73 ans après l’Indépendance, combattre les divisions, les injustices et les défaitistes
Depuis la nuit des temps, le peuple juif n’a connu que des disputes et des ruptures, puis des retrouvailles. Après la mort du roi Salomon, la division du royaume des Hébreux fut longtemps un fait accompli et était l’une des causes de la chute du Temple. Deux millénaires après l’exil et malgré la renaissance de l’Etat Juif les passions ne sont toujours pas éteintes. Elles demeurent vivaces entre la Droite et la Gauche, entre laïcs et religieux, entre séfarades et ashkénazes.
Certes, les querelles entre les différentes tribus d’Israël existent bien avant notre Indépendance mais elles risquent de devenir dangereuses car une partie non négligeable de la population n’a plus confiance dans les institutions de l’Etat. Elle ne respecte plus son héritage, ses symboles et ses cérémonies. La volonté de se sacrifier pour défendre la patrie n’a plus la même ardeur, ce véritable élan patriotique plein de vitalité et d’énergie. Deux exemples parmi tant d’autres illustrent cette nouvelle indifférence : le manque d’enthousiasme de garnir sa voiture ou son balcon d’un drapeau bleu-blanc, et l’insensibilité aux rescapés de la Shoah et aux malheurs des invalides et vétérans de guerre.
L’immolation du jeune Itzik Saidyan a bouleversé les esprits. Pourquoi cette indifférence mortelle de la part des bureaucrates ? Comment ne pas faire confiance à celui qui a défendu l’Etat sur le champ de bataille ? Pourquoi des fonctionnaires ne sont-ils pas capables d’éviter un acte de désespoir commis par un soldat qui a vu la mort en face ? Pourquoi notre Etat est devenu un monstre froid et indifférent ? Pourquoi cet oubli, cette ingratitude à l’égard des soldats, des pionniers et des rescapés de la Shoah qui ne demandent qu’à achever la dernière partie de leur existence dans la dignité ?
Ces exemples s’ajoutent à la politisation de l’armée, aux fuites de certaines opérations spectaculaires au-delà de nos frontières, ainsi qu’aux tentatives de critiquer les décisions judiciaires, comme glorifier des actions gouvernementales au moment des cérémonies officielles.
Cet état d’esprit avec toutes ses défaillances devrait changer vite et les politiciens devraient agir rapidement avant que l’armature de l’Etat s’effrite et la société se désagrège.
Pourtant, l’année écoulée a connu de nombreux succès diplomatiques, technologiques et sanitaires ainsi que des activités spectaculaires de Tsahal et du Mossad. Désormais, Israël est classé 12ième parmi les pays du monde où il est bon d’y vivre. Une mesure du bonheur publiée par l’ONU, qui se base sur le produit intérieur brut par personne, l’espérance de vie et les opinions des résidents de chaque Etat.
Rappelons que l’année dernière, le jour du 72ième anniversaire était bien étrange, du jamais vu dans les annales. La pandémie avait complètement perturbé notre vie quotidienne. Elle avait interdit aux familles des soldats disparus de se recueillir dans les cimetières militaires. Nous avons vécu un couvre-feu, des rues désertes, des quartiers fantôme, un silence profond, religieux, des soldats et policiers montant la garde devant des barrages routiers avec des masques de protection tandis que toute une population était confinée.
Cette fois-ci, par miracle, tous les Israéliens ont pu sortir, célébrer l’anniversaire national par milliers, en famille et avec des amis, fêter ce Grand jour comme d’habitude, dans les parcs nationaux et les jardins publics. Organiser des pique-niques, préparer des grillades en plein air…S’amuser, chanter et danser dans un esprit bon enfant. Une fête unique et singulière parmi les nations, célébrée au lendemain du Jour du Souvenir pour les victimes des guerres et du terrorisme, et une semaine après les cérémonies du souvenir de la Shoah.
Tous les grands événements de l’histoire de notre peuple seront toujours liés et soudés dans notre mémoire collective. Depuis la nuit des temps, ils marquent à la fois nos douleurs, nos souffrances, notre délivrance et notre espérance.
Cessons donc d’être pessimistes et grincheux. Chassons les mauvaises idées, celles des prophètes de malheur, car tout est possible dans ce pays et le ciel demeure la limite. Contrairement à plusieurs pays dont la France, tous plongés dans la déprime et l’angoisse, ici, les vaccins fonctionnent, la pandémie disparait, les masques tombent et les visages commencent à sourire.
Hier comme aujourd’hui, nous formons un peuple dont la majorité écrasante est solidaire, bénévole, prête à combattre pour les nobles intérêts du pays. Alors pourquoi être certain que du pire et de toujours mettre le meilleur en doute ?
Nous sommes fiers et satisfaits d’avoir accompli de gigantesques projets et convaincus de pouvoir relever de nouveaux défis malgré les différentes opinions et courants et en dépit des pessimistes et des défaitistes.