Tsahal est interprétée comme une faiblesse et un désarroi. Dans la jungle du terrorisme nous devrions donc appliquer des lois adéquates.

Les terroristes du Hamas brûlent les champs des agriculteurs israéliens (photo AFP/Jack Guez)

Le Hamas ne souhaite aucun compromis et il ne cherche que sa propre survie. Toute trêve, n’est pour lui qu’un ballon d’oxygène pour pouvoir se réorganiser, s’armer et préparer le nouveau round. C’est ainsi qu’il pourra aussi focaliser son emprise sur le Fatah et son pouvoir en Cisjordanie.

Avec les Palestiniens, et le Hamas en particulier, nous avons déjà essayé toutes sortes de trêves et nous avons signé des accords qui ont été tous bafoués. Nous avons tenté d’apporter un soutien humanitaire en ouvrant les passages, ils ont été sabotés et mis à feu et à sac. Nous avons exigé le rapatriement de nos soldats tombés mais le Hamas refuse cyniquement toute négociation en employant toutes sortes de ruses macabres.

Jusqu’à quand pourrons-nous tolérer cette terreur, la provocation et le chantage ? Comment notre gouvernement s’apprête-il à rassurer les parents dont les enfants sont en vacances scolaires ?

Certes, nous sommes conscients des difficultés en cours et rien ne sert de faire pression sur le gouvernement pour qu’il ordonne à Tsahal de lancer rapidement une nouvelle offensive terrestre. A quoi servirait-elle si nous retournions une fois encore au point de départ sans obtenir la bonne solution.

Nous pouvons comprendre tous les dilemmes mais chaque gouvernement qui se respecte devrait apporter des réponses claires. Dire à ses citoyens toutes les vérités et sans ambages, et notamment même s’il ne trouve pas, pour l’heure, de solution.

Face à l’arrogance du Hamas et aux hostilités, le gouvernement a le devoir de réviser son comportement et de mener une politique courageuse et audacieuse. Il devrait agir vite et prendre toutes les mesures nécessaires, militaires, économiques et diplomatiques. Rien ne sert d’éteindre des feux des pyromanes, ou de lancer des raids après chaque attaque. Ce ne sont que des remèdes faciles qui ne mettront pas un terme définitif à la terreur et la barbarie du Hamas.

Freddy Eytan       

 


Pour citer cet article :

Freddy Eytan, « Il est temps de changer de cap face au Hamas », Le CAPE de Jérusalem, publié le 17 juillet 2018 : http://jcpa-lecape.org/il-est-temps-de-changer-de-cap-face-au-hamas/

 

 

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