Casus belli atomique et escalade palestinienne
La dernière escalade dans le sud du pays ne pourra effacer le succès diplomatique du voyage de Netanyahou à Washington. Les Palestiniens ne peuvent détourner l’attention de l’opinion internationale sur la répression sanglante en Syrie et sur la menace iranienne. En dépit de certaines divergences tactiques avec les Américains, le Premier ministre a réussi à convaincre l’administration américaine de mettre le dossier atomique iranien en priorité absolue et à l’ordre du jour de la planète sans toutefois minimiser le conflit avec les Palestiniens.
Comment ne pas apprécier une rencontre amicale entre le représentant d’un petit pays avec le chef suprême d’une superpuissance et comment ne pas être fiers que des dossiers aussi sensibles sont étudiés sérieusement et à armes égales! Qui osait imaginer un sommet de ce genre avant la création de l’Etat d’Israël. Nous pouvons aussi affirmer que personne ne doute aujourd’hui de notre détermination et des capacités de Tsahal. Cette force de dissuasion est aussi valable vis-à-vis du Hezbollah, du Hamas, et du Jihad islamique. L’Etat juif ne tolérera pas une situation inadmissible où des groupes terroristes dictent leur loi et l’ordre du jour à un Etat souverain et démocratique.
La diplomatie israélienne a enfin prouvé que la menace iranienne n’est pas seulement existentielle pour l’Etat juif mais elle demeure une menace réelle pour la paix dans le monde. Certes, nous ne sommes plus dans les années quarante du siècle dernier, mais Netanyahou a raison de citer des événements historiques. La comparaison entre la menace iranienne avec l’indifférence et la lâcheté des nations devant l’extermination systématique de notre peuple en Europe est justifiée bien que certains pensent qu’elle est déplacée.
Le dossier iranien est un cas unique dans l’histoire contemporaine et il ne ressemble pas aux autres conflits que nous avons connus durant ces dernières décennies.
L’Iran est loin de nos frontières et se trouve à plus de 1500 kilomètres de Jérusalem. Ce vaste pays riche en pétrole a été jusqu’en 1979 un allié fidèle d’Israël et n’a jamais participé aux guerres israélo-arabes. Cet Etat musulman qui ne fait pas partie de la Ligue arabe est dirigé par des ayatollahs en soutanes déterminés à exporter la révolution islamique et à faire flotter l’étendard chiite dans les capitales sunnites de la région. La majorité écrasante du peuple iranien n’est pas notre ennemi mais elle souhaite poursuivre le programme nucléaire et serait fier de revenir à la grande Perse. Mais au-delà des ces ambitions hégémoniques, l’Iran a pour objectif de rayer de la carte l’Etat juif par tous les moyens et notamment par la bombe atomique et par des missiles balistiques à ogives nucléaires.
Dans ce contexte, l’Iran nucléarisé présente un casus belli par excellence ! Il doit être dans le collimateur du monde libre!
Voilà déjà 15 ans que les gouvernements israéliens lancent des cris d’alarme et pointent sur cette menace, tandis que sur le terrain les Iraniens poursuivrent sans relâche leur programme dévastateur et se moquent éperdument des sanctions et des avertissements de l’AIEA. Que faire ? Comment réagir? Attendre la fin du compte à rebours !? Attendre de nouvelles sanctions? Un nouveau dialogue? Une nouvelle visite des inspecteurs de l’AIEA dont les résultats sont connus par avance? Attendre impatiemment la chute du régime? Où bien lancer une opération préventive de grande envergure ? Mais quand et sous quelle forme? Sera-t-elle efficace? Allons- nous agir seuls ? N”est-il pas préférable de laisser le champ libre aux Américains ? A l’OTAN? Comment l’Iran réagira t-il ? Lancera t-il ses missiles balistiques sur Tel-Aviv et Haïfa? Comment réagiront le Hezbollah et le Hamas? Et les autres pays de la région dont la Syrie et l’Egypte? Ce sont des questions graves et existentielles que Netanyahou se pose chaque matin. Dans un contexte de turbulences dans les capitales arabes, et face à la dernière escalade dans la bande de Gaza, tous les scénarios et les plus complexes sont étudiés minutieusement.
Le dilemme est donc immense et les enjeux sont énormes car l’Iran possède de nombreux sites atomiques souterrains. Toutefois, une affirmation s’impose et doit être ancrée dans les esprits des chancelleries: Israël est un Etat souverain et maître de son destin !
Dans cette affaire existentielle, nous ne pouvons palabrer et prendre des risques. Seuls les intérêts sécuritaires de notre pays prévalent à toutes les considérations, et sur ce sujet épineux assez de bavardages! Secret et discrétion obligent!
Les Israéliens sont certes des combattants courageux mais ne représentent pas un peuple assoiffé de la guerre ! Depuis notre existence nous avons connu déjà 6 guerres meurtrières mais aussi 6 victoires. Nos ennemis doivent savoir que nous sommes capables de détruire tout leurs arsenaux et sites nucléaires et pouvoir gagner la prochaine guerre. Coûte que coûte! Cependant, nous demeurons toujours réfléchis, prudents et surtout responsables! Nous ne souhaitons pas non plus l’escalade avec les Palestiniens malgré les tirs de roquettes quotidienne lancées à partir de la bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï sur nos villages. Par contre le Hamas et le Jihad islamique savent parfaitement que la riposte de Tsahal est toujours ciblé, précise, et foudroyante. Les terroristes et leurs commanditaires seront tôt où tard châtiés de plein fouet.
Enfin, le problème palestinien comme le dossier iranien cessera d’empoisonner l’ordre du jour mondial le jour où l’Autorité palestinienne combattra avec acharnement contre le terrorisme et l’incitation à la haine contre les Juifs, et les ayatollahs comprendront que les préparatifs contre leur programme nucléaire sont vraiment sérieux et que le feu vert a été donné à la Maison Blanche.