Au Liban, la confrontation communautaire demeure inévitable 

Jacques Neriah

La situation au Liban est bien fragile et tout peut basculer à nouveau vers une guerre civile sanglante. Pourtant, tous les dirigeants des partis politiques œuvrent pour l’éviter par tous les moyens pacifiques possibles.

Le pays du Cèdre est en effet plongé dans un marasme économique sans précédent. L’inflation galope, l’indice des prix gonfle de 144 %, les prix des transports ont augmenté de 360 ​​%. Plus de subventions au carburant, le plein d’essence d’une voiture équivaut à un salaire moyen, soit 35 $ par semaine ! Une grande partie du corps médical a pris ses valises pour l’étranger.

Sans le soutien financier de la forte diaspora libanaise, le pays se serait effondré comme un château de cartes, démuni d’électricité, de médicaments et d’eau potable.

Un quart de la population libanaise est constituée de réfugiés syriens fuyant la guerre civile…

Le camp chrétien reconnaît, à juste titre, toutes ses faiblesses et que le Hezbollah avec ses 100000 combattants est le seul maître du pays capable de faire la pluie et le beau temps. Il considère le président Aoun, l’allié chrétien du Hezbollah comme un traitre à la nation.

Le président libanais, Michel Aoun, lors d’une réunion avec le président français Emmanuel Macron en 2018

Le président libanais, Michel Aoun, lors d’une réunion avec le président français Emmanuel Macron en 2018 (Agence nationale de presse libanaise)

Cependant, les menaces de Nasrallah révèlent aussi une certaine vulnérabilité. Comme d’autres communautés libanaises, la base de ce mouvement chiite fait partie des 78 % de la population considérée comme vivant sous le seuil de la pauvreté. Le Hezbollah est sévèrement critiqué comme d’ailleurs toute la classe dirigeante : d’indifférence, de corruption et malversations, responsable de la faillite du Liban.

La loyauté de Nasrallah est depuis longtemps remise en question. Il est présenté comme un vassal de l’Iran, une véritable marionnette du régime islamiste. 

Le bilan actuel est bien claire et la nouvelle impasse dirige, tôt ou tard, vers une nouvelle guerre civile meurtrière. 

Désormais, tous les camps se préparent à la grande confrontation qui façonnera demain l’avenir du Liban.

Voir l’intégralité de l’article et ses références sur le site anglais du Jerusalem Center. https://jcpa.org/quo-vadis-where-are-you-going-lebanon/