Suite à la défaite iranienne, priorité aux otages et à la normalisation

Freddy Eytan

La Guerre des 12 jours contre l’Iran s’inscrit, comme celle des Six jours de 1967, dans les annales historiques, dans le livre d’or des grandes campagnes militaires des temps modernes. Pour la première fois depuis 1948, Israël a lancé une guerre préventive contre un pays chiite non arabe, ancien Empire perse. Après les défaillances du 7 octobre 2023, Tsahal a redoré son blason et a prouvé au monde arabo-musulman qu’il demeure invincible, qu’il n’est plus possible de rayer l’Etat juif de la carte. En écartant la menace iranienne, Israël interdit aussi une prolifération nucléaire au Moyen-Orient. La Turquie, l’Arabie saoudite ou l’Egypte ne peuvent plus revendiquer l’arme atomique. Désormais, la dissuasion israélienne s’est renforcée considérablement.

Certes, les missiles iraniens dirigés délibérément contre la population civile ont causé des pertes humaines et des dégâts considérables mais dans cette guerre éclair et inédite, menée à deux mille kilomètres de nos frontières, les Israéliens étaient disciplinés et unis. La majorité écrasante a approuvé les buts de la campagne, bouche bée devant les succès spectaculaires et surtout satisfaite qu’aucun pilote, aucun soldat ou agent du Mossad n’a été tué, ou pris en otage.

A posteriori, nous constatons que les experts ont exagéré sur la force militaire du régime islamiste et ses capacités de défendre son territoire. Toutefois, il est clair que l’Iran cherche à se venger par tous les moyens notamment par une vague d’attentats contre des cibles juives et israéliennes à travers le monde. Pour contrer à l’avance cette nouvelle menace, nous devrions traduire les succès militaires et stratégiques par des gains diplomatiques et économiques. Cependant, nous pourrions les mettre en œuvre à condition de régler la situation catastrophique dans la bande de Gaza et libérer tous nos otages.

Le Premier ministre Netanyahou est reçu à la Maison Blanche par le président américain Donald Trump

Le Premier ministre Netanyahou est reçu à la Maison Blanche par le président américain Donald Trump (GPO)

Dans ce contexte, une coordination avec les Etats-Unis est nécessaire. Le Président Trump est devenu le gendarme incontesté de la planète. Désormais, il dicte l’ordre du jour mondial vers de nouveaux horizons au Moyen-Orient.

Premièrement, nous devrions suivre de près les intentions de l’Iran et ses ambitions de relancer le projet nucléaire. Un contrôle efficace conditionné par des sanctions robustes est impératif. Les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique(AIEA) n’ont pas les moyens de vérifier sur le terrain tous les sites notamment les bases militaires. La CIA et le Mossad avec les autres agences de sécurité occidentales devront donc poursuive de plus belle la collecte des renseignements. Parallèlement, contrer ensemble toutes les tentatives des organisations terroristes de commette des attentats.

Le président américain Donald Trump avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane Al Saoud au palais royal de Riyad, en Arabie saoudite, le 13 mai 2025

Le président américain Donald Trump avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane Al Saoud au palais royal de Riyad, en Arabie saoudite, le 13 mai 2025. (Daniel Torok/Maison Blanche)

Deuxièmement, obtenir un cessez-le-feu satisfaisant dans la bande Gaza et négocier avec le Hamas la libération de tous les otages.

Troisièmement, reconstruire la bande de Gaza avec l’aide de l’Egypte, de l’Arabie saoudite et des Emirats du Golfe tout en écartant le Hamas du pouvoir.

Le but est de consolider d’abord les atouts sécuritaires pour pouvoir enfin négocier tranquillement la normalisation avec l’Arabie saoudite et avec d’autres pays musulmans importants tels l’Indonésie et la Malaisie.

Nous vivons des moments historiques. Le moment est propice pour saisir ces formidables opportunités. Ne ratons pas ce rendez-vous inédit de l’Histoire.