Le double jeu de la diplomatie française
Depuis le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza l’état d’esprit en Europe est clairement anti-israélien. Les pays de l’Union européenne et la France en particulier, accusent Israël de violer l’accord de coopération signé entre les deux parties et condamnent Tsahal pour « avoir bafoué le droit international dans les territoires palestiniens ». Une accusation partiale qui s’appuie principalement sur des rapports partiaux du Hamas et des ONG pro-palestiniennes. Pire encore, les condamnations anti-israéliennes et les menaces de sanctions ne prennent pas en compte les violations du Hamas en matière du droit de l’homme, ni les difficultés pour un Etat démocratique de combattre sur le terrain contre une organisation terroriste qui détient dans des conditions inhumaines des otages et sa propre population comme bouclier humain.
Bien entendu, Israël réfute catégoriquement avoir délibérément pris pour cible des civils, ni des édifices religieux. Il enquête chaque incident et admet que des bavures sont commises parfois comme celui du tir contre l’église catholique de Gaza.
Malgré les aveux et les excuses, l’Union européenne persiste et signe et envisage sérieusement « la suspension totale de l’accord à la restriction des relations commerciales, en passant par des sanctions à l’encontre de ministres israéliens, l’imposition d’un embargo sur les armes et la suspension de l’exemption de visa. » Des mesures insensées et sans précédent contre un Etat ami et allié qui combat tout seul le terrorisme islamiste et en réalité fait « le sale boulot. »
Ces jours-ci, à l’issue d’une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l’UE avec le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, l’Union européenne décide, pour l’heure, de ne pas adopter de mesures punitives contre Israël comme l’exigeaient l’Irlande et l’Espagne car des négociations positives sont en cours…

Le ministre des Affaires étrangères Sa’ar avec Kaja Kallas, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la sécurité (GPO/Elad Zagman)
Sur le dossier palestinien, nous constatons que la position du gouvernement français est devenue beaucoup plus hostile à l’égard d’Israël. Le président Macron condamne à chaque occasion « une guerre injustifiable » à Gaza et donne l’impression qu’il ait gommé de sa mémoire le massacre du 7 octobre 2023. Il boycotte la participation des entreprises israéliennes au Salon aéronautique du Bourget et puis ne souffle mot à la libération de Georges Ibrahim Abdellah, un terroriste notoire qui fut le planificateur de nombreux attentats en France dont l’assassinat du diplomate israélien Yaacov Bar Siman Tov. Quant au chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, lui, ne se préoccupe pas du massacre des druzes en Syrie mais appelle d’un ton gaullien, à “cesser toute forme de soutien financier direct et indirect à la colonisation israélienne.” Un message sempiternel et creux de sens qui n’a pas varié depuis la guerre d’Algérie…des propos tenus au moment où la France est menacée par le terrorisme islamiste et aussi par la Russie et décide de doubler le budget de ses armées …

Jean-Noël Barrot, Minister for Europe and Foreign Affairs of France
Donc, pour renforcer la puissance militaire de la France, redevenir un grand marchand de canons, améliorer la balance commerciale et réduire l’énorme déficit, Macron se range sans scrupule dans le camp arabo-musulman au grand dam de l’Etat juif. Le président de l’Institut du monde arabe, Jack Lang, est-il son mentor ? Voilà plus de deux décennies que cet ancien ministre de la Culture, dont le père est juif, manifeste sa sympathie pour la langue arabe et la qualifie « trésor de France. » Ces jours-ci, il lance un appel aux Français de se rassembler et combattre contre les « les bombardements à Gaza et les intentions du gouvernement israélien de décimer le peuple palestinien. »
Le comportement peu honorable du président Macron a éclaté en plein jour lors du dernier défilé du 14 juillet, jour de la prise de la Bastille…Il a préféré être aux côtés du président de l’Indonésie et ses troupes, puis offrir un diner en grande pompe en l’honneur du cheik du Koweït…sans parler des embrassades, accolades et salamalecs à chaque rencontre avec un dirigeant arabe, tel le Syrien Al Joulani (Ahmed al Charaa) ou le président du club Paris Saint-Germain, le Qatari, Nasser al-Khelaïfi.

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre Benjamin Netanyahu. (Capture d’écran/Itai Beit-On/GPO)
Dans la même lancée, Macron s’acharne aussi à reconnaître « l’Etat de Palestine » même s’il n’a pas réussi à obtenir un résultat concret…Suite aux fortes pressions du Royaume-Uni et de l’Allemagne et surtout des Etats-Unis, il adopte soudain un profil bas…en offrant le privilège à son ministre des Affaires étrangères, J. N. Barrot, de présider une réunion internationale sur le dossier palestinien prévue à New-York le 28 juillet 2025…
L’obsession d’Emmanuel Macron de jouer, coûte que coûte, le rôle d’arbitre dans notre région est inadmissible. Elle exacerbe la majorité des Israéliens et de ce fait, les initiatives françaises sont négligées et rejetées automatiquement.
Suite aux échecs successifs de la diplomatie française dans notre région et devant la domination des Etats-Unis dans les affaires du Moyen-Orient, le président Macron souhaite-t-il renforcer l’amitié entre nos deux peuples, adopter une politique nouvelle, créative, efficace, et plus équilibrée ? Nous l’espérons vivement sans vraiment y croire à un sincère changement.
Nous vivons au Moyen-Orient, nous refusons le double jeu, les discours hautains et moralistes. Nous rejetons avec mépris les menaces et les sanctions injustifiées à notre égard.