Certes, nous vivons l’ère des doutes et des tiraillements dans tous les domaines et sur tous les plans, mais ces jours-ci la société israélienne a démontré au monde entier et surtout à tous nos détracteurs qu’elle combat pour une juste et noble cause, qu’elle est solidaire et bénévole et qu’elle est capable de surmonter les défaillances et les tragédies devant l’axe du Mal et la barbarie.

La libération de tous les otages n’est pas achevée et la reprise des hostilités est possible mais comment ne pas admirer l’accueil chaleureux à nos compatriotes. Observer une nation entière retenir son souffle, celle qui verse des larmes de joie et le lendemain des pleurs de deuil et de chagrin. Tous solidaires à ceux qui furent détenus dans les tréfonds de la terreur islamiste. Dans l’obscurité, dans un cauchemar permanent, en colère, en larmes, et dans un terrible désespoir. Dans les bas-fonds de Gaza la solitude était intenable, aucun rayon de soleil n’existait. La cruauté est sans nom et les conditions de détention du Hamas sont invivables et inhumaines.

Tout un peuple s’est mobilisé spontanément pour accueillir tous les otages, jusqu’au dernier. Une nation unique qui cultive le culte de la paix et de la vie face à des ennemis qui glorifient le culte de la haine et de la mort.

Nous formons un peuple hors du commun, capable de faire des miracles, de construire une armée puissante, un pays fort et moderne, malgré les nombreuses difficultés et les menaces existentielles. Aucun pays dans l’histoire contemporaine n’a provoqué tant d’émotion et de sympathie, n’a suscité des débats avec autant d’animosité, d’hypocrisie et de malveillance.

Avec l’adoption du plan Trump nous sortons lentement de l’isolement international mais les interrogations sont nombreuses. La rude bataille entre les partis politiques risque de provoquer des élections anticipées et de plonger le pays dans une campagne législative violente. Il est absolument nécessaire d’appliquer à la lettre les enjeux démocratiques et respecter l’alternance.

Toutefois ne perdons pas l’opportunité historique pour pouvoir remodeler la donne géopolitique du Moyen-Orient. La visite du vice-président Vance en Israel est très importante pour dissiper les malentendus et accomplir la deuxième phase du plan Trump. Poursuivons ensemble le processus de normalisation et l’élargissement du cercle des Accords d’Abraham avec de nouveaux pays arabo-musulmans sunnites tels que l’Arabie saoudite, l’Indonésie ou la Mauritanie. Consolidons nos relations diplomatiques avec l’Egypte et la Jordanie. Bien entendu, nous sommes conscients de toutes les incertitudes et les intentions transparentes et souvent malveillantes du Qatar et de la Turquie concernant notamment leurs liens avec la confrérie des Frères musulmans et ses filiales tel que le Hamas. C’est ainsi que nous pourrions avancer vers la coexistence et isoler l’Iran chiite et ses satellites.

Après l’application de la deuxième phase et suite à la libération de tous les otages nous pourrions enfin nous concentrés sur notre avenir et tourner la page douloureuse du 7 octobre 2023. Laissons à nos alliés américains la mission complexe et délicate de superviser les activités sur le terrain tout en coordonnant avec vigilance la marche à suivre dans la bande de Gaza. Le but est de sauvegarder une ceinture sécuritaire et ne plus se préoccuper des affaires intérieures et courantes des gazaouis. Il est temps de se détacher complètement des problèmes de ce territoire maudit.

La visite éclair du président Trump à Jérusalem et le sommet de Charm el Cheik ont prouvé au monde entier que les Américains sont les seuls capables de parrainer et de mettre en œuvre un plan de paix si complexe. L’Europe, la France de Macron en particulier, n’ont pas les capacités et les moyens de jouer un rôle d’arbitre et d’influence et offrir à l’Etat juif des garanties sécuritaires solides. Pire encore, les Européens et les ONG militantes des droits de l’Homme continuent à nous condamner systématiquement et nous accusent injustement de crimes de guerre.

Ils n’ont pas le courage de manifester dans les rues et dans les campus universitaires contre la répression, la torture et les massacres quotidiens du Hamas, approuver tous les gazaouis qui s’opposent au mouvement islamiste ceux qui préfèrent coexister avec l’Etat juif.

Observons la réalité en face et ignorons chez nous les articles de presse déprimants et cyniques, les critiques politisées orchestrées par des stratèges en communication et motivées par des batailles d’égo dont le but commun est de minimiser les succès militaires, stratégiques et diplomatiques. Ignorons également tous les extrémistes et les naïfs, tous ceux qui prônent une guerre sans fin ou ceux qui rêvent d’une paix fragile et immédiate.

Le chemin vers la paix est long et semé d’obstacles. Tsahal doit se reconstruire et rétablir la confiance dans toutes ses unités. Le devoir du gouvernement est de tirer toutes les leçons et partager le fardeau national avec tous les citoyens, redonner un second souffle à l’économie et assurer une sécurité absolue.

Ne soyons pas figer uniquement sur les problèmes de politique intérieure et regardons avec lucidité l’ensemble de la nouvelle donne géopolitique et ses immenses avantages. Pensons sérieusement aux générations futures, au modernisme et à l’innovation.