Haute tension face au Qatar. Electricité dans l’air à Gaza
La dernière visite du président Donald Trump dans notre région commence à produire des résultats tangibles. Le Qatar, fief des Frères musulmans, et son protégé, le Hamas, sont sur la sellette.
Tous deux sont isolés et sanctionnés pour avoir surtout trahi la cause arabe sunnite en s’alignant avec l’Axe du Mal, celui du terrorisme islamique et de l’Iran.
Le minuscule émirat du Golfe et sa chaîne de propagande, al Jazeera, étaient jusqu’à ce jour intouchables et le point de mire de l’Occident.
Les émirs étaient des m’as-tu-vu, fiers et prétentieux de pouvoir conquérir le monde grâce aux ressources, et l’argent plein les poches. Ils ne connaissaient pas de limites et souvent ils franchissaient des lignes rouges en intervenant dans la crise syrienne, en hébergeant des terroristes palestiniens, et en soutenant les Ayatollahs chiites à Téhéran. Il était temps de les mettre en quarantaine, et de les juger à leur juste mesure d’influence, en les remettant à leur véritable place dans la région.
Au moment où l’on tente de relancer le processus de paix avec les Palestiniens, il est inconcevable aussi de laisser le Hamas dicter l’ordre du jour, de lui laisser faire la pluie et le beau temps, et saboter à chaque fois toute tentative d’aboutir à un règlement.
Le Qatar a vite compris le message puisqu’il vient d’expulser certains dirigeants palestiniens qu’il hébergeait. Il s’apprête aussi à couper toute aide financière à Gaza. Cette aide ne servait guère à des causes humanitaires mais à creuser des tunnels et à acheter des armes.
D’autre part, il est inconcevable que l’UNRWA poursuive ses activités après presque sept décennies d’existence. Cette très riche organisation onusienne fut créée uniquement pour les réfugiés palestiniens. En 1949, ils n’étaient que 750 000 et aujourd’hui, leur nombre dépasse 5 millions.
L’étau donc se resserre contre le Hamas avec la décision récente de l’Egypte et d’Israël de réduire considérablement la livraison d’électricité. Jusqu’à ce jour, le Hamas était un mauvais client qui refusait de payer les sommes exigées par l’Autorité palestinienne.
Certes, le but n’est pas de créer une crise humanitaire dans la bande de Gaza, une explosion qui pourrait jouer en boomerang, mais tenter de faire comprendre à la pauvre population locale que le Hamas poursuit une politique désastreuse, contraire même aux intérêts vitaux du monde arabe.
Des sanctions paralysantes contre ce mouvement seront-elles productives ou déclencheront-elles de nouvelles hostilités contre Israël ? Nous acheminons-nous vers une escalade inévitable ou plutôt une relance du processus de réconciliation et de paix ? Personne ne peut le savoir.
Pour éviter l’escalade, les Américains, les pays arabes, et l’Europe doivent mener à bien une politique cohérente, sage et équilibrée, et savoir utiliser convenablement le bâton et la carotte.
Pour l’heure, la donne géopolitique joue en faveur de l’Etat d’Israël, et renforce sa position dans l’arène internationale. Jamais dans son histoire, Israël n’a été si courtisé. Chaque jour, chefs d’Etat, de gouvernement, ministres, et délégations officielles d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe débarquent à Jérusalem pour consolider les liens.
En conclusion, rien ne sert de punir ou de se venger contre le Qatar ou le Hamas sans planifier minutieusement, et dès à présent, la marche à suivre.
Freddy Eytan
Pour citer cet article :
Freddy Eytan, « Haute tension face au Qatar. Electricité dans l’air à Gaza », Le CAPE de Jérusalem, publié le 13 juin 2017 : http://jcpa-lecape.org/haute-tension-qatar-electricite-gaza/
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