Guerre au Yémen – feu vert américain à l’Iran ?

Michael Segall

Le 16 février 2021, les Etats-Unis ont retiré de leur liste des organisations terroristes les rebelles Houthis installés au Yémen. Ainsi, l’administration Biden annule une fois encore une décision du Président Trump prise peu avant la fin de son mandat. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a expliqué le changement en raison de la « reconnaissance de la situation humanitaire désastreuse au Yémen ». 

Dans le cadre de la stratégie iranienne contre les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël, le champ de bataille au Yémen est devenu un vaste laboratoire d’essai de matériel militaire. Un examen pratique et opérationnel une panoplie d’armes : des fusils de précision, engins piégés, lance-roquettes, armes antichar, missiles, roquettes et drones.

Certains rapports évoquent notamment une menace d’attaque contre le territoire israélien depuis le Yémen.

L’Iran a intérêt à poursuivre les combats dans ce pays stratégique depuis que les forces de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite ont envoyé des troupes sur le terrain, mais à ce jour elles n’ont pas réussi à maîtriser la situation. Les Houthis continuent de contrôler la majeure partie du territoire y compris l’importante ville portuaire au bord de la mer Rouge Al-Hudaydah, et la capitale Sanaa. 

La décision des États-Unis de retirer les Houthis de la liste des organisations terroristes et d’annuler une partie de l’aide militaire aux Saoudiens fait le jeu de l’Iran à un moment délicat où des tractations diplomatiques sont en cours pour relancer des pourparlers sur un nouvel accord éventuel concernant le projet nucléaire. 

Cartoon

(Yasser Ahmed, Twitter)

Cette décision soulève également le doute sur le sérieux des intentions américaines visant à « élargir et renforcer » l’accord avec l’Iran pour traiter des problèmes des missiles balistiques et des actions déstabilisatrices de l’Iran au Yémen, en Irak, en Syrie et au Liban.

Soulignons que la milice chiite pro-iranienne irakienne liée au Hezbollah-Irak – Saraya Awlia al-Dam – a revendiqué le 16 février 2021, la responsabilité d’une attaque à la roquette contre l’aéroport d’Erbil visant une base de l’armée américaine voisine. 24 roquettes de fabrication iranienne Fajr-1 (107 mm) ont été tirées. Un entrepreneur irakien a été tué et six autres blessés dont un membre des services américains.  

Drone

Cette attaque est aussi une sorte de pression exercée par l’Iran sur les États-Unis.  Elle met l’administration américaine à sa première épreuve concernant sa volonté d’utiliser la force contre l’Iran et ses milices, parallèlement à son intention de revenir à l’accord de Vienne sur le nucléaire.

Enfin, un signe encourageant, le 26 février 2021, les États-Unis ont effectué des frappes aériennes contre des infrastructures en Syrie, en détruisant plusieurs installations à un point de contrôle frontalier utilisées par des milices soutenues par l’Iran. Il s’agit en effet, des premiers raids américains depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden.

Voir l’intégralité de l’article sur le site https://jcpa.org/the-yemeni-maneuver-biden-administration-gives-a-free-pass-to-iran/

 

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