Discours du Premier ministre Benjamin Nétanyahou à l’ONU
Mesdames et Messieurs,
Je suis venu ici de Jérusalem pour parler au nom de mon peuple, le peuple d’Israël. Je suis venu ici pour parler des dangers auxquels nous sommes confrontés mais aussi des opportunités et des défis à relever. Je suis venu ici pour exposer devant cette tribune les mensonges éhontés qui ont été entendus ici même contre mon pays et contre les braves soldats qui le défendent.
Mesdames et Messieurs, nul doute, notre peuple prie ardemment pour la paix. Malheureusement, nos espoirs de paix et ceux du monde entier demeurent en danger.
Nous n’observons que l’Islam extrémiste milite de plus belle. Il ne s’agit pas de l’Islam dans son ensemble, de simples militants, mais des extrémistes dangereux. Ses premières victimes sont actuellement des non musulmans, mais personne ne sera épargné : Chrétiens, Juifs, Yezidis ou Kurdes, chaque croyance, foi, ou groupe ethnique partout dans le monde est désormais une cible. Vous connaissez sans doute le fameux dicton américain : « toute politique est locale » ! Pour ces islamistes « toute politique est globale » parce que leur but ultime est de pouvoir dominer le monde.
Cette menace peut sembler exagérée pour certains, mais en réalité elle est comme un cancer qui attaque au début un organe particulier… si on ne le guérit pas il se propagera en formant des métastases plus grandes partout dans le corps…
Pour pouvoir protéger la paix et la sécurité dans le monde, nous devons éliminer ce cancer avant qu’il ne soit trop tard. La semaine dernière, beaucoup des pays représentés ici ont applaudi, à juste titre, le président Obama pour ses efforts employés contre l’État islamique. Et pourtant, il y a quelques semaines à peine, certains de ces mêmes pays condamnaient Israël qui luttait contre le Hamas. Ils ne comprennent apparemment pas que l’État islamique et le Hamas sont des branches du même arbre empoisonné.
L’État islamique et le Hamas partagent une croyance fanatique cherchant à l’imposer bien au-delà des territoires qu’ils contrôlent.
Écoutez bien les paroles du « calife » autoproclamé de l’Etat islamique, Abou Bakr Al Baghdadi, je cite : « Bientôt le jour viendra où les musulmans se promèneront partout en maître absolu… les musulmans forceront le monde à entendre et comprendre la signification du terrorisme… et la destruction de l’emblème de la démocratie. Puis je vous propose d’écouter Khaled Mashaal, le chef du Hamas. Il proclame exactement la même vision de l’avenir, je cite : « nous disons à l’Occident… Au nom d’Allah, vous serez vaincus ! Demain notre nation sera assise sur le trône du monde ».
La charte du Hamas dit clairement que son objectif immédiat est de détruire Israël. Mais le Hamas possède des ambitions plus grandes, il vise lui aussi à établir un califat, comme les autres islamistes. C’est pour cette raison que ses militants sont descendus dans les rues de Gaza pour acclamer follement les milliers d’Américains tués le 11 septembre 2001. Et c’est pour cela que ses dirigeants condamnent les États-Unis pour avoir tué Oussama Ben Laden qu’ils saluent comme un héros de la guerre sainte.
De fait, si nous comparons leurs objectifs ultimes, le Hamas incarne en réalité l’État islamique et l’État islamique est le Hamas.
Tous ces islamistes extrémistes ont un objectif commun : Boko Haram au Nigeria, les milices Shabab en Somalie, le Hezbollah au Liban, le front Al Nosrah en Syrie, l’Armée du Mahdi en Irak et les branches d’Al-Qaïda au Yémen, en Libye, aux Philippines, en Inde et ailleurs.
Certains sont des radicaux sunnites ou des radicaux chiites, certains veulent rétablir un califat datant du VIIe siècle, d’autres veulent déclencher le retour apocalyptique d’un imam du IXe siècle. Ils opèrent dans différents pays, ils ciblent différentes victimes et vont même jusqu’à s’entre-tuer dans leur quête du pouvoir suprême. Mais tous partagent la même idéologie fanatique, cherchant à créer des enclaves dans l’Islam extrême, dans un courant où liberté et tolérance n’existent point, où les femmes sont traitées comme un bien, les chrétiens massacrés et les minorités soumises… parfois déchirées face à un grand dilemme : se convertir à l’Islam ou mourir. Pour eux, n’importe qui peut être qualifié d’infidèle et notamment leurs propre frères musulmans.
