A Genève, l’Iran obtient la légitimité de poursuivre son projet atomique
A Genève, l’Iran a été officieusement reconnue « puissance nucléaire ». Avec des sourires, des accolades hypocrites, face aux projecteurs, les grandes puissances ont remis à l’Iran les insignes de membre du club atomique. La victoire des ayatollahs est une injustice flagrante ! L’obscurantisme, la politique belliqueuse et haineuse font désormais partie de la diplomatie occidentale, celle de la politique de l’autruche. On accepte sans rougir la politique d’un Etat voyou et on offre à ce pays, membre des Nations unies, la capacité de détruire un autre Etat de l’Organisation, et la légitimité de mettre en péril la paix dans le monde.
L’accord signé à Genève est mauvais car, dès le départ, les Occidentaux ont dévoilé leur jeu, leur carte maîtresse. Quand on négocie avec un adversaire malin et rusé, on ne déclare jamais à l’avance que le but est de lever les sanctions et d’arriver à un accord, coûte que coûte. Jamais on ne le fait, dans aucune négociation diplomatique ; c’est une règle d’or. Une seule consolation est le fait que la détermination israélienne ait permis d’éviter à la dernière minute un accord plus dangereux encore.
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, et en raison du fait que l’Iran ait continué à ne pas se conformer aux exigences de l’AIEA (l’Agence internationale de l’énergie atomique), le Conseil de sécurité a imposé quatre séries de sanctions. Elles ont été efficaces à ce jour et ont mis l’Iran en quarantaine. Son économie et notamment sa production de pétrole furent largement paralysées. A Genève, les Occidentaux ont accepté de lever de nombreuses sanctions sans que pour autant l’Iran renonce définitivement à son projet nucléaire. L’uranium sera toujours enrichi, les sites atomiques fonctionneront toujours, et les milliers de centrifugeuses ne seront pas démantelées. Rappelons que dans l’accord signé avec la Syrie, tout l’arsenal chimique va être détruit !
Cet accord est mauvais et fait froid dans le dos car il omet l’essentiel : le démantèlement des sites pour la fabrication du plutonium et les missiles balistiques à ogives nucléaires et chimiques. Rien en outre n’a été exigé de l’Iran pour mettre un terme aux discours belliqueux et à l’incitation à la haine contre l’Etat juif ! Le dernier discours du chef spirituel Khamenei devant ses milices « enragées » par la « haine du juif sioniste » n’a pas été non plus condamné rigoureusement ni non plus ses violations des droits de l’Homme, ses projets et ses actes terroristes perpétrés par le biais du Hezbollah.
Cet accord « historique » a écarté temporairement l’option militaire et va peut-être retarder de quelques mois la fabrication d’une bombe atomique iranienne mais il ne règlera pas le contentieux existentiel avec Téhéran. En réalité, la signature à Genève change complètement la donne géopolitique. Elle a scellé l’hégémonie iranienne dans la région au détriment des pays arabes, malgré les craintes de l’Arabie Saoudite et des émirats du Golfe. Cet accord encourage la prolifération, les extrémistes et les Etats voyous de la planète, et prépare le terrain à une nouvelle confrontation meurtrière au Moyen-Orient. Dans ce contexte, l’Etat juif ne peut être associé à la supercherie et doit rejeter cet accord malgré les promesses et les garanties américaines.
Freddy Eytan