Document : L’antisémitisme dans l’opinion publique française

 

fondapolEn 2004, dans son Rapport sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, l’écrivain et diplomate Jean-Christophe Rufin notait le rôle croissant des jeunes issus de l’immigration dans la responsabilité des violences antisémites, et, dans le même temps, une diminution du rôle de l’extrême-droite.

Aujourd’hui, est-ce vérifié ?

Pour le savoir, la Fondation pour l’innovation politique dirigée par Dominique Reynié a mené une étude inédite, dans le prolongement du séminaire sur l’antisémitisme organisé en commun avec l’American Jewish Committee et la Fondation Jean-Jaurès, et a réalisé deux enquêtes d’opinion avec l’IFOP.

L’intérêt de cette étude est de vérifier l’hypothèse d’un nouvel antisémitisme, théorisée il y a 15 ans par Pierre-André Taguieff et reprise dans le rapport de Jean-Christophe Rufin. La Fondation pour l’innovation politique a cherché à savoir si les musulmans vivant en France étaient plus ou moins susceptibles que la moyenne de la population de partager des préjugés contre les Juifs, voire de développer une vision antisémite.

Il apparaît ainsi que les Musulmans sont deux à trois fois plus nombreux que la moyenne à partager des préjugés contre les Juifs ; une proportion d’autant plus grande que la personne interrogée est engagée dans l’islam. Ainsi, quand 19% des personnes interrogées adhèrent à l’idée selon laquelle « les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de la politique », le taux est de 51% pour l’ensemble des musulmans, mais il est de 37% chez ceux qui déclarent une « origine musulmane », 49% chez les « musulmans croyants » et 63% chez les « musulmans croyants et pratiquants ».

Autre exemple, la proportion des musulmans croyant à l’existence d’un complot sioniste est de 30% chez ceux qui déclarent une « origine musulmane », de 42% chez les « musulmans croyants » et de 56% chez les « Musulmans croyants et pratiquants ».

L’étude de la Fondation pour l’innovation politique est disponible ici dans son intégralité.

Le CAPE