Mesdames et Messieurs, les projets de cet Islam qui ambitionne de dominer le monde semblent une véritable folie, de même que l’avaient été les ambitions mondiales d’une autre idéologie fanatique qui avait pris le pouvoir il y a huit décennies.
Les nazis croyaient en effet à une race supérieure. Les islamistes eux croient en une foi supérieure. Le seul désaccord qui existe entre les différents islamistes est de savoir qui, parmi eux, sera le maître absolu. Pour nous, le problème est de savoir si l’Islam extrémiste aura le pouvoir de réaliser ses ambitions folles.
Il existe un pays où cela pourrait arriver bientôt ; il s’agit de l’État islamique d’Iran. Depuis trente cinq ans, les Gardiens de la Révolution en Iran poursuivent sans relâche leurs ambitions en suivant à la lettre les propos du chef fondateur de leur Etat islamique, l’ayatollah Khomeiny : « nous allons exporter notre révolution dans le monde entier. Jusqu’au jour où ce cri retentira dans chaque coin de la planète : il n’y aura pas d’autre Dieu qu’Allah » !
Le commandant actuel des Pasdarans, le général Mohamed Ali Jaafari précise clairement cet objectif et déclare : « notre chef spirituel n’a pas limité la révolution islamique à notre pays, notre devoir est de tracer la voie à un pouvoir islamique mondial ».
Le président Rohani est venu ici même la semaine dernière et a versé des larmes de crocodile sur ce qu’il appelle : « la mondialisation du terrorisme ». Il aurait dû nous épargner ses larmes hypocrites et s’adresser plutôt aux commandants des Gardiens de la Révolution iranienne. Il pourrait leur demander de stopper la campagne de terreur propagée depuis 2011 dans une vingtaine de pays et sur les cinq continents. Dire que l’Iran ne pratique pas le terrorisme c’est comme de dire que Derek Jeter n’a jamais été un joueur de Baseball. [célèbre joueur de l’équipe des Yankees de New York]
Les lamentations du Président iranien sur la propagation du terrorisme doivent être considérées comme un des plus grands mensonges hypocrites de l’Histoire.
Et pourtant, certains prétendent encore que le terrorisme mondial de l’Iran et ses efforts subversifs dans notre région et au-delà du Moyen-Orient sont le fait d’extrémistes. Ils déclarent qu’avec la venue au pouvoir de Rohani les choses sont en train de changer. Ils affirment que le Président iranien et son ministre des Affaires étrangères sont des gens modérés, qui changeront à la fois le ton et la direction de la politique étrangère de l’Iran. Ils croient que Rohani et Zarif veulent vraiment se réconcilier avec l’Occident et qu’ils ont abandonné les ambitions hégémoniques de la Révolution islamique.
Vraiment ?! Ecoutez ce qu’avait écrit le ministre des Affaires étrangères, Zarif, dans un livre publié il y a seulement quelques années : « Nous avons un problème fondamental avec l’Occident, et en particulier avec l’Amérique, parce que nous sommes les héritiers d’une mission mondiale qui est soudée à notre propre raison d’être… » Puis Zarif pose une question assez intéressante ; il dit : « comment se fait-il que la Malaisie (pays musulman) n’a pas les mêmes problèmes ? Il répond : « parce que la Malaisie ne cherche pas à modifier l’ordre international ».
Et c’est ce Monsieur que vous considérez comme modéré. Alors ne vous laissez pas berner par la manipulation et l’offensive de charme de l’Iran. Elle est conçue dans un seul et unique but : lever les sanctions et supprimer les obstacles sur le chemin de la fabrication de la bombe iranienne. La République islamique cherche maintenant à vous duper dans un accord qui lui permettra d’éliminer les sanctions et de garder les milliers de centrifugeuses pour enrichir l’uranium. Cela consolidera le statut de l’Iran en lui permettant d’être au seuil d’une puissance nucléaire militaire et ceci à n’importe quel moment qu’il choisira.
