Chantage, disproportion, et désarroi dans l’affaire Shalit

Le 27 décembre dernier, Israël a lancé une opération de grande envergure contre le Hamas mais malgré les nombreux coups infligés, le soldat Guilad Shalit est toujours prisonnier à Gaza.
Pour sa libération, le Hamas exige plus d’un millier de détenus palestiniens et notamment la mise en liberté de chefs terroristes notoires dont les mains sont souillés de sang d’Israéliens innocents. Perplexe, le gouvernement d’Ehoud Olmert négocie par l’intermédiaire de l’Egypte une trêve qui soit liée à cet échange. Le Hamas poursuit son manège, refuse net et fait monter les enchères. Un soldat contre 1500 terroristes. Disproportion flagrante et inacceptable. Rappelons que 24 mois après la Deuxième guerre du Liban, et suite à de longues et pénibles tractations et de fortes pressions, le Hezbollah a restitué deux soldats de Tsahal dans des cercueils, dans le cadre d’un échange macabre.
L’obligation morale de l’Etat est sans doute primordiale pour les familles des victimes et s’inscrit dans la ligne de conduite de Tsahal depuis sa création. Certes, elle démontre l’attachement aux soldats envoyés au front et aux valeurs du judaïsme mais elle ne doit pas être réalisée à n’importe quel prix et dans des conditions néfastes. Un homme d’Etat ne doit pas agir par faiblesse devant un ennemi impitoyable. Il doit avant tout juger avec sagesse l’ensemble des intérêts stratégiques et diplomatiques et prévoir l’avenir de son pays dans le noble intérêt de son peuple.