Anniversaire national imprégné de tristesse
L’anniversaire de l’Etat d’Israel a été cette fois-ci bien étrange, du jamais vu dans les annales. Même dans les temps de guerre, les cérémonies du Jour de notre Indépendance se sont déroulées presque normalement. Incroyable mais vrai, un seul virus inconnu et invisible réussit à modifier notre vie quotidienne. Cet ennemi non-conventionnel a perturbé toutes les cérémonies traditionnelles en hommage aux soldats tombés pour la patrie et aux victimes des attentats terroristes. Pire encore, il a interdit aux chères familles des soldats disparus de se recueillir dans les cimetières militaires.
En raison des mesures d’urgence imposées pour éviter une nouvelle vague de propagation du coronavirus, les familles, les amis et les compagnons d’armes des victimes ont dû s’adapter à des commémorations exceptionnelles, pour la plupart préenregistrées.
Il faut dire que les directives ont été respectées scrupuleusement par la majorité écrasante de la population. Contrairement aux tenaces préjugés, aux idées préconçues, les Israéliens sont vraiment conscients du danger et deviennent soudain très disciplinés. Ils appliquent en effet le noble commandement de la Thora, la Règle d’or : « tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Certes, triste et bizarre de voir des images surréalistes : un couvre-feu, des rues désertes, des quartiers fantôme, un silence profond, religieux, des soldats et policiers montant la garde devant des barrages routiers avec des masques de protection. Tandis que toute une population est confinée sans pouvoir sortir, célébrer cet anniversaire national par milliers, en famille et avec des amis, fêter ce Grand jour comme d’habitude, dans les parcs nationaux et les jardins publics. Organiser des pique-niques, préparer des grillades en plein air…S’amuser, chanter et danser dans un esprit bon enfant.
Les chaînes de télévision avec les réseaux sociaux ont rempli parfaitement le grand vide en diffusant diverses émissions de divertissement pour tous les âges. Réconfortant aussi de voir de nombreux Israéliens, hommes, femmes, enfants et vieillards sur les balcons des immeubles. Certains chantaient Hatikvah, en brandissant le drapeau bleu-blanc frappé de l’étoile de David et d’autres préférant allumer des barbecues…Comme toujours les Israéliens s’adaptent rapidement à la nouvelle réalité, réinventent et improvisent.
Il est clair qu’à l’ère du coronavirus et face au danger persistant, nous mettons en priorité l’importance du caractère sacré de la vie. A la défense de la population de notre pays par nos soldats comme par nos médecins, ils sont toujours au premier front courageusement.
Suite au confinement, aux réflexions solitaires, nous comprenons plus que jamais les vertus de notre existence. Savoir que la vie matérielle, l’attachement avec excès, aux biens terrestres, et aux plaisirs charnels ne suffisent guère pour être heureux et en bonne santé. Le véritable bonheur reste encore à faire…
Comme chaque année, nous avons célébré notre jour de l’Indépendance au lendemain du Jour du Souvenir pour les victimes des guerres et du terrorisme, et une semaine après les cérémonies du souvenir de la Shoah. Ces grands événements de l’histoire de notre peuple seront toujours liés et soudés dans notre mémoire collective. Ils marquent à la fois nos douleurs, nos souffrances, notre délivrance et notre espérance.
Cependant, 72 ans après l’existence de notre Etat, nous constatons malheureusement un flottement dans les convictions des Israéliens, particulièrement au sein de la génération pionnière et chez une partie de la jeunesse.
Au moment où un gouvernement d’union voit enfin le jour, plusieurs demeurent cyniques sur notre avenir, et certains quittent le pays pour s’installer à l’étranger. Ils craignent que le système politique s’écroule, et que les valeurs économiques et sociales s’effritent du jour au lendemain.
Chez une partie du peuple l’espérance n’est plus certaine et une vive appréhension anime les esprits. Au sein d’intellectuels, comme chez d’anciens généraux et leaders politiques, l’amertume et la déception l’emportent largement. Ils se présentent comme des prophètes de malheur et prédisent la fin de l’Etat sioniste.
Certes, Israël n’est sans doute pas parfait et de graves problèmes intérieurs existent sur tous les plans, et notamment au sein du leadership politique. Le nouveau gouvernement a le devoir d’améliorer et réparer les injustices et les inégalités.
Toutefois, n’exagérons pas et regardons la belle réalité en face et le fait que la majorité des Israéliens soient vraiment heureux de vivre dans leur cher pays.
Chacun dans ce pays à sa place au soleil et mérite de vivre dans le bonheur et la dignité. Chacun et chacune peut réaliser un rêve, une ambition, une belle carrière, à condition d’avoir une volonté de fer et une forte détermination. Tout est possible dans ce pays et le ciel demeure la limite. Au moment où chacun est confiné chez-lui cessons donc d’être pessimistes et grincheux, pensons sérieusement aux générations futures, au modernisme et à l’innovation.
Soyons optimistes, changeons de cap pour ne plus plonger dans la déprime et l’angoisse.
Sans raison de douter, l’Etat juif tient dans le monde une place singulière, un exemple formidable et admirable que nul au monde ne pourrait ignorer ou contester. Le sionisme est toujours vivace et le soutien des communautés juives à travers le monde demeure noble et inébranlable.
Un cas unique et solidaire dans l’Histoire de l’Humanité à l’heure où des peuples de la même religion se déchirent et s’entretuent dans notre région.
Hier comme aujourd’hui, nous formons un peuple dont la majorité écrasante est solidaire, bénévole, prête à combattre pour les nobles intérêts du pays.
Nous sommes fiers et satisfaits d’avoir accompli de gigantesques projets et convaincus de pouvoir relever de nouveaux défis.
Enfin, soulignons une fois encore que cette crise est passagère…le déconfinement est déjà en marche…