Dans ce contexte alarmant, l’Iran est sans doute l’Etat le plus dangereux de la planète.
Nous sommes actuellement confrontés à des islamistes circulant à cheval ou sur des 4×4, armés de kalachnikovs, mais imaginons que ces mêmes islamistes possèdent des armes de destruction massive…
Je me souviens que l’année dernière, tous ici étaient, à juste titre, préoccupés par les armes chimiques en Syrie, y compris la possibilité qu’elles tombent entre les mains de terroristes. Cela n’est pas arrivé et nous devons rendre hommage au président Obama d’avoir dirigé les efforts diplomatiques pour démanteler la quasi-totalité de la capacité d’armes chimiques de la Syrie. Imaginez que demain l’État islamique possède des armes chimiques et que l’État islamique d’Iran possède des armes nucléaires.
Mesdames et Messieurs, est-ce que vous laisseriez l’État islamique enrichir de l’uranium ? Est-ce que vous laisseriez l’État islamique construire un réacteur à eau lourde ? Est-ce que vous laisseriez l’État islamique développer des missiles balistiques intercontinentaux ? Bien sûr que non ! Par conséquent vous ne devez pas non plus laisser l’État islamique d’Iran réaliser ses ambitions dangereuses.
Voici ce qui pourrait arriver : une fois que l’Iran produira des bombes atomiques, tous les sourires et le charme s’effaceront soudainement et le vrai visage des ayatollahs apparaitra à la lumière du grand jour. Ainsi ils pourront être libres de propager leur fanatisme agressif à travers le monde entier. Il n’y a qu’une seule ligne de conduite responsable pour contrer cette terrible menace : démanteler sans délai toutes les capacités militaires nucléaires de l’Iran !
Ne vous trompez pas ! Le groupe État islamique, Daesh, doit être vaincu. Mais vaincre l’État islamique et laisser l’Iran devenir une puissance nucléaire, c’est comme gagner une bataille mais perdre la guerre.
Mesdames et Messieurs, la lutte contre l’Islamisme est indivisible. Quand les extrémistes de l’Islam remportent des succès ils se renforcent de plus belle. Quand ils reçoivent des coups sévères dans un endroit, ils reculent partout. C’est pourquoi le combat d’Israël contre le Hamas n’est pas seulement notre propre lutte, c’est aussi votre combat. Israël se bat aujourd’hui contre ce fanatisme qui pourrait être demain votre combat.
Cet été, durant cinquante jours, le Hamas a tiré des milliers de roquettes sur le territoire israélien, dont une grande partie a été fournie par l’Iran. Que feraient vos pays si des milliers de roquettes étaient tirées sur vos villes. Imaginez des millions de vos citoyens ayant seulement quelques secondes pour se précipiter dans des abris et cela quotidiennement, sans répit. Comment laisser les terroristes tirer des roquettes sur vos villes en toute impunité ? Vous ne laisseriez pas non plus des terroristes creuser des dizaines de tunnels d’attaque et de terreur pour pouvoir s’infiltrer dans vos villes et villages afin de tuer et d’enlever vos propres citoyens. Israël s’est défendu à juste titre à la fois contre les attaques de roquettes et contre les tunnels de terreur.
Israël a aussi dû faire face à un autre défi, celle d’une guerre de propagande bien huilée. Dans la tentative de gagner la sympathie du monde, le Hamas a cyniquement utilisé des civils palestiniens comme boucliers humains. Il a utilisé les écoles, et notamment celles de l’ONU, des maisons privées, des mosquées et même des hôpitaux pour stocker et lancer des roquettes sur Israël.
Alors qu’Israël lançait des frappes chirurgicales contre les lance-roquettes et les tunnels, des civils palestiniens ont été tragiquement tués mais non intentionnellement. Les déchirantes images diffusées par les médias ont alimenté une campagne mensongère et diffamatoire prétendant qu’Israël prenait délibérément pour cible des civils et des enfants.
