Macron offre un Etat aux Palestiniens et encourage le terrorisme islamiste

Freddy Eytan

C’est la première fois dans les annales diplomatiques qu’un président français reconnaît l’existence d’un Etat souverain malgré le fait que son territoire n’est pas déterminé, ses frontières n’ont jamais été reconnues par les instances internationales, ni par le Conseil de sécurité de l’ONU, et sa population demeure dispersée, dirigée par deux gouvernements distincts dont l’un représente une organisation terroriste déclarée. Dans ce contexte, Emmanuel Macron a sans doute réussi un véritable coup de relation publique mais en réalité, il a violé, au grand jour, les conventions internationales.

Devant la crise humanitaire à Gaza, Macron cherche par tous les moyens de trouver une solution diplomatique, mais en mettant la charrue avant les bœufs, il brouille les cartes, ignore les réalités du terrain et laboure des sentiers dangereux.

Les intentions de rechercher la stabilité et la paix au Moyen-Orient sont justifiées mais elles demeurent transparentes, douteuses et teintées d’hypocrisie, et d’intérêts mercantiles.

Elles reflètent une politique traditionnelle de la France. Servir d’intermédiaire au Moyen-Orient, d’être utile, se mettre du côté de la « victime » pour sauver les intérêts de la France. L’écarter des conflits pour éviter que son sol devienne une plaque tournante du terrorisme palestinien ou islamiste.

Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas à l'Élysée le 5 juillet 2017

Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas (elysee.fr)

Rappelons que la France de Valéry Giscard d’Estaing avait été le premier pays occidental à ouvrir en 1975 un bureau diplomatique de l’OLP à Paris. François Mitterrand avait sauvé Yasser Arafat et ses troupes lors de l’invasion israélienne à Beyrouth en 1982 et l’avait reçu à l’Elysée en évoquant le fameux « caduque » de la charte palestinienne. Jacques Chirac a hospitalisé Arafat et Habache. Sarkozy a reçu Assad et Kadhafi en grande pompe…

Comment reprocher donc à Emanuel Macron de suivre ses prédécesseurs ?

Cependant, dans un Moyen-Orient en flammes, le président Macron joue le pompier sans avoir les moyens d’éteindre les incendies mais en réalité encourage avec tartufferie et prétention de sauver le véritable pyromane, le Hamas islamiste. Ce mouvement islamiste ne l’a-t-il pas remercié chaleureusement ?

La démarche contreproductive du président Macron a provoqué des critiques à Washington, à Berlin et à Londres mais aussi au sein de l’opinion publique française. Comment être indifférent, devant le théâtre de l’absurde animé par l’Elysée après le massacre du 7 octobre 2023 ?

Cependant, nous avons certes gagné la guerre militaire contre l’Iran, le Hezbollah et le Hamas mais nous perdons bêtement la bataille diplomatique et médiatique par manque de personnel compétent, de créativité et de stratégie politique claire et cohérente.

Pourtant, nous avons réussi dans le passé de surmonter la désinformation et les campagnes mensongères :

Les accusations infondées contre le massacre des Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila lors de la Première guerre du Liban de 1982, celui du camp de réfugiés de Djénine, durant l’opération de Tsahal Homat Magen(Rempart) en 2002 et la Résolution 3379 adoptée par l’ONU en 1975 assimilant le sionisme au racisme sont des exemples parmi d’autres.

En Israël et dans le monde juif, la passion l’emporte toujours à l’égard de la France mais pour combattre contre la supercherie et l’isolement de l’Etat d’Israël dans l’arène internationale, nous devrions réagir intelligemment et froidement. Ne prenons pas les choses à la légère et dans l’insouciance, mais il est préférable de mettre les problèmes à leur juste proportion, de présenter la réalité de manière crédible avec des arguments irréfutables. Choisir l’essentiel, l’important et non la médiocrité, le futile et les ragots. De voir l’ensemble des problèmes régionaux et internationaux. D’avoir un plan d’action efficace et à long terme.

Tout d’abord, nous suggérons de rappeler notre ambassadeur à Paris pour consultation dans la marche à suivre. Cet acte est significatif dans les relations diplomatiques entre deux pays amis et alliés. Il exprime un désaveu et mécontentement clair à l’égard d’une politique française injustifiée et incompréhensive sur tous les points.