Rappel sur le plan de partage-Résolution 181 de l’ONU

Témoignage – Dore Gold

Celui qui pense que la Résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU, du 29 novembre 1947 est un sujet qui devrait être traité uniquement par les historiens n’est pas conscient que cette résolution demeure toujours dans les processus politiques.

Etant ambassadeur à l’ONU en 1999, j’ai dû faire face aux tentatives de l’OLP pour raviver les paramètres territoriaux de la Résolution 181 pour pouvoir ainsi remplacer la Résolution 242 du Conseil de sécurité adoptée en novembre 1967.

ONU

(GPO)

Tout a débuté le 1er mars 1999. L’ambassadeur d’Allemagne en Israël représentant l’Union européenne a réitéré dans un message adressé au ministère des Affaires étrangères que l’Union européenne confirme sa position sur le statut unique de Jérusalem comme corpus separatum .

Cette formule figure dans la Résolution 181 et influe apparemment   certains pays européens qui insistent sur le fait que Jérusalem devrait devenir une ville internationale.

Quelques jours après, Abou Alla, l’un des négociateurs palestiniens aurait dit selon le journal officiel de l’Autorité palestinienne « Al Hayam » que la missive européenne affirme que « Jérusalem dans ses deux parties (Est et Ouest) est un territoire occupé ».

La campagne palestinienne basée sur la Résolution 181, a également persisté au sein de l’ONU. L’observateur de l’OLP, Nasser Al-Kidwa, a exigé dans une lettre adressée au Secrétaire général « qu’Israël explique à la communauté internationale ses démarches entreprises illégalement. Pourquoi Israël appliquer ses lois et ses règlements sur des territoires qu’il a occupés lors de la guerre de 1948, des territoires qui se trouvent au-delà que ceux alloués à l’Etat juif selon la Résolution 181 ».

Il s’agit bien d’une nouvelle revendication concernant des régions où sont situées les villes israéliennes Ashkelon, Béer Sheva, Nazareth et Acco.

Cette missive a été adressée lors d’une visite du Président de l’OLP, Yasser Arafat, à New York et son texte a été soulevé devant les journalistes.

J’ai demandé alors des directives au ministre des Affaires étrangères de l’époque Ariel Sharon. Il a réagi en citant le fameux discours de David Ben Gourion prononcé à la Knesset le 3 décembre 1949, juste après la fin de la guerre de l’Indépendance. Dans ce discours, Ben Gourion rejette catégoriquement l’option de l’internationalisation de Jérusalem et qualifie l’annexe de la Résolution de l’ONU du 29 novembre 1947 sur la question de Jérusalem « nulle et non avenue” !

Rappelons que les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU ne sont que des recommandations et ne sont guère contraignantes dans le droit juridique international. En outre, les Etats arabes avaient dés le départ rejeté en bloc cette Résolution et ce bien avant la déclaration du Premier ministre à la Knesset.

Ben Gourion avait naturellement compris l’importance de la Résolution 181 reconnaissant le droit du peuple juif à un Etat, mais il a également rappelé tous les échecs de l’ONU à stopper en 1948 les agressions des Etats arabes contre Israël dont le bombardement massif de la population en majorité juive de Jérusalem. Ils avaient causé la destruction de dizaines de synagogues et de yeshivot mais également endommagé des églises et même le Dôme du Rocher.

Finalement, l’ONU n’a même pas levé le petit doigt pour apporter un secours au cent mille juifs assiégés et n’a pas non plus arrêter les attaques incessantes contre la ville sainte. En fait, c’est bien l’armée israélienne qui a sauvé la communauté juive assiégée et donc David Ben Gourion a eu raison de rejeter l’idée proposée concernant l’application d’un régime international à Jérusalem.

Dans la Résolution 181, l’ONU a certes donné un soutien moral important à la revendication juive pour un Etat mais cependant ce n’est pas l’ONU qui a fondé, juridiquement, l’Etat d’Israël. L’Etat juif a été créé un an plus tard, le 14 mai 1948.

Ces faits n’ont pas empêché les dirigeants palestiniens de retirer des “archives ” la Résolution 181 que tous les pays arabes et eux-mêmes avaient rejeté auparavant.

29 novembre 1947

L’analyse juridique – Alan Baker

La création de l’Etat d’Israël a été effectuée suite à une recommandation de la communauté internationale dans la résolution du partage adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 29 novembre 1947. Elle prônait la création de deux Etats indépendants dans la Palestine mandataire – un juif et un arabe. Cela reflète l’acceptation par la communauté internationale des droits fondamentaux des populations juives et arabes de pouvoir se gouverner dans leurs propres entités souveraines et indépendantes.

L’Etat d’Israël n’a pas été établi à la place, ni comme une entité alternative à un Etat palestinien. Il n’a pas été établi dans le déni de l’existence des habitants arabes de la Palestine mandataire. Il était destiné à coexister avec un Etat arabe dans le cadre de la Palestine mandataire.

Plutôt que d’accepter ce plan et ainsi renoncer à leur objectif maximaliste de créer un Etat arabe sur tout le territoire de la Palestine mandataire, les Arabes de Palestine, en collaboration avec les Etats arabes membres de la Ligue arabe, le Mufti de Jérusalem et les Frères musulmans, ont rejeté le plan de partage et ont déclenché la guerre contre l’Etat juif. Cela en dépit de certains éléments au sein de la communauté arabe palestinienne qui étaient prêts à vivre en paix avec les Juifs.

