Le mensonge iranien

wikipedia_kupermanLe dernier rapport publié par le Directeur général de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), Yukia Amano, affirme que l’Iran a menti alors qu’il avait affirmé aux inspecteurs qu’il n’avait jamais essayé de développer des armes nucléaires.

Malgré le peu d’informations fournies aux inspecteurs, il est certain que le pays des Ayatollahs a mené un programme nucléaire militaire bien structuré et complet jusqu’en 2003, puis, jusqu’en 2009, a poursuivi son projet atomique dans un contexte plus limité et discret.

L’Iran a depuis dissimulé toute information importante sur son projet nucléaire et a refusé de collaborer avec les inspecteurs de l’AIEA en pratiquant la ruse et des mensonges.  

Le rapport de l’AIEA prouve clairement que l’Iran a joué un double jeu : tout en poursuivant son programme nucléaire, il continuait à négocier avec les Occidentaux et avec l’AIEA. Plus grave encore, les Etats-Unis n’ont pas tenu compte des violations iraniennes en vertu des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. L’Iran a même obtenu de la Russie un système de défense aérienne S-300, ainsi que des missiles de moyenne portée avec une capacité de les doter d’ogives nucléaires.

La politique américaine n’a surpris personne. Il était clair que l’administration Obama voulait ouvrir une nouvelle page avec l’Iran, pour permettre ainsi au régime « modéré » du président Rohani de renforcer ses positions et de lutter contre les extrémistes. Toutefois, rappelons que les sanctions imposées par les Occidentaux ont été réalisées durant le mandat du président Ahmadinejad et que, sans ces sanctions paralysantes, l’Iran n’aurait jamais entamé de négociations directes sur son projet nucléaire. Plus encore, le président Rohani n’est qu’un serviteur loyal du Guide suprême, l’Ayatollah Khamenei, et ce dernier est la seule autorité du pays. Il ne permettra jamais que l’accord signé à Vienne soit utilisé pour introduire dans le pays chiite des influences culturelles occidentales, véritable ennemi de l’Islam radical.

Bien au contraire, l’Iran se trouve aujourd’hui en meilleur position pour exporter sa révolution islamique et étendre son influence dans la région ; et ce, avec le soutien des États-Unis, et surtout sans aucune crainte d’une attaque militaire.

L’accord avec l’Iran, et la reconnaissance du rôle clé joué par l’Iran dans la région, notamment en Syrie, ainsi que l’assouplissement des pressions contre le départ de Bachar el-Assad, ont plongé les pragmatiques sunnites dans le désespoir. Une grande partie d’entre eux en a conclu que, dans ces conditions, ils n’avaient plus d’avenir. Cela explique l’énorme vague de migrants qui débarque désormais sur le sol européen. Du fait du manque de leadership américain, plusieurs pays sunnites se tournent vers la Russie.

Les Islamistes des organisations terroristes comme al-Qaïda ou Daesh considèrent également la culture occidentale comme l’ennemi existentiel de l’Islam. Les derniers attentats à San Bernardino, Paris et Londres sont des exemples éloquents de la haine antioccidentale.

L’Occident récolte donc aujourd’hui les fruits de sa faiblesse. Dans un désarroi total, il hésite toujours à combattre ce nouveau fléau par des moyens draconiens et pense naïvement que les « modérés » en Iran et ailleurs pourront changer graduellement la donne. Cette vision naïve est aussi celle du président Obama qui pense éradiquer Daesh par des frappes aériennes, sans jamais avoir à envoyer de soldats en Syrie ou en Irak.

La stratégie devrait donc être claire et limpide, à commencer par les mesures réalistes à prendre, notamment dans le domaine du Renseignement. Pour se faire, les Occidentaux devraient également cesser de traiter les Islamistes, les Frères musulmans et leurs filiales, ou bien les Iraniens et le Hezbollah, comme des alliés régionaux. Cette politique affaiblit les pragmatiques et encourage la radicalisation car l’Iran n’est sûrement pas la solution, mais le véritable problème de toute la région.

Enfin, rappelons que le roi de Pologne, Jean III Sobieski, mena une bataille héroïque et décisive aux portes de Vienne. La victoire du 12 septembre 1683 sur les Ottomans, sauva l’Europe et permit l’épanouissement de la culture occidentale.

Yossi Kuperwasser

 


Pour citer cet article :

Yossi Kuperwasser, « Le mensonge iranien », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/10189-2/