La supercherie de Mahmoud Abbas à l’ONU

Alan Baker

Rien n’a changé dans les discours des leaders palestiniens. C’est toujours la même rengaine, rabâchant à chaque fois les mêmes accusations et clichés, sur le racisme, le colonialisme, l’Apartheid, Nakba et nettoyage ethnique.

Le discours du 24 septembre 2021 du président de l’OLP, Mahmoud Abbas, à l’Assemblée générale des Nations Unies, illustre parfaitement la politique palestinienne. Son discours rappelle celui de Yasser Arafat à la Conférence de Durban de 2001.

Citant la « Nakba » (catastrophe), Abbas a délibérément falsifié l’Histoire, ignorant que les actes de violence et de terreur ont débuté par des groupes et des forces arabes contre les communautés juives.

Comment gommer les massacres de Juifs en 1920, 1921, 1929, 1936 et 1938, dans le but était de supprimer toute présence juive sur la terre de leurs ancêtres.

Abbas a induit l’Assemblée générale en erreur en lui faisant croire que la fameuse Résolution 194 (III) de l’Assemblée générale permettait un « droit au retour » pour les Palestiniens. Cette résolution n’était en réalité qu’une recommandation non contraignante et ne créait pas de droits légaux.

En violation des résolutions de l’ONU et des conventions internationales criminalisant le financement du terrorisme, Abbas a défendu et justifié de manière flagrante et sans vergogne la politique de « payer pour tuer ».

L’Autorité palestinienne verse des salaires aux détenus coupables d’attentats, sachant que ces paiements servent d’incitation et encouragement à de nouveaux actes de terreur.

Ses accusations et ses menaces délirantes et trompeuses ne sert pas les intérêts de la paix et ne favorise en aucun cas la reprise des négociations.

L’affirmation d’Abbas selon laquelle « plus de la moitié du peuple palestinien a été déraciné de sa terre et privé de sa propriété” en 1948 était une déformation délibérée et cynique des faits. Abbas a laissé entendre qu’Israël s’est réveillé un beau matin de 1948 et décida de planifier une « catastrophe », nettoyer ethniquement les résidents arabes de la région. Il a délibérément inversé le récit historique et a induit l’Assemblée générale en erreur.

Abbas a accusé Israël de violer le « droit des réfugiés palestiniens de retourner dans leur patrie… de récupérer leurs biens et de recevoir une juste indemnisation, notamment inscrit dans la résolution 194 (III) de l’Assemblée générale. » En fait, il a induit l’Assemblée générale en erreur en lui faisant croire qu’il existe un tel « droit au retour » et que la résolution 194 (III) a créé un tel droit.

Mahmoud Abbas à l’ONU

Mahmoud Abbas à l’ONU (UN Photo/Cia Pak)

La vérité est que la résolution n’est rien de plus qu’une recommandation non contraignante comme toutes les résolutions de l’Assemblée générale et ne peut créer des droits juridiques. Le cinquième paragraphe de cette résolution est destiné à servir de base pour aider les gouvernements et les autorités concernés « à rechercher un accord par voie de négociations… en vue du règlement définitif de toutes les questions en suspens entre eux. 

La résolution recommandait dans son onzième paragraphe que :

« [L]es réfugiés souhaitant rentrer chez eux et vivre en paix avec leurs voisins devraient être autorisés à le faire le plus tôt possible. Une indemnisation devrait être versée pour les biens de ceux qui choisissent de ne pas rentrer et pour la perte ou les dommages aux biens qui, en vertu des principes du droit international ou d’équité, devraient être réparés par les gouvernements ou les autorités responsables. » 

Le libellé de cette disposition ne crée aucun droit mais simplement une option pour les réfugiés qui souhaitent rentrer et vivre en paix avec leurs voisins.

Abbas a accusé Israël de nettoyage ethnique en « déplaçant illégalement et de force » des Palestiniens de Sheikh Jarrah et Silwan à Jérusalem.

Cette allégation a déformé la vérité et a n’a pas mentionné que toutes les questions de propriété foncière légitime par les résidents arabes et juifs de ces quartiers et villages sont actuellement examinées par les tribunaux israéliens.

La référence cynique d’Abbas au « 54 ans écoulés depuis l’occupation militaire par Israël du reste du territoire palestinien en Cisjordanie, y compris de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza en 1967 » visait à induire l’Assemblée générale en erreur.

Il s’agit d’une distorsion des faits et du droit et une violation importante d’une reconnaissance centrale palestinienne du droit d’Israël à exister et de leur engagement à négocier une résolution pacifique comme l’affirme la lettre du chef de l’OLP Yasser Arafat au Premier ministre israélien Rabin le 9 septembre 1993.

