Abbas à l’ONU : un discours glorifiant le terrorisme

wikipedia-haleviLe 30 septembre 2015, le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a prononcé un discours à l’Assemblée générale des Nations-Unies dans lequel il a exposé les mesures unilatérales qu’il compte prendre pour acquérir une souveraineté palestinienne dans les Territoires et à Jérusalem-Est. Abbas souhaite prendre ces mesures sans négocier un accord de paix avec Israël.

Débordé par la situation et acculé par ses adversaires Abbas tente de gagner des points politiques sur le front intérieur, tout en menaçant une nouvelle confrontation, une Troisième Intifada.

Dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU Abbas a complètement gommé le lien historique et religieux du peuple juif avec sa terre ancestrale et tout droit des Juifs de prier sur le Mont du Temple. De fait, Abbas a révélé son soutien constant à la terreur.

Comment peut-il donc glorifier les actes insensés et barbares des terroristes ? Comment les qualifier de « héros nationaux» et accorder une assistance financière et sociale permanente à leur famille ? Des milliers de détenus palestiniens purgent en effet leur peine en Israël pour tentatives d’assassinats de Juifs et pour avoir été reconnus coupables de violences et de meurtres aveugles contre des civils innocents, des femmes et des enfants.

Soulignons que de nombreux terroristes palestiniens ont agi durant la Seconde Intifada comme des kamikazes et ces « bombes humaines » ont fait plus d’un millier de victimes. Les Palestiniens emprisonnés en Israël appartiennent à toutes les organisations, et notamment à Al-Qaïda et Daesh. Comment Abbas peut-il exiger d’Israël de les relâcher dans la nature ? Comment peut-il les considérer comme des hommes dignes de liberté ?

En réalité, le discours d’Abbas révèle une conduite bien connue des Palestiniens. Cette prise de position soutient sans équivoque les actes de terreur envers le peuple juif et les propos antisémites. Il s’agit d’une haine profondément ancrée dans les esprits et d’une volonté féroce de détruire par tous les moyens l’Etat sioniste et juif.

Voici les principaux points de ce discours que nous avons écouté en arabe :

– « La Palestine est une Terre sainte et un berceau de paix, le lieu de la naissance de Jésus, le messager de la fraternité, et où a eu lieu l’ascension de Mahomet vers les cieux ».

Pas un mot sur le lien trimillénaire des Juifs à leur terre et aucune allusion à l’Histoire des Hébreux.

Mahmoud Abbas poursuit :

« Pour créer une nouvelle réalité et permettre aux Juifs de prier sur le Mont du Temple… Le gouvernement israélien agit pour changer le statu quo en violation flagrante avec la situation d’avant et depuis 1967. Ce gouvernement est donc en train de commettre une grave erreur parce que nous nous y opposerons par tous les moyens. Ce plan israélien enflamme les esprits et les sentiments profonds des Palestiniens et de tous les musulmans de la planète… Il va transformer ce conflit en conflit religieux en mettant à feu et à sang Jérusalem et toute la terre palestinienne occupée. »

Abbas déclare clairement que les Palestiniens ne toléreront jamais une quelconque activité religieuse juive sur le Mont du Temple.

Abbas accuse Israël de commettre des actions terroristes, d’encourager la terreur, et de ne pas appliquer les lois anti-terroristes, et il le dit :

« Les extrémistes juifs… ont brûlé une famille palestinienne entière à Kfar Douma en Cisjordanie… Et ce ne fut pas leur premier crime ; auparavant, ils ont brûlé vif un gamin palestinien, Muhammad Abu Khdeir habitant Jérusalem, ils ont tué le jeune Mohammed al-Dura, à Gaza… et des milliers d’autres dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Nous nous souvenons encore du massacre de Deir Yassin [Avril 1948], et de tous les nombreux crimes impunis. Pourquoi Israël demeure t-il au-dessus du Droit international ? Pourquoi n’est-il pas puni pour ces crimes ? Pour combien de temps cet Etat hors-la-loi agira-t-il dans l’impunité? »

Et dans la même veine Abbas dit sur ce sujet :

« Nous n’allons pas répondre par la force à la haine d’Israël et à la cruauté de l’occupation ; nous agissons pour répandre la culture de la paix et la coexistence entre tous les peuples de la région… Pour ce faire, nous ne pouvons pas tolérer la poursuite de l’occupation et la colonisation, la barrière de séparation raciste, l’assassinat et l’emprisonnement d’êtres humains, le saccage et le sacrilège des maisons de prière, le meurtre de jeunes, d’enfants et de nourrissons, et des arrestations sans inculpation ni jugement ».

Abbas ment sans rougir ! Bien qu’il y ait eu quelques attaques terroristes par des Juifs, ils n’ont jamais reçu le soutien officiel d’aucun gouvernement, ni d’aucune autorité israélienne.

