Violences policières-amalgame et désinformation

Freddy Eytan

Le meurtre insensé, raciste et horrible de George Floyd en Amérique a permis à certains observateurs et aux détracteurs de l’Etat Juif d’établir une claire comparaison entre la violence raciste des policiers américains contre des Noirs avec celle de la conduite de nos soldats et gardiens des frontières à l’égard des Palestiniens.

Le meurtre de Floyd fut donc facilement mis en rapport avec celui d’un jeune Palestinien autiste tué à Jérusalem Est. La dernière manifestation à Tel-Aviv contre une éventuelle annexion de pans en Cisjordanie a exprimé cet amalgame.

L’analogie est révoltante, trompeuse et n’a aucun rapport avec la réalité sur le terrain.

Comment faire une comparaison entre le combat légitime des Afro-Américains contre les inégalités, les injustices et le racisme avec le conflit-israélo-arabe, la lutte armée des Palestiniens et leurs tentatives de commettre des actes terroristes ?

Aucun rapport avec les Noirs Américains qui souhaitent tout simplement vivre en coexistence et en paix avec leurs compatriotes blancs. Après avoir souffert l’esclavage et toute sorte de discrimination, ils agissent depuis longtemps et volontairement pour pouvoir s’intégrer dignement dans la société américaine. Ils ont marqué magnifiquement leur empreinte à l’essor prodigieux du sport et de la musique à la gloire de l’Amérique. 

Les Palestiniens, eux, refusent tout compromis depuis 1947 dans un combat nationaliste et politique. Ils veulent obtenir par la force toute la Palestine, de la Méditerranée au Jourdain. Ils s’obstinent à ne pas reconnaître l’existence même d’un Etat Juif sioniste au sein d’un Moyen-Orient arabo-musulman.

(Lorie Shaull | Flickr

Quant aux arabes israéliens, ils ont des droits civiques comme tous les citoyens et sont représentés par 15 députés à la Knesset. Nous respectons leur attachement à leurs frères palestiniens, à leur religion musulmane ou chrétienne. Nous n’exigeons pas un service militaire forcé dans les rangs de Tsahal ni de chanter notre hymne national. Tandis que la majorité écrasante des Afro-Latino-Américains respectent tout naturellement l’ordre public, la Justice et toutes les lois fédérales et font leurs services militaires. Rappelons qu’un noir a été élu président de tous les Américains, représentant sans exception toutes les couleurs de peau et les religions.   

Certes, au sein de toutes les polices il existe des bavures quotidiennes et certains policiers utilisent leur pouvoir violemment et à l’extrême surtout contre les Noirs et les émigrés. Ce comportement inadmissible est devenu routine aux Etats-Unis et dans d’autres pays et notamment en France. Ces policiers ne sont pas dignes de maintenir l’ordre public et devraient être jugés et écartés de tout contact avec la population. Nous avons connu en Israël aussi une conduite malsaine de certains policiers contre des originaires d’Ethiopie. Tous les auteurs ont été rapidement jugés et expulsés du service. Ici, une femme éthiopienne est ministre de l’Intégration.

L’ordre public est sacré et tous devraient le respecter à la lettre sinon on plongera tous dans l’anarchie et le chaos. Les manifestations sont justifiées et légales dans chaque démocratie à condition de respecter les règles et éviter les débordements, la casse.  Les derniers affrontements et les violences propagés à travers tous les Etats d’Amérique sont la cause de plusieurs problèmes purement intérieurs. Le gouvernement fédéral devrait remédier rapidement malgré la campagne électorale et au moment où il affronte difficilement les conséquences de la crise du coronavirus. 

Faire grossièrement l’amalgame avec la situation en Israël et dans les Territoires a pour but de tromper l’opinion publique internationale, de jouer le jeu du BDS et de poursuivre une campagne ignoble de déligitimation et de désinformation sur le conflit-israélo-arabe et sur la réalité quotidienne de l’Etat Juif.