Dore Gold : une médaille d’or pour notre diplomatie
Ce n’est pas la première fois qu’une nomination du Premier ministre provoque des remous et suscite des critiques au sein du ministère des Affaires étrangères et dans la presse. Depuis Abba Eban, le Père de la diplomatie israélienne, le Ministère a connu au fil des ans de nombreux changements. En dépit des diverses politiques gouvernementales, les diplomates, de Gauche comme de Droite, avaient chacun à leur manière défendu l’Etat Juif. Chacun dans son style propre a tenté d’expliquer notre juste cause, et a justifié la Raison d’Etat, ainsi que les enjeux en cours et la complexité d’un interminable conflit avec les Palestiniens.
En principe, après chaque nouvelle élection législative, les diplomates chevronnés acceptent sans aucune contestation le verdict du peuple. Ils le respectent et obéissent aux directives de leur ministre et de leur directeur, et poursuivent leur mission à Jérusalem ou à l’étranger, car ils sont avant tout des fonctionnaires disciplinés dans un Etat démocratique par excellence.
Hélas, depuis plusieurs années, la grogne l’emporte au sein du Ministère et avec elle les critiques et les fuites quotidiennes dans la presse. Pourtant, si un diplomate est mécontent de la politique de son ministre et la trouve mauvaise, ne devrait-il pas démissionner ? Où est-elle l’honnêteté intellectuelle ? Comment ce diplomate peut-il convaincre son interlocuteur si lui-même n’est pas convaincu ? L’hypocrisie donc l’emporte sur tous les plans, en particulier quand les ministres en question sont de Droite. La Gauche seule croit toujours détenir le « monopole de la Paix » et peu importe les échecs… ils proviennent toujours de la « Droite intransigeante » mais jamais de nos détracteurs et nos ennemis…
Depuis Callières, le « premier diplomate » de France, la Diplomatie est faite de patience, de courtoisie, et d’étude approfondie des dossiers ; toutefois, Israël est un cas particulier et unique, et la politique intérieure prévaut souvent sur les Affaires étrangères. La tâche de nos délégués à travers le monde a été depuis toujours très difficile à appliquer. Aujourd’hui, elle est beaucoup plus compliquée et complexe face aux menaces permanentes, à la délégitimation, à la désinformation, et aux pressions des chancelleries. Nos diplomates devraient donc être munis d’arguments solides et ne pas craindre de dire sans ambages, certes avec tact et politesse, les quatre vérités !
L’ambassadeur Dore Gold, Président du JCPA-CAPE de Jérusalem est doté de ces qualités. Il est sans doute l’homme le mieux expérimenté pour redonner un second souffle à notre diplomatie. Il est bien « the right man in the right place » !
Nous soulignons que l’Etat juif est un cas singulier dans les affaires internationales car que pourrait proposer un diplomate israélien pour convaincre ? Une Bible ? Un vieux et riche passé trimillénaire ? Des Lieux saints ? Des vestiges archéologiques ? Une technologie de pointe ? Un tout petit pays touristique magnifique ? Tandis que pour les autres, que d’immenses terres, de pétrole, d’uranium et des caisses d’argent et d’or ! Comment ne pas être séduit par les énormes richesses de certains pays arabes, et notamment par le minuscule ambitieux émirat qu’est le Qatar ? Par la tradition orientale du bakchich et les affaires mercantiles.
Il existe également deux sortes de diplomates. Ceux qui préfèrent prononcer des discours timides qui plaisent aux interlocuteurs étrangers, à savoir : « la paix est possible tout de suite et maintenant, et nous pouvons partager avec les Palestiniens toutes nos terres et notamment Jérusalem», et qui critiqueront souvent « à titre privé » leur propre gouvernement, et ceux, qui ne se bercent pas d’illusions, comme Dore Gold, qui sont de vrais patriotes, des gens sincères, réalistes et pragmatiques qui ont connu les rêves transformés en cauchemars, et pensent très justement que :
« la sécurité demeure notre première préoccupation et rien n’est à céder contre nos intérêts nationaux, jusqu’au jour où nos voisins reconnaitront notre droit légitime sur cette terre et cesseront toute belligérance ».
Bien évidemment, les chancelleries préfèreront les premiers, ceux qui partagent leur point de vue… Mais c’est bien là que nos problèmes commencent, que des ONG antisionistes prolifèrent, que les critiques de la presse internationale affluent de tous bords, et les campagnes de boycott et de délégitimation gagnent du terrain, y compris dans le domaine du Sport.
Fort heureusement, nous savons nous battre et les chancelleries le savent parfaitement, et pas seulement sur le champ de bataille. La dernière grotesque tentative palestinienne au Congrès de la FIFA est un exemple à méditer.
Le débat sur l’avenir de notre diplomatie a donc rebondi suite à la nomination de Dore Gold par Netanyahou. Quelle hypocrisie ! Tous les anciens ministres des Affaires étrangères, surtout de Gauche, n’ont-ils pas nommé leur fidèle collaborateur à ce poste, bien qu’il n’était pas si qualifié ? N’est-il pas naturel et légitime de désigner le meilleur et le plus compétent dans ces moments difficiles que nous traversons ? Quel culot de la part d’un ancien Ambassadeur en France de critiquer cette nomination ! De quel droit la dénonce-t-il sinon par intérêt personnel ou par jalousie mesquine ? En jugeant le triste et médiocre bilan de certains ambassadeurs on pourrait alors comprendre la frustration d’un ancien diplomate, qui préfèrera obtenir la sympathie des médias, faire avancer une carrière privée et politique, que de défendre, contre vents et marées et avec fierté, les intérêts nationaux et les communautés juives face au regain de l’antisémitisme.
En conclusion, le CAPE de Jérusalem souhaite à notre président plein succès dans ses nouvelles fonctions. Sa réussite sera bénéfique à la diplomatie israélienne.
Freddy Eytan