Abbas poursuit son discours :

« Nous, Palestiniens, nous nous adressons à cette honorable Assemblée car elle a réussi dans le passé à favoriser la liberté des peuples opprimés, elle leur a accordé leur indépendance et leur souveraineté. Nous vous demandons également de nous soutenir pour que nous pourrions, nous aussi, réaliser enfin notre but, notre droit à un Etat comme tous les autres peuples du monde, résoudre les problèmes de nos réfugiés conformément à la Résolution 194 des Nations Unies et à l’initiative de paix arabe. Est-ce trop demander ? »

Soulignons que conformément à la loi du « droit au retour » des réfugiés palestiniens nous pouvons lire dans une résolution officielle de l’Autorité palestinienne adoptée comme loi en 2008 :

« Le droit de retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers et leurs biens, tout en recevant une compensation pour leur souffrance, est un droit inaliénable et inscrit qui ne peut pas être compromis, remplacé, réexaminé, interprété autrement, ou soumis à un référendum.

Le droit au retour est naturel, personnel, collectif, civil, politique, transmis de père en fils ; il n’est pas annulé par le temps ni par la signature de tout accord, et il ne peut pas être supprimé ou abandonné en aucune façon.

Les réfugiés palestiniens ne seront pas réinstallés ou déplacés comme alternative au droit de retour.

Toute personne qui contrevient aux dispositions de la présente loi est coupable de trahison et sera soumise à toutes les sanctions pénales et civiles prévues pour ce crime. »

En d’autres termes, même après un retrait israélien aux frontières de 1967 et la création d’un Etat palestinien pleinement souverain, le conflit demeura et la Palestine exigera le « retour » en Israël de millions de réfugiés et de leurs descendants. Le mot « retour » pour les Palestiniens implique le transfert de millions de Juifs de leurs foyers, voire la fin de l’Etat d’Israël.

Et Abbas explique la logique de sa vision :

« La poursuite de la situation actuelle est inacceptable… Nous n’accepterons pas des solutions temporaires ni des accords intérimaires pour nous accorder des petits Etats rassemblés de toutes pièces… Nous exigeons un parapluie international qui sera chargé de superviser la fin de l’occupation et le respect des résolutions internationales légitimes. Je demande aux Nations-Unies, au Secrétaire général, au président de l’Assemblée générale, la création d’un mécanisme de protection internationale conformément au Droit international humanitaire. Nous demandons votre protection, nous avons besoin d’une protection internationale, nous ne pouvons pas continuer ainsi dans cette situation, devant les attaques quotidiennes et tous azimuts. Nous demandons expressément une protection internationale. »

Abbas n’a exprimé aucun remords ni regret sur les actes terroristes commis contre les Juifs.

Abbas n’a exprimé aucun remords ni regret sur les actes terroristes commis contre les Juifs. Il n’a pas condamné la terreur du Hamas à Gaza, ni l’objectif du Hamas de renverser violemment son régime en Cisjordanie. Il n’a pas non plus mentionné que la présence d’Israël dans les principales parties de la Cisjordanie maintient l’existence de son gouvernement.

Dans les circonstances actuelles, une protection internationale favoriserait les organisations terroristes palestiniennes et leur accorderait un abri.

Et enfin, Abbas conclut son discours en déclarant :

« Le gouvernement israélien veut détruire la solution de deux Etats en créant un régime de colons, celui de l’Apartheid, dans l’Etat occupé de la Palestine.

Nous signalons que l’Etat de Palestine se situe dans les frontières du 4 Juin 1967, avec sa capitale Jérusalem-Est. Il est sous occupation… La situation actuelle ne peut pas continuer, et c’est pour cela que nous avons commencé la mise en œuvre de notre démarche pacifique et légale pour reconnaitre cet Etat afin que celui-ci serve de pont fraternel entre les peuples. Si l’occupation se poursuit de plus belle, eh bien Israël portera l’entière responsabilité ».

Nous constatons que durant tout ce discours, Abbas se trouve sous la menace de son propre peuple car l’opinion palestinienne en Cisjordanie est plus que jamais incitée par le Hamas.

Sa réécriture de l’Histoire, sa politique ambigüe, ses valses hésitations pour reprendre les négociations avec Israël, out en préservant les accords sécuritaires, ses menaces de relancer une Troisième Intifada ne contribuent pas – hélas ! – à une solution pacifique du conflit, surtout quand Abbas glorifie toujours le terrorisme et incite à la haine.

Jonathan D. Halevi


Pour citer cet article :

Jonathan D. Halevi, « Abbas à l’ONU : un discours glorifiant le terrorisme », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/abbas-a-lonu-un-discours-glorifiant-le-terrorisme/