Ce n’est pas la première fois qu’un chancelier allemand effectue un voyage en Israël mais la visite à Jérusalem de Friedrich Merz est significative étant donné l’isolement de l’Etat juif dans l’arène internationale et particulièrement en Europe. Contrairement à Emmanuel Macron qui reconnaît l’Etat de Palestine, boycotte Israël et refuse de nous livrer des armes, Merz, lui, renforce les relations militaires avec l’Etat juif. Il débarque à Jérusalem juste après que l’armée allemande avait obtenu de l’Industrie aéronautique israélienne le système de défense antimissile Arrow 3 pour renforcer sa propre sécurité aérienne.

Qui aurait imaginé que des rescapés de la Shoah auraient livrés un jour des armes à l’Allemagne pour l’a protégée de la menace russe ? Rappelons qu’avant la guerre des Six jours de 1967, Israël avait aussi fourni des mitraillettes Ouzy et des obus, et au fils des ans également des drones. En revanche, l’Allemagne renforce considérablement notre dissuasion et nous livre régulièrement des sous-marins.

Voilà déjà plus de 60 ans que nous avons tourné la page avec la nouvelle Allemagne. En 1952, suite à de pénibles tractations- et malgré les protestations et manifestations, la grande douleur et l’amertume des survivants de la terrible Shoah- nous avons signé un accord de réparation, puis 13 ans plus tard nous avons établi des relations diplomatiques complètes et solides. Le 24 août 1965, le directeur général du ministère de la Défense, Asher Ben Nathan, fut nommé premier Ambassadeur de l’Etat juif à Bonn.

Aujourd’hui, les relations Allemagne-Israël sont au beau fixe. L’Allemagne est notre meilleure alliée et le partenaire commercial le plus important de la planète juste après les Etats-Unis, et loin devant la France. Nous entretenons avec les Allemands de nombreuses relations culturelles, scientifiques et universitaires.

Contrairement à d’autres pays européens, le boycott et la délégitimation ne font pas recette à Berlin. Les campus sont chaleureusement ouverts aux professeurs, aux chercheurs ainsi qu’aux étudiants israéliens. Plus de 7 000 jeunes allemands visitent chaque année l’Etat juif.

L’Allemagne combat l’antisémitisme par tous les moyens, sa politique est constante, les promesses sont tenues notamment sur les visites officielles.

Dans ce contexte, la visite du chancelier Merz avec sa délégation ministérielle est plus que jamais importante pour pouvoir renforcer et consolider nos relations dans tous les domaines et sur tous les plans.

Certes, depuis le 7 octobre 2023, il existe entre nous des divergences sur le processus de paix avec les Palestiniens et sur l’avenir de Gaza mais elles reflètent la position commune de l’ensemble de l’Union européenne. Toutefois, les conversations se déroulent avec respect, en toute amitié et franchement, et non pas par des leçons moralistes comme le font les dirigeants français.

Dans le combat contre le terrorisme islamiste et la présence des pasdarans iraniens en Europe, l’Allemagne collabore étroitement avec les services secrets israéliens, les informations précieuses fournies par le Mossad ont déjoué des dizaines d’attentats sur le sol européen.

Les relations spéciales et unique entre Jérusalem et Berlin doivent se poursuivent dans l’intérêt des deux pays. La forte voix de l’Allemagne en Europe et sa puissance économique sont des gages pour l’Etat juif d’éviter un boycottage systématique de la part de certains Etats de l’Union européenne telle que l’Espagne. Le rôle néfaste de Madrid s’est manifesté ces jours-ci à Genève dans le débat sur l’expulsion d’Israël de l’Eurovision.

A la veille des fêtes chrétiennes, c’est vital que les ambassades israéliennes dans les 26 capitales européennes mènent des démarches diplomatiques efficaces et une campagne d’information dans les médias et sur les réseaux sociaux afin d’expliquer la juste cause d’Israël. Malheureusement, elle est très mal interprétée et pas comprise depuis le 7 octobre 2023.

Le seul but de l’Etat juif est de chasser les groupes terroristes islamistes de la région et d’éviter leur présence également en Europe. Notre souhait est d’assurer la coexistence avec nos voisins et toutes les minorités, et obtenir des frontières sûres et défendables le long de la frontière syro-libanaise, dans la vallée du Jourdain et dans la bande de Gaza.