Voila déjà cinq ans, plus de 1800 jours et nuits, que le jeune Guilad Shalit est détenu dans les tréfonds de la barbarie. Dans l’obscurité, seul, plongé dans ses pensées, sans nouvelles, vivant dans un cauchemar permanent, en colère, en larmes, et dans un terrible désespoir. Aucun rayon de soleil à l’horizon car dans les bas-fonds de Gaza la solitude est intenable, la cruauté est sans nom et les conditions de détention sont invivables et inhumaines.
Depuis cinq ans, une nation entière retient son souffle. Tout un peuple est mobilisé spontanément pour la libération de leur cher Guilad. La campagne de la famille Shalit est justifiée et noble et à l’honneur de ceux qui pendant cinq ans se battent avec dignité et un courage exemplaire pour leur fils. C’est normal, naturel car chaque parent considère Guilad comme son propre enfant. Les journalistes et tous les médias sont mobilisés et prennent activement partie dans la libération de Guilad en publiant de nombreuses pages, des reportages, et des émissions en direct à la télé et sur les ondes des radios. Les dirigeants de pays européens et en particulier la France dont Shalit est ressortissant, exercent des pressions sur le Hamas et exigent de permettre à la Croix Rouge une simple visite. Depuis deux ans, aucun écho, la voix de Guilad est muette, aucun signe de vie depuis deux ans, aucun contact, aucune correspondance n’est autorisée tandis que les barbares à visage humain sont toujours de marbre.
Face au grand débat public, aux pressions et aux dilemmes, et devant l’atroce douleur de la famille, le Hamas, abject et cruel, utilise le drame pour faire monter les enchères en jouant la guerre psychologique et en accusant le gouvernement israélien de ne pas respecter les principes de l’échange des détenus. Dans ce bazar oriental ignoble, les rôles sont inversés et c’est Netanyahou le « méchant », l’homme sans pitié et sans cœur.
Certes, l’Etat d’Israël a le devoir et l’obligation de ramener Guilad, chez lui, sain et sauf, de faire des concessions audacieuses pour pouvoir le relâcher, mais le gouvernement israélien ne peut non plus décider à la légère la libération de centaines de terroristes, accepter le dictat odieux du Hamas et payer aveuglement le prix fort.
Dans cette sensible et douloureuse affaire, nous pouvons comprendre le comportement de Netanyahou et il a raison d’agir avec la tête froide. Plongé dans un immense dilemme, craintif, ayant perdu lui-même un frère lors d’une opération contre le terrorisme, à Entebbe, Netanyahou se creuse les méninges pour trouver une solution. Le temps est sans doute un facteur déterminant et donc chaque instant, chaque décision, devient cruciale, existentielle, et pourrait-être fatale. Les opérations spectaculaires écrites dans les pages glorieuses de l’Histoire d’Israël ont laissé bouche-bée tous les observateurs. Il nous manque aujourd’hui créativité et audace. Le gouvernement actuel devrait sans relâche, et malgré toutes les contraintes, poursuivre ses efforts inlassables pour libérer le jeune Shalit. Guilad est un symbole de la nation juive, sa libération est un devoir noble et moral, une priorité absolue. Cette libération nous délivra enfin d’une douloureuse affaire, d’un énorme souci national qui nous guette comme une ombre, et nous frustre depuis voilà cinq ans.