C’est totalement faux ! Nous regrettons profondément chaque victime civile. Israël a tout fait pour minimiser les pertes civiles palestiniennes et le Hamas a tout fait pour qu’il y ait un maximum de victimes civiles israéliennes et pour qu’il y ait un maximum de victimes civiles palestiniennes. Israël a largué des tracts, passé des appels téléphoniques, envoyé des SMS, diffusé des messages en arabe à la télévision palestinienne, tout ce qui pouvait permettre aux civils palestiniens d’évacuer les zones ciblées.
Aucun autre pays ni aucune autre armée dans l’Histoire n’ont agi de la sorte pour éviter des victimes parmi la population civile de l’ennemi. Il y a un souci primordial pour sauvegarder la vie des civils palestiniens. Ceci est d’autant plus remarquable quand des civils israéliens sont bombardés par des roquettes, chaque jour, chaque nuit. Tandis que les familles israéliennes étaient bombardées par le Hamas, l’armée d’Israël, composée de citoyens conscrits, a fait preuve des valeurs morales les plus élevées de toutes les armées du monde. Les soldats israéliens ne méritent pas des condamnations mais de l’admiration de la part des gens honnêtes à travers le monde.
Mesdames et Messieurs, alors que les enfants israéliens s’entassaient dans les abris et que notre système de défense « Dôme de fer » interceptait les roquettes en plein ciel, la profonde différence morale entre Israël et le Hamas éclatait : Israël a utilisé ses missiles pour protéger ses enfants, le Hamas a utilisé ses enfants pour protéger ses missiles.
Le Hamas a installé ses batteries de missiles dans des zones d’habitation et a dit aux Palestiniens d’ignorer les avertissements d’Israël pour quitter les lieux. Celui qui n’obéissait pas à cette directive et protestait était exécuté sur le champ.
De façon non moins répréhensible, le Hamas a délibérément placé des roquettes là où des enfants palestiniens vivent et jouent. Permettez-moi de vous montrer une photo, elle a été prise par une équipe de France 24 lors du récent conflit. Elle montre deux lance-roquettes utilisés pour nous attaquer. On voit clairement trois enfants qui jouent à côté. Le Hamas a délibérément installé ses roquettes dans des centaines de quartiers d’habitation, des centaines !
Mesdames et Messieurs, la Hamas a commis des crimes de guerre ! Et je m’adresse de cette tribune au Président Abbas : ces crimes de guerre on été commis par vos partenaires du Hamas, membres du même gouvernement d’unité nationale que vous dirigez et dont vous êtes le responsable. Et ce sont des crimes de guerre réels sur lesquels vous auriez dû enquêter, que vous auriez dû condamner lors de votre discours devant cette tribune, la semaine dernière.
En enquêtant sur Israël plutôt que sur les crimes de guerre commis par le Hamas, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a trahi sa noble mission de protéger les innocents. En réalité, il est en train d’inverser les lois de la guerre. C’est Israël qui est condamné alors qu’il a pris des mesures sans précédent pour minimiser les pertes civiles. Le Hamas est dédouané, lui qui a en même temps ciblé des civils et s’est caché derrière des civils, ce qui constitue un double crime de guerre.
Le Conseil des droits de l’Homme envoie ainsi un message clair aux terroristes du monde entier : utilisez des civils comme boucliers humains, utilisez-les encore et encore ! Vous savez pourquoi ! Parce que, malheureusement, ça marche !
En accordant une légitimité internationale à l’utilisation de boucliers humains, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU est ainsi devenu un Conseil des droits des terroristes qui fera tâche d’huile.
Il ne s’agit pas seulement de nos valeurs qui sont l’objet d’attaques, ce sont vos intérêts et vos valeurs qui sont en jeu.
Mesdames et Messieurs, nous vivons dans un monde imprégné de tyrannie et de terreur, dans lequel des gays sont pendus à des grues à Téhéran, des prisonniers politiques sont exécutés dans la bande de Gaza, des jeunes filles sont enlevées en masse au Nigéria et des centaines de milliers de gens sont massacrés en Syrie, en Libye et en Irak. Pourtant, près de la moitié, la moitié des résolutions du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies porte sur un seul pays, Israël, la seule véritable démocratie au Moyen-Orient. Israël où les problèmes sont débattus publiquement dans un parlement animé, où les droits de l’Homme sont protégés par des tribunaux indépendants et où les femmes, les homosexuels et les minorités vivent dans une société véritablement libre.
