Dangers et défis de la rentrée
Nous entrons dans une cinquième campagne électorale que personne n’a souhaitée. Elle s’annonce houleuse et très agitée. La violence verbale est partout, véhiculée par des extrémistes de tous bords.
Certes, le gouvernement de transition dirigé par Lapid demeure maître du pays et peut fonctionner dans tous les domaines, mais tout semble provisoire, éphémère et volatil. Les sondages d’opinion ne sont que rarement crédibles et tout pronostic sur le résultat électoral reste hasardeux. La forte politisation de la presse écrite, le rôle partial de certains journalistes et la désinformation sur les antennes et les réseaux sociaux trompent l’opinion publique.
La médiocrité et la mauvaise foi des commentaires l’emportent sur le souci de justice et de vérité.
Le ras-le-bol, le dégoût de la politique et les messages creux risquent de provoquer une indifférence totale aux affaires de l’Etat et une forte abstention aux élections. La multiplication de nouveaux partis charnières et surtout le manque d’idéologie et de réformes concrètes plonge la société israélienne dans l’incertitude et le désespoir surtout au sein de la jeunesse.
C’est bien clair, le système électoral actuel a fait faillite. Il est donc urgent de le modifier pour pouvoir redonner à ce peuple confiance, courage et espoir. Il mérite absolument un meilleur leadership et une vision plus réaliste dans l’intérêt uniquement de la nation et de l’Etat.
Les mois à venir sont donc imprévisibles mais décisifs pour l’Etat juif, le Moyen-Orient et la communauté internationale, mais aussi pour l’avenir de certains leaders politiques notamment pour Benjamin Nétanyahou. Une nouvelle défaite électorale mettra un terme à sa carrière politique. Elle provoquera un big-bang au sein de la droite et particulièrement au Likoud.
Sur le plan géopolitique, les Accords d’Abraham ont bouleversé la donne, mais tout peut s’écrouler si nous continuerons à ignorer une solution pragmatique au problème palestinien, et si nous n’apportons pas des initiatives concrètes et courageuses, tout en sauvegardant des frontières défendables et le non-retour aux lignes d’armistice de 1949.
Jusqu’à quand nos jeunes soldats continueront à se battre dans les souks de Naplouse et Djénine ? C’est là-bas l’accomplissement du rêve sioniste 125 ans après le Premier congrès à Bâle ?
Suite à l’amère expérience des Accords d’Oslo et l’impasse survenue depuis dans le processus de paix, nous devrions éviter, à tout prix, un Etat binational qui mettrait fin au sionisme et à l’Etat démocratique juif.
La séparation est vitale car l’Autorité palestinienne seule n’est pas en mesure de garantir l’application d’un nouveau traité même en obtenant des gages américains et européens.
La formule idéale serait de créer une confédération jordano-palestinienne.
Pour l’heure, cette formule semble simpliste et irréalisable pour de nombreuses raisons mais il n’existe pas d’autres solutions crédibles, viables. Mettons donc les chefs des Etats arabes et surtout le roi du Royaume hachémite, devant un fait accompli et exigeons de la communauté internationale d’agir dans ce sens.
Sans doute, les problèmes socio-économiques demeurent graves mais ils seront résolus définitivement en trouvant une véritable solution à la question palestinienne dans le cadre des Accords d’Abraham.
Ces accords ont remis à leur juste proportion nos vrais problèmes, notamment la menace permanente des Ayatollahs iraniens et la vengeance des Islamistes, des terroristes chiites et sunnites, toujours omniprésents dans toute la région, une décennie après le fameux Printemps arabe.
Seule une coalition stable et audacieuse pourra relever les multiples défis dans tous les domaines.
Le devoir du prochain gouvernement est d’offrir une assurance complète et un sentiment sincère de sécurité sur tous les plans.
Nous devrions éviter que des familles israéliennes et surtout des olims désespèrent, que des jeunes ambitieux et plein d’avenir, quittent le pays pour chercher un emploi et un foyer à l’étranger.
Malheureusement, nous constatons que cette nouvelle vague est déjà dans les esprits…le moment est venu d’agir et passer à l’action.