Bennet ignore les Palestiniens et rassure sur l’avenir d’Israël

Freddy Eytan

A l’Assemblée générale annuelle de l’ONU nous avons écouté ces jours-ci deux discours diamétralement opposés, très différents sur la forme et le fond.

Le premier, celui de Mahmoud Abbas, agressif et alarmiste accompagné d’un ultimatum, puis celui de Naftali Bennet, réaliste et pragmatique, parlant du combat contre le Covid-19, des réelles menaces de l’Iran, ignorant complètement le problème palestinien mais très optimiste et rassurant concernant l’avenir de l’Etat d’Israël.

Le vieux chef palestinien n’a pas changé de discours et préfère la confrontation, vivre dans le malheur et l’illusion plutôt que de faire des compromis, s’associer aux efforts de paix de plusieurs peuples arabo-musulmans. Comment ne pas écouter les voix qui s’élèvent pour la normalisation notamment en Irak ?   

Croit-il vraiment qu’Israël acceptera de respecter un ultimatum insensé en se retirant, dans les mois à venir, de toute la Cisjordanie et de Jérusalem Est ?    

Pourquoi la communauté internationale persiste à croire que les dirigeants palestiniens souhaitent vraiment la paix et la coexistence alors que tous leurs discours nous disent le contraire et appellent à la haine et à la lutte armée jusqu’à « la libération de toute la Palestine ».

Bennet, UNGA

(capture d’écran UN/YouTube)

Dans ce contexte, Abbas ne pourra jamais être un sincère partenaire pour la paix.

Entêté pour poursuive sa propagande d’incitation et de délégitimation. Obstiné pour traduire en justice des soldats de Tsahal devant un tribunal international dont ses « juges » ignorent les véritables crimes contre l’Humanité commis à travers le monde.

Abbas, UN

(UN Photo)

 

Abbas sait parfaitement que les soldats de Tsahal et les agents du Shin Beit le protègent quotidiennement contre des attentats commandités par le Hamas. Pourtant, il ose jouer le maitre chanteur. 

Abbas se moque éperdument de la mauvaise gouvernance, la corruption et les malversations, les milliards d’euros reçus sans justificatifs par les donateurs, les pays arabes, les ONG et les instances internationales.

Abbas s’accroche péniblement au pouvoir et rate à chaque fois les grands rendez-vous de l’Histoire et les bonnes opportunités.    

Ses discours encouragent la haine, le terrorisme et la révolte en Cisjordanie. Tsahal ne pourra plus tolérer de nouveaux affrontements à Djénine, à Naplouse ou à Hébron et les hostilités dans la bande de Gaza.

Lors de son discours à la tribune de l’ONU, Naftali Bennet a eu tort de ne pas soulever cette situation explosive dans les Territoires. Il a préféré ignorer le discours d’Abbas et n’a soufflé mot sur la solution du problème palestinien. Certes, il s’était exprimé dans le passé sur le sujet et ses opinions intransigeantes sont bien connues, mais entant que Premier ministre, il aurait dû répliquer avec force aux mensonges d’Abbas et à son ultimatum. Ignorer un sujet ou quelqu’un, minimiser son importance, est bien entendu une sorte de tactique rusée mais elle ne marche pas dans le monde arabe. Elle humilie l’adversaire et appelle à la vengeance.   

Depuis qu’il est au pouvoir, Bennet se conduit avec une extrême prudence, évite à chaque occasion la confrontation publique, contourne les problèmes, prône l’unité et souhaite rassembler toutes les tribus d’Israël. Conscient que son gouvernement est fragilisé par une coalition créée de toutes pièces. Bennet n’est pas non plus un polémiste tels que Nétanyahou ou Zemmour…

Il ne présente que 6 sièges à la Knesset. Sa mission se limite dans la gestion des affaires courantes de l’Etat pendant deux ans seulement. Il a fort besoin du soutien des Etats-Unis et surtout de sa propre coalition. Ses propos à l’ONU ont été d’ailleurs adressés directement à l’administration Biden et au public israélien…  

Jusqu’à ce jour, Bennet maintient le cap et réussit dans ses épreuves. Son discours était bien construit, l’anglais parfait et le style châtié.

Toutefois, il manque encore les qualités nécessaires pour devenir un vrai leader, un homme d’Etat estimable et respectable.

A l’âge de 49 ans, un bel avenir politique est devant lui, tout cela rassure…