Malgré le fait que le plan de partage n’a pas réalisé pleinement les espoirs de la population juive de la Palestine mandataire, celle-ci a néanmoins choisi de l’accepter dans l’espoir qu’il servira de base pour la coexistence pacifique entre les communautés arabes et juives dans la Palestine mandataire.

Il est largement reconnu que le refus par la communauté arabe et les pays arabes voisins d’accepter le plan de partage, et leur incapacité à éliminer par la force l’Etat juif, furent le résultat de courte vue, d’une malheureuse erreur de jugement, et d’un manque de leadership clair et rationnel au sein des communautés arabes.

La création et l’acceptation ultérieure d’Israël par la communauté internationale ont été considérées par les Arabes comme un coup désastreux et une erreur grave. C’est pourquoi ils utilisent le terme « catastrophe » (Nakba) pour symboliser la question des réfugiés palestiniens. Le jour de la Nakba est devenu une journée de deuil, de violentes manifestations et d’incitation à la haine dans la tentative de saper la légitimité d’Israël.

Il est également révélateur que les Arabes de 1948 rejettent toujours le droit à l’existence de l’Etat d’Israël. Il demeure un objectif central dans leur narratif.

Grâce à un lavage de cerveau et une incitation internationale haineuse et bien orchestrée, la direction palestinienne cherche à poursuivre ce faux et fictif narratif.

Cette tentative de saper la légitimité même d’Israël en tant qu’Etat juif est particulièrement évidente dans les appels récents des dirigeants palestiniens pour la révocation de la Déclaration Balfour de 1917, et leur manipulation au sein des organisations internationales.

Ceux qui souscrivent à ce faux récit, plutôt que de s’appuyer sur des véritables faits historiques, sont en fait manipulés pour devenir partie prenante à cette supercherie.

Les commentaires de Freddy Eytan

Chaque année, les médias israéliens consacrent de nombreux articles, commentaires, et débats à cette fameuse résolution 181 adoptée par l’ONU, le 29 novembre 1947.

Dans l’enceinte du Palais de verre, en présence du vice-président des Etats-Unis, une cérémonie solennelle et symbolique s’est tenue pour célébrer ce vote historique.

Une confirmation du rôle positif d’Israël au sein de la communauté internationale, et un constat des bonnes relations diplomatiques que nous avons aujourd’hui avec 170 Etats de la planète. 

Soulignons que la Résolution 181 fut votée en 1947 par 33 pays contre 13 et 10 abstentions, dont celle de la Grande Bretagne. Tous les pays arabes votèrent contre, sapant ainsi une décision de l’ONU, refusant tout compromis et partage, en préférant la poursuite des hostilités, la haine du Juif et la guerre permanente.

Comment les leaders arabes de l’époque ont-ils été si stupides et aveugles et n’ont pas saisi l’ultime occasion du siècle ? N’ont pas profité de la seule et unique alternative de réconciliation entre Juifs et Arabes, adoptée par l’ONU et encouragée par les quatre puissances de l’époque, notamment par l’Union soviétique et la France, deux ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale ?

Plus grave encore, l’adoption du plan de partage et la création de l’Etat d’Israël avant la guerre aurait sans doute épargné la vie de millions de victimes et changé le cours de l’Histoire.

Pourtant, cette résolution tardive qui déclencha une véritable explosion de joie et d’allégresse dans les rues de Jérusalem et Tel-Aviv n’avait pas été acquise facilement par une partie de la population locale. Les ultrareligieux refusaient la feuille de route sioniste, l’extrême gauche craignait la vulnérabilité du nouvel Etat, et préférait attendre la venue de nombreux immigrants, tandis que la Droite révisionniste souhaitait un Etat sur les deux rives du Jourdain. Cependant, malgré les réticences, et contrairement aux Arabes, tous acceptèrent le compromis et le verdict du gouvernement provisoire.

La Résolution 181 est donc le résultat logique et diplomatique des efforts inlassables des dirigeants sionistes depuis le Congrès de Bâle de 1897, et par la suite, celle de la Déclaration Balfour de 1917. Le résultat de ces efforts a atteint son apogée le 14 mai 1948, avec la proclamation officielle de l’Etat d’Israël.

Dans le temps et dans l’espace, les Palestiniens demeurent méfiants et hostiles, toujours en retrait de la modernité et du progrès. Leurs leaders poursuivent le même narratif de 1947, celui de la Nakba, et de la délégitimation. Ils déforment et manipulent sans scrupule les vérités et les documents historiques.

Il est bien regrettable de constater la mauvaise foi et le double langage. Ce manque de courage et de vision qu’avaient les fondateurs de l’Etat juif.

Un changement fondamental de la politique désastreuse des Palestiniens est impératif comme l’acceptation, sans aucune équivoque, de l’existence de l’Etat juif au sein du monde arabe. Seulement ainsi, on pourra redonner espoir à un éventuel nouveau partage. Un refus systématique de leur part prolongera le conflit et plongera les Palestiniens dans le désespoir et la terreur.

Dans ce contexte, ils attendront encore de nombreuses années pour voir naître leur Etat indépendant.

Annexe

Voici le texte officiel et intégral de la Résolution 181