En 2012, “l’hiver islamiste” éloignera la paix !

Voilà déjà un an que les médias occidentaux annonçaient venir le « printemps arabe » et depuis lors, tous rabâchent ce terme magique sans pouvoir apporter des preuves tangibles sur le terrain. Il faut reconnaître que la situation dans notre région est désormais embrouillée et vise la catastrophe : l’Egypte plonge dans un enchevêtrement irréversible et en Syrie le régime d’Assad est délégitimé, ses massacres et ses actes de barbarie figurent dans le menu macabre quotidien. Le Liban s’est transformé en bastion du chiisme, la Libye est déchirée par une sale guerre tribale, et seule la Tunisie semble entamer un nouveau processus de démocratie et prouve une certaine modération et du pragmatisme.

Jamais dans l’histoire du Moyen Orient des changements ont été si graves, en si peu de temps les révoltes et les turbulences ont réussi  à bouleverser de nombreux régimes, les mains changent et les visages aussi!

Dans la profonde tourmente, seul l’Etat juif demeure un îlot démocratique stable et solide. Ce n’est pas une banalité ni un cliché mais une réalité vivace que nous devrions le dire et le redire à nos interlocuteurs avec fermeté et fierté.

Dans ce contexte incertain et face aux menaces réelles, les mois à venir de l’année 2012 ne seront sans doute pas une partie de plaisir. Ceux qui affirment avec conviction que le moment est venu de négocier avec nos ennemis et de signer de nouveaux traités de paix avec les « islamistes modérés » se trompent profondément et se bercent d’illusions. Ceux qui imaginent avec un romantisme aveugle que les Frères musulmans, le Hamas ou les Salafistes seront prêts à reconnaître l’existence de l’Etat juif ne sont que des naïfs. L’idéologie religieuse qui demeure la raison d’être des islamistes ne changera pas demain! Le culte s’est plutôt renforcé et radicalisé. En raison de la misère et du chômage, il s’est profondément ancré dans les mosquées, dans les cœurs et les mœurs des peuples, et il sera sans doute omniprésent dans le temps et dans l’espace.

Israël a toujours rêvé d’un Proche-Orient pacifiste nourri de coexistence et d’un marché libre et ouvert à tous mais il vit ces moments historiques dans les capitales arabes avec inquiétude et angoisse. Notre gouvernement doit être vigilant et devrait attendre des jours meilleurs pour pouvoir se lancer une fois de plus dans une aventure de paix et rendre si nécessaire de nouveaux territoires. Nous avons fondé tant d’espoir dans les traités de paix que notre déception est si profonde. Il serait irresponsable et dangereux de faire des concessions à des leaders arabes dont leur avenir est incertain et leur régime instable. Toutefois, il est important de ne pas refuser le dialogue avec tous ceux qui souhaitent du moins, nous écouter et nous entendre; à mettre un terme définitif à la belligérance et à la haine, et à accepter sans aucune condition préalable notre existence dans des frontières sures et défendables!

La doctrine américaine selon laquelle des dictatures doivent être balayées et remplacées par des régimes démocratiques n’est pas réalisable dans un monde arabe dominé par des courants islamistes et des tribus archaïques et fanatiques. Le départ des soldats américains d’Irak prouve ô combien  grande est la lassitude et l’indifférence des Etats-Unis dans cette région du monde. Ce retrait est intervenu après 9 années de combats sanglants dont cent mille irakiens et 4500 soldats américains ont trouvé la mort. Le départ des troupes occidentales laissera le champ libre aux Iraniens et activera les actions  terroristes. Le  pays du Tigre et de l’Euphrate sera tôt ou tard divisé et partagé selon les différentes ethnies ; sunnites, druzes, kurdes et chiites. L’éclatement de l’Irak provoquera des retombés sur la Jordanie et la Syrie et menacera notre frontière Est et Nord. Déjà au Sud, la péninsule du Sinaï s’est transformée en plaque tournante du terrorisme internationale. Sur le plan stratégique nous reculons de plusieurs décennies et nous risquons de se retrouver dans la même situation géopolitique qu’avant la guerre des Six Jours de 1967.

Le tableau que nous brossons n’est pas pessimiste mais réel ! Depuis la fondation de notre Etat nous vivons dans une région folle et instable. Nous avons réussi jusqu’à ce jour à gagner toutes les guerres en payant un prix lourd et douloureux. Nous sommes toujours prêts à faire des sacrifices mais à la seule condition qu’une paix sincère et viable s’installe. Hélas, la paix n’est pas pour demain et selon tous les observateurs éclairés elle ne s’établira pas en 2012 ni dans les prochaines années à venir! Cessons donc de se bercer d’illusion romantique! Agissons avant tout dans notre propre intérêt et pour le bonheur et le bien être des Israéliens et du peuple juif en diaspora ! Bâtissons notre pays, consolidons nos rangs dans la dignité et l’égalité et offrant aux générations futures un Etat fort militairement, économiquement et spirituellement!