Les droits de l’Homme… est un oxymore, une définition maline du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, mais je l’utilise quand même, car s’agissant d’Israël c’est bien un retour des plus anciens préjugés du monde. Nous entendons aujourd’hui des foules en Europe appeler au gazage des Juifs ; nous entendons certains dirigeants nationaux comparer Israël aux nazis. Cela n’est pas dû à la politique d’Israël, cela est dû à des esprits malades et cette maladie porte un nom : antisémitisme !
Il est désormais en train de se répandre et passe comme une critique légitime d’Israël. Pendant des siècles, le peuple juif a été diabolisé, accusé de crimes rituels, accusé de déicide. Aujourd’hui, l’État juif est diabolisé avec des accusations diffamatoires d’apartheid et de génocide. Génocide ? Dans quel univers moral le génocide inclut-il des avertissements à la population civile ennemie pour la sortir du danger ? Dans quel pays des populations ennemies reçoivent des tonnes d’aide humanitaire chaque jour alors même que des milliers de roquettes sont tirées sur nous ? Dans lequel on installe un hôpital de campagne pour aider les blessés ennemis ? Je suppose qu’il s’agit du même univers moral dans lequel une certaine personne est capable d’écrire une thèse mensongère sur la Shoah en insistant sur le fait que la Palestine devrait être sans Juifs, Judenrein ! Cette même personne ose venir à cette même tribune et accuser sans vergogne Israël de génocide et de nettoyage ethnique.
Dans le passé, les mensonges éhontés contre les Juifs ont été le prélude de pogroms et de massacres de masse de notre peuple.
Mais plus jamais !
Aujourd’hui, le peuple juif a le pouvoir de se défendre. Nous allons nous défendre contre nos ennemis sur le champ de bataille. Nous allons exposer leurs mensonges devant la société des nations et face à l’opinion publique internationale. Israël continuera à lever la tête fièrement. Il ne sera jamais soumis !
Mesdames et Messieurs, malgré les énormes défis auxquels Israël est confronté, je crois qu’une occasion historique se dessine à l’horizon.
Après des décennies durant lesquelles ils ont considéré Israël comme leur ennemi, des États leaders du monde arabe sont de plus en plus conscients qu’ensemble, eux et nous, nous sommes confrontés aux mêmes dangers, à savoir un Iran nucléarisé et des mouvements islamistes gagnant du terrain dans le monde sunnite.
Notre défi est de transformer nos intérêts communs pour créer un partenariat productif. Un modèle pour construire un Moyen-Orient plus sûr, plus pacifique et plus prospère.
Ensemble nous pouvons renforcer la sécurité régionale. Nous pouvons faire avancer des projets dans les secteurs de l’eau, de l’agriculture, du transport, de la santé, de l’énergie et autres nombreux domaines.
Je crois que le partenariat entre nous peut également aider à faciliter la paix entre Israël et les Palestiniens. Beaucoup de gens ont longtemps pensé que la paix entre les Israéliens et les Palestiniens pouvait aider à faciliter un rapprochement plus large entre Israël et le monde arabe. Mais aujourd’hui, je pense que cela peut fonctionner dans l’autre sens : à savoir qu’un rapprochement plus large entre Israël et le monde arabe peut aider à faciliter une paix israélo-palestinienne.
Et donc pour réaliser cette paix, nous devons regarder non seulement à Jérusalem et à Ramallah mais aussi au Caire, à Amman, Abou-Dhabi, Riyad et ailleurs. Je crois que la paix peut être réalisée avec la participation active des pays arabes, ceux qui sont prêts à fournir un soutien politique, matériel et d’autres formes de soutien indispensables. Je suis prêt à faire un compromis historique, non pas parce qu’Israël occupe une terre étrangère. Le peuple d’Israël n’est pas occupant de la Terre d’Israël. L’histoire, l’archéologie et le bon sens montrent que nous avons eu des attaches particulières à ce territoire depuis plus de 3000 ans.
