Hypocrisie et contradictions dans la politique européenne

Alan Baker

La politique officielle de l’Union européenne détermine que « la zone C fait partie du territoire palestinien occupé et du futur État palestinien, et que toutes les activités de l’UE en Cisjordanie sont pleinement conformes au droit international.

En déterminant que le territoire, ou une partie de celui-ci, est un « territoire palestinien occupé » l’UE préjuge l’issue du processus de négociation convenu entre Israël et l’OLP sur la question du statut permanent du territoire. La question de savoir s’il y aura un, deux ou trois États, une fédération ou une confédération, sera en définitive déterminée par la négociation entre Israël et les Palestiniens, et non par des décisions politiques unilatérales prises par l’UE.

Puisque les dirigeants palestiniens se sont engagés à négocier cette question, toute détermination unilatérale de l’UE est bien prématurée et prouve que l’Union européenne a adopté une position partisane sur une question de négociation ouverte, tout en violant son engagement moral en tant que témoin des accords.

Signataires des accords d’Oslo avec les États-Unis, la Russie, la Norvège et l’Égypte, l’UE prend la responsabilité d’encourager les parties à respecter les obligations et les engagements contenus dans les accords et à veiller qu’ils soient dûment honorés et suivis.

Dans la même logique, tous les acteurs très impliqués et actifs dans le processus de paix au Moyen-Orient, devraient veiller méticuleusement à respecter les accords et s’abstenir de toute action susceptible de les saper ou de les contrecarrer. 

Même si l’UE conteste la manière dont Israël ou les dirigeants palestiniens réagissent, l’Union européenne qui déclare à faire avancer le processus de paix, devrait agir en concert avec toutes les parties pour aider à régler tout différend.

Malheureusement, l’UE aide les dirigeants palestiniens à violer les accords d’Oslo. Elle les encourage en finançant des projets de développement non autorisés, et en construisant dans la zone C, pourtant   sous contrôle et juridiction d’Israël.

Dans les accords d’Oslo de 1993-5, l’OLP et Israël ont convenu de diviser la gouvernance des territoires en attendant le résultat des négociations sur leur statut permanent.

Commission européenne

Ils ont convenu que les parties du territoire fortement peuplées de Palestiniens – dénommées Zones A et B – seraient sous la juridiction et le contrôle d’une « Autorité palestinienne » établie par les parties à cette fin. Ils ont également convenu que les parties restantes du territoire, contenant des centres de population et des installations militaires israéliennes – dénommées Zone C – seraient sous le contrôle et la juridiction militaires et civils d’Israël.

Ils ont convenu que le contrôle et la juridiction seront gérer selon les propres procédures, lois, règlements et ordonnances israéliennes, y compris dans les domaines de la planification, du zonage et de la construction. 

En conséquence, les projets de l’UE consacrés au développement, à l’agriculture et à d’autres formes d’aide destinés à contribuer à la « zone C et à l’édification de l’État palestinien » ne peuvent être poursuivi qu’avec l’accord et en coordination avec l’administration civile israélienne, qui, dans l’attente de tout autre accord entre les parties, est l’autorité gouvernementale convenue en zone C.

De même, toutes les autres initiatives de l’UE concernant les routes, l’eau et les projets d’infrastructure, municipaux, éducatifs et médicaux dans la région doivent être coordonnées avec Israël.

L’UE ne peut pas maintenir le statut de « témoin » des accords d’Oslo tout en sapant systématiquement ces accords et en encourageant les Palestiniens à les violer.

L’UE doit déterminer si elle est en mesure de continuer à être partie prenante dans les négociations de paix au Moyen-Orient ou si elle est devenue un acteur partisan sapant le processus de négociation.

Si tel est le cas, il incombe à l’UE de se retirer du statut de témoin des Accords.

Au lieu d’encourager les Palestiniens à violer les Accords, il est temps que l’UE encourage à revenir à la table des négociations.

Voir l’intégralité de l’article sur le site du Jerusalem Center

https://jcpa.org/area-c-of-the-west-bank-eu-hypocrisy-and-double-standards/