Il n’y a jamais eu d’entité palestinienne souveraine sur le territoire conquis par Israël. Il n’y a jamais eu de détermination, de résolution ou d’autres documents internationaux faisant autorité, contraignants et juridiques, qui accordent un territoire au peuple palestinien. Au contraire, les zones administrées par Israël depuis 1967 ont, depuis le début, été considérées – même par les dirigeants palestiniens – comme des territoires contestés, dont la résolution doit être négociée dans le cadre des négociations sur le statut permanent convenues lors de la Conférence de 1993-2005.

L’illusion d’Abbas d’être attaché aux Accords d’Oslo « dans tous ses éléments à ce jour » et « d’accepter chaque appel et initiative pour parvenir à une solution politique sur la base de la légitimité internationale » est particulièrement cynique à la lumière des vagues d’attentats terroristes à la bombe, des tirs de roquettes, d’infiltration par des tunnels, des attaques à l’arme blanche et d’incitation au terrorisme, ainsi que le parrainage et le soutien palestiniens officiels au BDS et des tentatives internationales de contourner et de saper le processus de négociation, et de délégitimer Israël et son autorité.

Sa référence répétée à une « solution politique sur la base de la légitimité internationale » est un cliché familier dans le vocabulaire des dirigeants palestiniens, indiquant une préférence pour contourner les engagements juridiques solides dans les accords existants et préférant s’appuyer sur des milliers d’accords non contraignants.

Abbas a tenté de faire semblant d’honorer les engagements internationaux en se vantant devant l’Assemblée générale des Nations Unies que les Palestiniens ont un « État à part entière avec des institutions qui agissent conformément aux principes de responsabilité et de transparence, de démocratie et de pluralisme, de respect des droits de l’homme… » et qu’ils honorent leurs obligations en vertu des résolutions de l’ONU. 

En outre, il s’est vanté d’avoir adhéré à 115 instruments juridiques et organisations internationales.

Cependant, il a ignoré les violations palestiniennes fondamentales de certaines des normes humanitaires internationales les plus importantes en soutenant et en encourageant le terrorisme international, en préconisant des boycotts économiques, en violant les conventions contre le terrorisme agricole, la pollution délibérée de l’environnement, l’utilisation d’enfants dans les conflits armés, la prise d’otages et l’usage de la torture contre son propre peuple.

Abbas a accusé les gouvernements israéliens de “se soustraire à la solution à deux États basée sur le droit international et les résolutions de l’ONU”. Cependant, il n’existe aucun engagement israélo-palestinien international ou bilatéral dans aucun des instruments convenus entre Israël et les Palestiniens pour une quelconque « solution à deux États », qui, en fait, n’est rien de plus qu’un vœu pieux – à la fois pour Abbas comme pour de nombreux dirigeants de la planète.

Les accords d’Oslo ont établi une formule convenue pour négocier le statut permanent des territoires entre Israël et les dirigeants palestiniens. Les accords ne déterminent pas si une telle résolution sera un, deux, trois ou quatre États, si elle sera le résultat d’une fédération, une confédération, ou un condominium…

La tentative d’Abbas de ressusciter la Résolution 181 (II) de l’Assemblée générale des Nations Unies de 1947 en déformant son contenu et son statut a ajouté à la nature délirante de sa déclaration. 

La résolution recommandait en effet la création de deux États – arabe et juif, mais ne faisait référence à aucun « État de Palestine ». Malgré la volonté de la direction pré-étatique d’Israël d’accepter la résolution, celle-ci a été rejetée par les États de la Ligue arabe qui ont préféré envahir le territoire et tenter de tuer dans l’œuf l’État renaissant d’Israël.  

La répétition de la menace de faire appel aux instances juridiques internationales comme moyen de contourner le processus de négociation et de préjuger unilatéralement de l’issue du différend est révélatrice d’un manque de compréhension de la part des dirigeants palestiniens et de ceux qui conseillent Mahmoud Abbas, quant au statut et les pouvoirs de la Cour internationale de Justice tels qu’ils sont énoncés dans son Statut et son Règlement. 

En conclusion, triste de constater que le peuple palestinien est dépourvu d’un leadership unifié et autoritaire capable de le représenter convenablement.

Le leadership palestinien devra changer de conduite et de paradigme en présentant à la communauté internationale un programme claire et sincère, une forte capacité et une bonne volonté pour pouvoir rechercher véritablement la paix. Le seul et unique moyen c’est de le faire par un dialogue pacifique et de bonne foi et non en prononçant des mensonges et des ultimatums.

Voir l’intégralité de l’article et ses références sur le site en anglais du Jerusalem Center.

https://jcpa.org/article/mahmoud-abbas-statement-to-the-un-general-assembly/

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