Feux de détresse et feux de joie
Le gigantesque incendie dans les forêts du mont Carmel était prévisible et malgré les cris d’alarme et appels au secours, les autorités et les différents ministères ont fait la sourde oreille. Contrairement aux pays européens et à l’Amérique, en Israël, le combat contre les feux de forêts n’est pas une priorité nationale, le matériel utilisé date des années 70 et le métier de sapeur-pompier est considéré comme archaïque. Il est stupéfiant de constater qu’un pays moderne, puissant sur le plan économique et militaire, et fer de lance dans la recherche technologique et scientifique n’est pas capable de maitriser un incendie banal.
Comme de coutume, le gouvernement se réveille de sa torpeur qu’après une catastrophe et à chaque fois nous assistons au scénario classique d’accusations mutuelles, de renvois de responsabilités, d’excuses, de prétextes et de commissions d’enquête. Ce dernier incendie a été le plus meurtrier et le plus vaste que nous avons connu depuis la création de l’Etat et une fois encore la négligence, l’indifférence, et le manque d’infrastructure dévoilent carence et désarroi des autorités gouvernementales. Par contre et à chaque fois, il met en relief la solidarité extraordinaire au sein de nos compatriotes, le courage exemplaire des combattants, et le dévouement exceptionnel d’hommes et de femmes de bonne volonté, véritables patriotes et remarquables citoyens.
Dés le déclenchement des feux de Carmel, Benjamin Netanyahou a agi correctement et avec sagesse en demandant sans hésiter une aide internationale. Sa conduite dans la gestion des affaires a été remarquable quoique trop médiatisée. L’appel au secours a été entendu par une trentaine de pays et notamment par la Turquie, l’Egypte, la Jordanie et l’Autorité palestinienne. Cela nous réconforte et prouve qu’Israël n’est pas isolé dans l’arène internationale.
Toutefois, ce gigantesque incendie dévoile notre grande faiblesse et nos points vitaux et sensibles. L’arrière n’est toujours pas préparé à subir des catastrophes ou de faire face à un nouveau conflit militaire et devant un déluge de fusées et de roquettes en provenance du Hezbollah, du Hamas ou de l’Iran. Dans un conflit armé les pays voisins et ni même les Etats amis, ne viendront apporter une aide logistique. Le “village global” n’est plus solidaire quand les conflits politiques et militaires éclatent. Les Etats redeviennent des monstres froids et les intérêts domineront toujours.
Dans ce contexte, nous devons très rapidement tirer des leçons et prendre toutes les mesures et budgets nécessaires pour se préparer aux nouveaux défis et faire face aux menaces. L’incendie dans les forêts du Carmel a été une rude épreuve et à provoqué des feux de joie dans certaines capitales arabes. Nous devons prouver qu’Israël est capable d’affronter le pire des dangers et que les ennemis de l’Etat juif se bercent d’illusion en pensant pouvoir nous vaincre sur les différents fronts et champs de bataille. Notre peuple est capable de transformer ses faiblesses en force puissante et invincible. Pour pouvoir atteindre nos objectifs, des décisions gouvernementales sont impératives et doivent être appliquées sans délai. Dans les moments de crises nationales, nous ne devons compter que sur nous-mêmes et ne jamais attendre un miracle.