Je veux la paix parce que je veux créer un avenir meilleur pour mon peuple. Mais cela doit être une paix véritable, celle qui est ancrée dans la reconnaissance mutuelle et avec des dispositifs de sécurité durables et solides sur le terrain. Parce que, voyez-vous, les retraits israéliens du Liban et de Gaza ont créé deux enclaves islamiques sur nos frontières à partir desquelles des dizaines de milliers de roquettes ont été tirées sur Israël.
Ces expériences donnent à réfléchir et augmentent les préoccupations sécuritaires d’Israël concernant des concessions territoriales éventuelles.
Ces problèmes sécuritaires sont encore plus importants aujourd’hui, il suffit de regarder ce qui se passe autour de nous. Le Moyen-Orient est plongé dans le chaos, des États se désintègrent, des islamistes émergent de partout et remplissent le vide.
Israël ne peut se retirer des territoires et laisser le champ libre aux islamistes comme cela s’est produit à Gaza et au Liban. Cela mettrait l’État islamique à nos portes !
Réfléchissez à cela. La distance entre les lignes de 1967 et la banlieue de Tel-Aviv équivaut à la distance entre le Palais de verre de l’ONU, ici même, et Times Square… Israël est un petit pays, c’est pourquoi dans tout accord de paix, qui nécessiterait de toute évidence un compromis territorial, j’insisterai toujours pour qu’Israël puisse se défendre par lui-même contre toute menace. Pourtant, malgré tout ce qui se passe et malgré les dangers et les menaces, certains ne prennent pas nos préoccupations sécuritaires au sérieux. Moi, je le fais et je continuerai toujours à le faire. Parce que, en tant que Premier ministre d’Israël, je suis chargé de la lourde responsabilité d’assurer l’avenir du peuple juif et de l’avenir de l’État juif.
Et peu importe les pressions exercées, je ne vacillerai jamais dans l’accomplissement de cette noble responsabilité.
Je crois qu’avec une nouvelle approche venant de nos voisins, nous pouvons faire avancer la paix malgré les difficultés que nous rencontrons.
En Israël, nous sommes des spécialistes pouvant rendre possible l’impossible. Nous avons transformé une terre désolée en terre florissante. Et avec très peu de ressources naturelles, nous avons utilisé les esprits fertiles de notre peuple pour faire d’Israël un centre mondial de la haute technologie et de l’innovation. La paix, bien sûr, permettrait à Israël de réaliser son plein potentiel et d’apporter un avenir prometteur non seulement à sa population, à la population palestinienne, mais aussi à beaucoup d’autres pays de la région.
L’ancien modèle de paix doit être remis à jour. Il doit prendre en compte les nouvelles réalités et les nouveaux rôles et responsabilités de nos voisins arabes. Mesdames et Messieurs, il existe un nouveau Moyen-Orient, différent. Il présente de nouveaux dangers mais aussi de nouvelles opportunités. Israël est prêt à travailler avec ses partenaires arabes et la communauté internationale pour faire face à ces dangers et saisir ces occasions. Ensemble nous devons reconnaître la menace mondiale de l’Islamisme, la priorité du démantèlement de la capacité militaire nucléaire de l’Iran et le rôle indispensable des États arabes dans la promotion de la paix avec les Palestiniens.
Tout cela peut heurter les idées reçues mais c’est bien la vérité. Et la vérité doit toujours être dite, surtout ici aux Nations unies.
Isaïe, notre grand prophète de paix, nous a appris à Jérusalem, il y a peine 3000 ans, de parler le langage de la vérité devant les nations du monde:
« Pour l’amour de Sion, je ne garderai aucun silence, pour Jérusalem je poursuivrai ma mission sans relâche, jusqu’au jour où le salut jaillira et la victoire s’allumera comme un flambeau ».
Mesdames et Messieurs, allumons le flambeau de la vérité et de la justice pour préserver notre avenir commun. Merci!
Discours prononcé par le Premier ministre Nétanyahou à l’Assemblée générale de l’ONU le 29 septembre 2014.