50 ans après la guerre des Six Jours: témoignages et leçons à méditer

Il y a tout juste 50 ans, le 5 juin 1967 à 7h15, la guerre éclatait par un bombardement massif et successif d’avions israéliens contre des aérodromes et bases militaires dans la région du Caire. Ce fut une campagne incroyable, inimaginable dans les annales des guerres conventionnelles. 

En trois jours, toute la péninsule du Sinaï et la Cisjordanie sont conquises tandis que les armées égyptienne et jordanienne battent en retraite. Le lendemain, la Vieille Ville de Jérusalem est enfin libérée. Les parachutistes sont devant le Kotel, éblouis. Troublés agréablement par le son du chofar qui retentit, proclamant le retour aux sources ancestrales, l’approche de la venue du Messie, de la Rédemption.

Images surréelles : passé trimillénaire, culte religieux, mystère, et vive émotion, se confondaient avec les réalités cruelles de la guerre. Larmes de joie de soldats endurcis. Baroudeurs, Ouzy en bandoulière, avec un livre de prière. Judaïsme et sionisme sont désormais deux piliers inséparables d’une cause noble.    

Au cinquième jour, le plateau du Golan est envahi par la brigade Golani. La ville de Quneitra tombe à son tour et les soldats syriens s’enfuient dans la nature.

J’ai eu ce grand privilège d’être présent au centre névralgique des opérations et de suivre l’Histoire militaire en marche. Dans ce sacro-saint stratégique, dans ce domaine hautement réservé, j’étais dans le secret, témoin privilégié des préparatifs, de la planification et des combats sur le terrain.

J’ai vu aussi sur le champ de bataille la mort en face et les horreurs de la guerre. Les véhicules démembrés, les chars calcinés, les canons abandonnés, la fumée s’élevant des positions et des entrepôts brûlés. Les blessés hurlant de douleur, les prisonniers pris de panique et les cadavres jonchant le sol. Des scènes déchirantes, choquantes et traumatisantes.

Nombreux sont tombés pour défendre leur pays, pour garantir la survie de leur patrie, certains furent des amis de classe. Leur ardent désir était de vivre en paix avec leurs voisins. Combattre pour défendre une juste cause, non pour se venger, ni pour tuer en masse, sauvagement.

L’avenir plein de promesses de nos proches et leur rire de jeunesse seraient gravés à jamais dans les cœurs et esprits.

Toutes les guerres sont sales et meurtrières mais celle-ci était défensive, préventive, légitime et justifiable. En six jours, Israël a réussi à vaincre, à lui seul et sur trois fronts, les armées arabes réunies. Ce fut une guerre éclair foudroyante, sans précédent dans l’histoire contemporaine. Elle a stupéfié tous les généraux des états-majors étrangers, et elle est étudiée aujourd’hui encore dans toutes les écoles militaires.

Ces jours-ci, les archives s’ouvrent et les médias font le bilan. Ils diffusent des reportages et publient des articles. Certains journalistes, toujours les mêmes, critiquent sévèrement les gouvernements successifs pour leur laxisme et leur mauvaise volonté d’aboutir à une paix véritable. Ils donnent raison aux Palestiniens, et rabâchent, une fois encore, les mêmes mots et les mêmes slogans simplistes comme « colonisation » et « occupation ». Ils refusent de saisir que ce conflit est complexe et compliqué. Qu’il est indispensable de rappeler des vérités historiques. Qu’Israël d’avant juin 1967 était assiégé, asphyxié, isolé, devant l’indifférence mortelle de la communauté internationale.

La victoire éclatante de Tsahal n’a pas réglé le conflit avec les Arabes. Malgré la main tendue à la paix, au lendemain de la guerre, les dirigeants arabes ont poursuivi avec haine et acharnement leurs hostilités. Les différentes guerres se succédèrent pour tenter de récupérer les « territoires perdus ». Après leurs multiples échecs, Egyptiens et Jordaniens choisiront enfin la voie de la paix. Quant aux Syriens, ils refusèrent tout compromis et continuent, aujourd’hui encore, à s’entretuer dans une guerre civile inachevée.

Les Palestiniens poursuivront leur Intifada et les attentats terroristes. Malgré les accords signés, et un désengagement de la bande de Gaza, ils persistent à revendiquer un retrait total des territoires disputés, bien qu’ils n’en étaient pas les légitimes propriétaires.

50 après la guerre des Six Jours, la Cisjordanie et le Golan sont toujours sous contrôle israélien. Quant à Jérusalem, elle demeurera à jamais la seule capitale de l’Etat Juif.

Suite à la visite du président américain, Donald Trump, en Israël, on reparle de nouvelles négociations sans conditions préalables. En effet, il est temps de sortir de l’impasse et de relancer le dialogue. Toutefois, il n’est pas question de se retirer d’une seule parcelle de territoire conquis dans le sang et la douleur, sans avoir la certitude absolue et des gages sécuritaires pour que plus jamais Israël replonge dans l’angoisse de la menace existentielle. Pour que plus jamais de jeunes soldats israéliens tombent une fois encore sur le champ de bataille. Plus jamais !       

Freddy Eytan

 


Pour citer cet article :

Freddy Eytan, « 50 ans après la guerre éclair: témoignages et leçons à méditer », Le CAPE de Jérusalem, publié le 1er juin 2017 : http://jcpa-lecape.org/50-ans-apres-la-guerre-eclair-temoignages-et-lecons-mediter/


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