Les interventions inadmissibles de Macron au sein de la société israélienne
Après avoir invité et réhabilité, avec tous les honneurs, un chef islamiste à l’Elysée, le président français ose intervenir dans les affaires israéliennes. Dans un discours, diffusé par vidéo, Emmanuel Macron fait l’éloge des militants pacifistes, Israéliens et Palestiniens, réunis à Jérusalem dans le cadre d’un « Sommet des Peuples pour la paix », organisé par des mouvements de gauche.
“Face à une violence qui est si prompte à diviser, vous avez su vous unir au sein du camp de la paix. Face à la peur, vous avez répondu par le courage”, a-t-il souligné, réaffirmant que “la France, sans dévier, se tiendra toujours aux côtés des bâtisseurs de paix. “Je compte beaucoup sur vous et vous pouvez compter sur la France”, a conclu le président, soulignant l’importance de l’engagement citoyen dans la construction d’une paix durable au Moyen-Orient.
Belles paroles prononcées à distance par un président étranger…Que cherche-t-il ? Diviser ? Encourager des manifestations contre le gouvernement jusqu’à sa chute ? N’encourage-t-il pas les Palestiniens de poursuive « la résistance », de commette des actions terroristes et antisémites également dans l’hexagone ?
Comment Macron aurait-il réagi si Nétanyahou avait adressé un discours devant un mouvement politique français de droite ? De quelle manière les leaders des partis de gauche en France auraient-ils manifesté ? Pour Macron y-a-t-il deux peuples israéliens, l’un voulant la paix et l’autre la guerre ? Le gouvernement actuel n’a pas été élu démocratiquement ?
It’s time: my message to the People’s Peace Summit in Jerusalem. pic.twitter.com/Pip04p0ETO
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 9, 2025
Nous lui conseillons de lire attentivement le texte de la Proclamation de l’Etat d’Israël et tous les appels des gouvernements, de gauche comme de droite, pour une paix viable avec nos voisins arabes.
Qui est responsable de la situation actuelle sinon les chefs palestiniens eux-mêmes, ainsi que des leaders politiques, comme le président français, qui promettent depuis 1967 un Etat palestinien indépendant sans savoir quelles seront les retombées géopolitiques et les conséquences sécuritaires. Les Arabes n’ont-ils pas refusé cet « Etat minuscule » depuis 1948 à ce jour en exigeant « toute la Palestine, du fleuve à la mer » ? Macron a-t-il gommé le massacre du 7 octobre ? Comment pense-t-il éradiquer le Hamas ? En demandant une intervention au nouveau chef islamiste syrien, le représentant des frères musulmans et allié de la Turquie d’Erdogan ?
Dans ce contexte, triste de constater que plusieurs personnalités juives pensent comme le président de la république et dénoncent publiquement la politique israélienne et sa responsabilité aux malheurs des gazaouis. Ne sont-ils pas manipulés en s’alignant avec nos détracteurs ? Peuvent-ils s’appuyer uniquement sur des reportages télévisés et des articles de presse sans connaître tous les enjeux et la situation sur le terrain ? Comment dire que « Tsahal se venge en affamant des innocents et en condamnant des enfants » ? « Que la forme des actions que mène l’armée israélienne à Gaza à la demande du gouvernement Netanyahou est indéfendable. »
On peut comprendre le sincère souci des communautés juives, leur inquiétude et leur désarroi devant notre avenir. Ils souhaitent vivement la paix par amour d’Israël, mais des leaders d’opinion et des influenceurs juifs ne peuvent, depuis Paris ou Londres, intervenir dans les affaires intérieures israéliennes, réciter des leçons de morale sur les valeurs du judaïsme, de l’amour du prochain et dicter un plan de paix naïf et irréalisable. Pour pouvoir revendiquer l’alternance au gouvernement Netanyahou, eh bien, il faille faire son Alya, s’installer en Israël, manifester ici et ainsi voter pour le candidat de son choix.
L’avenir de la paix avec les Arabes est un vieux pieux, un noble souhait. Les Israéliens ne sont pas des guerriers, ils se défendent et sacrifient leurs enfants pour justement aboutir à la sécurité et la paix. Le débat est quotidien, légitime et naturel dans un Etat démocratique dont ses citoyens combattent toujours pour leur légitimité et leur existence. Ils n’ont pas connu un véritable jour de paix mais ce débat devra être exclusivement dans le cadre israélien.
Si Emmanuel Macron souhaite vraiment la paix comme il prétend la faire dans d’autres régions de la planète, il devra avant tout trouver un partenaire palestinien crédible et ne pas agir tous azimuts pour faire avancer un plan utopique et continuer à rabâcher ce slogan vide de sens : « deux peuples sur une terre. »
Certes, nous saluons tous les efforts du président français qui réaffirme à chaque occasion sa disponibilité à contribuer à la reprise du processus de paix et à mobiliser la communauté internationale afin de mettre en œuvre une solution qui puisse conduire à une paix juste et durable. Est-il vraiment capable ? A-t-il les moyens ?
Son acharnement d’organiser prochainement une conférence internationale à New York pour proclamer unilatéralement la reconnaissance d’un Etat palestinien indépendant est contreproductif et même dangereux.
Israël ne peut offrir à Macron une médiation diplomatique parce que la France n’a plus le rôle d’influence au Moyen-Orient ni ailleurs…
Depuis plusieurs décennies le dossier palestinien empoisonne la communauté internationale sans trouver de solution. Un règlement définitif devra se réaliser par des négociations directes, après de longues réflexions et études sur tous les plans et les aspects géopolitiques, stratégiques, économiques et juridiques.
Toutes les tentatives du passé ont avorté par précipitation, par la hâte excessive d’obtenir des résultats rapides.
Il est dangereux de remettre le destin des Israéliens aux soins d’un tiers, confier la mission de médiateur à un leader étranger malgré toutes les « bonnes intentions » …